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L’origine de QAnon remonte à l’automne 2017, quelques mois après l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le mouvement est parti d’un post sur le sulfureux forum anonyme 4chan, publié par un certain Q Clearance Patriot. Cet individu – ou plus vraisemblablement ce petit groupe d’individus – affirmait avoir accès à des informations classifiées prouvant l’existence d’un complot à l’encontre de Donald Trump.
À la tête de cette conspiration se trouverait, selon cette théorie, une organisation criminelle impliquant Barack Obama, Hillary Clinton, le milliardaire George Soros, la famille Rothschild, mais aussi des stars de Holywood, et de hauts responsables américains. Cette organisation tremperait également dans le trafic sexuel d’enfants, dirigerait secrètement les États-Unis depuis plusieurs décennies, et Donald Trump serait le seul à pouvoir y mettre un terme et rendre le pouvoir à la population.
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Donald Trump a été interrogé sur l’existence de QAnon par un journaliste au cours d’un point presse : « Il y a cette idée selon laquelle vous sauvez secrètement le monde d’un culte de pédophiles et de cannibales, vous y croyez ? ». « Je n’ai pas entendu ça », a-t-il d’abord répondu avant d’ajouter : « Si je peux aider à sauver le monde des problèmes, je veux bien le faire. […] En vérité, nous sommes en train de sauver le monde d’une philosophie de gauche radicale qui va détruire ce pays ». De quoi donner du grain à moudre au mouvement conspirationniste.
Marginal à ses débuts, QAnon est devenu de plus en plus visible aux États-Unis. Ses adeptes ont profité d’événements divers, comme le mouvement Black Lives Matter ou la crise du Covid-19, pour diffuser leur théorie via la propagation de fake news. Plus récemment, une enquête du New York Times a révélé que plusieurs d’entre eux avaient infiltré le mouvement #SaveTheChildren, y diffusant notamment une fausse carte des lieux supposés abriter un trafic d’enfants.
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Le mois dernier, à l’occasion de la fête nationale américaine, l’ex-conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn, a posté sur Twitter une vidéo d’une prestation de serment, qu’il achève par le slogan de QAnon, « là où l’un va, nous allons tous ».
Le mouvement est même présent désormais dans le jeu politique et comptera plusieurs candidats au Congrès revendiquant ses théories pour les élections de novembre prochain. C’est notamment le cas de Marjorie Taylor Greene, une femme d’affaires qui a remporté la primaire républicaine dans le 14e district de Géorgie.
Dans une vidéo, datant de 2017, elle déclarait à propos de Donald Trump qu’il représentait « l’occasion d’une vie de battre cette cabale d’adorateurs de Satan pédophiles ». « Je pense que nous avons le président pour le faire », avait-elle ajouté. Dans la foulée de sa désignation en tant que candidate républicaine au Congrès, Donald Trump a adressé ses « félicitations à la future star des Républicains ».
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En mars 2019, un membre important de la mafia new-yorkaise a été abattu devant son domicile par un tireur se disant convaincu que sa victime prenait part au complot visant Donald Trump. En avril 2020, une femme a été arrêtée dans son véhicule en possession de 18 couteaux, après avoir proféré des menaces à l’encontre de Joe Biden sur Internet.
Ces multiples événements ont poussé, dès l’été 2019, le FBI à s’intéresser à QAnon. Dans un document révélé par Yahoo News, l’agence fédérale le citait parmi une liste de mouvements extrémistes conspirationnistes présentant un risque terroriste pour la sécurité nationale. […]
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation