Au mois de mars 2020, un objet orbital US aurait failli entrer en collision avec un objet orbital chinois au-dessus de la mer de Ross, dans l’océan Austral bordant l’Antarctique. Les deux objets ne figurent sur aucune nomenclature des programmes spatiaux des deux pays. Il s’agirait vraisemblablement de la première rencontre entre des drones orbitaux militaires américains et chinois.
Le 04 septembre 2020, une fusée Longue Marche 2F, lancée du site de lancement de satellites de Jiuquan, situé dans le désert de Gobi, place en orbite ce qui est décrit comme un vaisseau spatial ré-utilisable dont on ne sait quasiment rien. Selon l’Agence officielle Xinhua, cet objet expérimental « testera des technologies relatives à la ré-utilisation de vols spatiaux et contribuera à l’usage pacifique de l’espace ».
La blogosphère chinoise fait état de l’existence de plusieurs programmes parallèles de drones spatiaux et de vaisseaux orbitaux ré-utilisables. Une source proche des milieux de l’information officielle chinoise évoque l’existence d’un programme d’un avion de combat de sixième génération utilisant des statoréacteurs et des moteurs fusée pouvant atteindre une altitude opérationnelle comprise entre 80 et 100 km, soit en orbite basse, avant de pouvoir retourner dans l’atmosphère. La même source affirme que l’une des solutions retenues dans ce cadre est celui du SSTO (Single-Stage-to-Orbit) ou de l’étage unique pour la mise en orbite. L’objet orbital utiliserait l’air atmosphérique durant les premières phases de lancement pour alimenter ses réacteurs et réduire le poids de l’appareil avant de passer en mode moteur fusée utilisant de l’oxygène liquide. Les recherches sur ce mode de propulsion à synergie semblent très avancées en Chine.
Mais le Pentagone soupçonne l’existence d’un autre programme. Ce dernier serait la réponse chinoise au programme militaire US ultra-secret du Boeing X-37B. Cet objet orbital mystérieux qui ressemble à une petite navette non habitée a entamé sa sixième mission le 17 mai 2020 après son lancement par une fusée Atlas 5 du complexe 41 du site de lancement de l’US Air Force à Cap Canaveral en Floride. Les Américains aurait expérimenté une nouvelle technologie transformant l’énergie solaire captée par les panneaux solaires en micro-ondes avant de les diriger vers la terre.
Les chinois semblent ne plus se contenter de leurs capacités prouvées en matière de lutte contre les satellites depuis le sol. Il existe à ce jour six technologies déclarées susceptibles d’être utilisées dans le domaine de la guerre orbitale:
- Les micro-ondes à haute puissance;
- Les lasers;
- Les armes à projection kinétique;
- Les brouilleurs radio-électriques, incluant l’usage de radars de très haute puissance;
- Les nuages chimiques;
- Les modules de manipulation robotisés.
Ce qui semble certain pour le moment est que les Etats-Unis et la Chine expérimentent des objets orbitaux dans le plus grand secret tandis que des compagnies privées de deux pays investissent massivement dans les fusées ré-utilisables (dont les modules retournent pour atterrir verticalement sur le site de lancement ou un site dédié à cet effet). La compagnie SpaceX d’Elon Musk a déjà son équivalent en Chine, lequel même s’il est loin de disposer des mêmes ressources de SpaceX, n’en demeure pas moins ambitieux et aurait déjà maîtrisé en un temps record les techniques d’atterrissage vertical de fusées.
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