La Turquie se dote de nouveaux missiles à guidage laser

La Turquie se dote de nouveaux missiles à guidage laser

Alors que les tensions entre la Turquie et la Grèce augmentent, Ankara aurait commencé à développer son premier missile sol-sol à guidage laser, le TRGL-230. Au-delà, on apprend que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a, en fait, à sa disposition une palette considérable de missiles et de systèmes de défense lui permettant de menacer, par exemple, la France.

Le site Defense News explique que «le fabricant turc de missiles contrôlé par l’Etat, Roketsan, a lancé un programme ambitieux pour produire le premier missile sol-sol guidé par laser du pays». On apprend que, comme indiqué par des responsables turcs, «le TRGL-230 de 230 mm sera largement utilisé dans les opérations militaires de la Turquie à l’étranger». «Le missile devrait compléter la flotte de drones non armés TB2 Akinci de la Turquie», précise le magazine spécialisé dans l’armement en rajoutant que «le drone va désigner une cible» alors que «le TRGL-230, lancé depuis le sol», devra ainsi «atteindre la cible». Ce nouveau missile devra assurer à la Turquie un atout militaire important sans compter que le pays possède déjà des systèmes de missiles de défense aérienne S-400. On se souvient que la Turquie a reçu en juillet 2019 les premières parties d’un système de défense antimissile russe S-400 malgré l’opposition des Etats-Unis qui dénonçait Ankara d’avoir à la fois le système de défense anti-aérienne S-400 et les avions de combat américains F-35 tout en étant membre de l’Otan. Un responsable de l’Alliance atlantique avait d’ailleurs déclaré à l’AFP que l’organisme était «préoccupé» par cette acquisition par la Turquie.

Roketsan, l’entrepreneur basé à Ankara, qui alimente les forces armées turques (TSK) en missiles et en roquettes, a été impliqué dans le développement du missile qui devrait fonctionner avec le drone Bayraktar TB2 non armé de fabrication turque. Les drones TB2 sont, à la base, employés pour contrer les menaces et augmenter les capacités opérationnelles des forces militaires du pays. Le TB2 devra désigner une cible qui sera frappée par le TRGL-230 lors, ce qui est nouveau, de son lancement depuis le sol. En outre, avec sa capacité de guider le missile TRGL-230, comme le précise l’EurAsian Times, le TB2, qui a récemment terminé avec succès son vol d’essai dans la province de Tekirdag, devrait transporter une multitude d’armes air-sol et air-air, allant de bombes non guidées, aux munitions intelligentes d’attaque de précision, y compris le SOM ALCM (Air-Launched Cruise Missile).

Le site Defence Turkey a déclaré que ce drone serait équipé d’une avionique de pointe à bord: «Le drone TB2 Akinci aura une envergure de 20 m, une longueur de 12,5 m et une hauteur de 4,1 m et sera équipé d’un système SatCom développé localement, ainsi que d’un CATS FLIR, d’un système de surveillance large zone, d’un système ELINT / SIGINT, d’un pod ESM, d’un système d’évitement de collision, d’un radar multirôle AESA Air Radar et d’un radar SAR / GMTI». De plus, le drone devrait posséder une autonomie de vol allant jusqu’à 24 heures et un plafond de service de 40000 pieds, tout en bénéficiant d’une capacité de charge utile de 1350 kilogrammes (900 kilogrammes de charge utile externe ainsi qu’une charge utile interne de 450 kilogrammes).

Quand la Turquie aura terminé ses travaux sur les missiles à guidage laser TRGL-230, celui-ci pourra être rajouté à une liste impressionnante de systèmes de missiles de défense à la disposition du président turc qui comprendra les S-400, les indigenous HISAR, les MIM-23 fabriqués aux Etats-Unis mais aussi des Bofors 40 mm (canon antiaérien) produits par la Turquie et la Suède.

L’EurAsian Times fait remarquer que «la nouvelle de la fabrication des missiles TRGL-230 vient à la suite de la décision des Etats-Unis de lever l’embargo sur les Chypriotes grecs, une décision qui a été étiquetée par le ministère turc des Affaires étrangères comme une manière  »d’ignorer l’égalité et l’équilibre entre les deux peuples de l’île »». Ce ministère a continué en soulignant que, si dans l’heure, il y a eu besoin de réduire les tensions persistantes dans la région de la Méditerranée orientale, la décision du Pentagone «est incompatible avec l’esprit de l’Otan» et rajouté que «nous attendons des Etats-Unis qu’ils reconsidèrent leur décision et soutiennent les efforts existants pour établir la paix et la stabilité dans la région».

Olivier Renault

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