par M. Larabe.
Comme cela a été montré dans l’histoire du monde, le recours unilatéral à la force pour concrétiser les ambitions de souveraineté territoriale au mépris du droit international constitue un grave danger pour la paix, et seul le respect des normes de conduite sous un contrôle efficace des mécanismes de sécurité collective peut prévenir les conflits et les guerres.
Les tensions grandissantes dans la mer de Chine méridionale, ainsi que l’accélération de l’armement, la militarisation, l’usage unilatéral de la force au mépris du droit international, le nationalisme radical croissant, la confrontation de plus en plus féroce et la concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine conduiront inévitablement à une nouvelle instabilité dans l’environnement de sécurité et de développement de toute la région et, en général, seront désavantageuses pour tous les pays, y compris la Chine. La paix, la stabilité et la coopération pour le développement et la prospérité servent toujours les intérêts fondamentaux et à long terme de toutes les nations. Une bonne prise de conscience et une coordination responsable des actions de tous les pays de la région et de la communauté internationale sont nécessaires pour instaurer la confiance et éliminer les menaces et les défis émergents.
Tout d’abord, la mer de Chine méridionale doit être, d’une part, comprise en tant qu’un espace de vie traditionnel et un environnement essentiel de sécurité et de développement pour tous les pays côtiers, et d’autre part, un plan d’eau international et une route maritime et aérienne d’une importance primordiale mondiale. Par conséquent, aucun pays ne sera autorisé à exercer la domination ou le contrôle unilatérales sur la mer de Chine méridionale, et le maintien de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la liberté de navigation dans la mer de Chine méridionale conformément au droit international sera une responsabilité principale commune de tous les pays de la région et de la communauté internationale. En vue de clarifier et de fortifier une telle prise de conscience, des chercheurs de différents pays ont dernièrement suggéré l’utilisation de « Mer d’Asie du Sud-Est » en tant que dénomination internationale officielle de ce plan d’eau afin de mieux refléter sa position géographique et son caractère « commun », au lieu de « Mer de Chine méridionale », qui n’est liée qu’à un seul des pays côtiers.
En second lieu, il faudrait préciser que trois questions principales qui se posent et qui doivent être résolues en ce qui concerne la mer de Chine méridionale: premièrement, les différends concernant la souveraineté, les droits souverains et la juridiction entre les États côtiers, dont les plus grands et les plus aigus sont entre la Chine et les autres; deuxièmement, la confrontation et la concurrence stratégiques entre les États-Unis et la Chine dans la région; et troisièmement, le maintien et l’assurance de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la liberté de navigation et de survol, et la protection de l’environnement écologique dans la mer de Chine méridionale. Ces trois questions sont étroitement liées et interagissent les unes avec les autres.
Troisièmement, une solution satisfaisante à la question de la mer de Chine méridionale ne peut être trouvée que sur le principe du respect du droit, le respect des principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et des autres instruments du droit international, en particulier le respect strict et intégral des stipulations de la Convention des Nations Unies de 1982 sur le droit de la mer en tant que Charte de l’humanité sur les océans aujourd’hui. Toute action unilatérale au mépris du droit international ne fera qu’augmenter les tensions et les risques de conflit dans la région.
Par conséquent, les revendications de toutes les parties relatives à la souveraineté sur les caractéristiques de la mer ainsi que sur les plans d’eau devraient être conformes au droit international, particulièrement à la CNUDM. La priorité devrait être donnée au règlement des différends ou des disputes par le biais des négociations directes entre les parties concernées. Ces parties peuvent recourir à d’autres moyens pacifiques dans le cas où aucun consensus n’est possible, tels que la médiation, la conciliation ou l’arbitrage par des organismes juridictionnels internationaux, dont les décisions doivent nécessairement être respectées et strictement appliquées. D’un autre côté, aucune partie ne peut agir unilatéralement pour changer le statu quo et étendre le contrôle, ou pour mener des activités d’exploration et d’exploitation au-delà de leurs zones économiques exclusives et plateaux continentaux respectifs tels que définis conformément aux dispositions de la CNUDM.
Enfin, il est très important que des études soient menées et prises en considération aussitôt que possible pour promouvoir la formulation de dispositifs et de mécanismes de sécurité régionale collective avec la participation sur un pied d’égalité de toutes les parties prenantes afin de développer et de contrôler la mise en œuvre des réglementations et des normes de règlement des différends, des affrontements et autres problèmes pouvant survenir, des opérations d’armement et militaires, de la gestion, le contrôle et l’exploitation des ressources, de la protection de l’environnement écologique marin, en vue de prévenir les conflits, de maintenir la paix et la stabilité, d’assurer la sécurité et la liberté de navigation dans et au-dessus de la mer de Chine méridionale et de permettre la coopération au développement pour la prospérité commune de la région et du monde. Les structures de sécurité régionales centrées sur l’ANASE, telles que l’ARF, l’ADMM +, et en particulier l’EAS, pourraient et devraient être transformées en mécanismes de sécurité régionaux collectives pour l’exercice de la fonction susmentionnée. La convocation d’une conférence internationale sur la mer de Chine méridionale faudrait être envisagée, puis d’une conférence internationale sur la sécurité et la coopération en Asie de l’Est pour discuter et prendre des décisions sur les questions pertinentes. D’un autre côté, l’ANASE devrait considérer la possibilité de créer un groupe de travail spécial sur la mer de Chine méridionale pour exercer sa responsabilité et sa centralité, avec la participation volontaire des États membres partageant les intérêts directs et les plus fortes préoccupations à ce sujet, pour la recherche régulière, pour le suivi et l’évaluation de la situation et la soumission en temps opportun des rapports et des recommandations à l’ANASE.
Telle est la meilleure façon de travailler ensemble pour instaurer la confiance, pour assurer une paix durable et promouvoir la coopération au développement en mer de Chine méridionale dans l’intérêt de tous les pays de la région et du monde.
envoyé par Huynh Dao Van
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