Le Canada est prêt à contribuer à l’enquête sur l’explosion meurtrière au port de Beyrouth et insiste sur la nécessité pour le Liban de faire des réformes, a annoncé jeudi le ministre fédéral des Affaires étrangères, lors d’une visite de « solidarité » dans le pays.
François-Philippe Champagne a souligné la nécessité pour le Liban, englué depuis des mois dans une crise inédite, de mener « des réformes économiques et politiques nécessaires au redressement durable » du pays, ainsi que de conduire « une enquête crédible » pour déterminer les causes du drame qui a fait plus de 180 morts et soufflé des quartiers entiers de Beyrouth le 4 août.
« Le Canada souhaiterait contribuer à l’enquête », a ajouté le ministre, qui a assuré le président Michel Aoun, lors d’un entretien, de la « solidarité du Canada avec le peuple libanais ».
La justice libanaise, qui chapeaute l’enquête, a déjà émis 16 mandats d’arrêts contre 16 personnes, parmi lesquelles le directeur du port et le directeur des douanes. Elle doit encore interroger plusieurs autres personnes.
L’explosion a été provoquée selon les autorités par une énorme quantité de nitrate d’ammonium stockée au port de Beyrouth. Le président Aoun a refusé une commission d’enquête internationale, mais des agents du FBI (Bureau fédéral d’enquêtes américain) et des agents français se sont joints à l’enquête.
M. Champagne a également rencontré son homologue, Charbel Wehbé, au ministère libanais des Affaires étrangères, endommagé par l’explosion. Il est allé dans les quartiers dévastés et s’est entretenu avec les proches de deux Canadiens tués dans l’explosion.
Le ministre canadien a enfin annoncé que son gouvernement allait égaler les dons de particuliers au Fonds canadien de secours pour le Liban, qui a rassemblé 8 millions de dollars. Le Canada abrite une importante communauté libanaise.