Le « pseudo-documentaire » est peut-être un peu rapide… C’est vrai qu’il y a des ambiguités, que la bande-son a été faite en studio… Mais les images de Zanzibar sont uniques.. Et bien d’autres aussi.
Comme dans tout documentaire, il y a un parti-pris chez les réalisateurs, ici plutôt une nostalgie de l’Afrique coloniale. Chez Jean Rouch aussi, il y a un parti pris. C’est plutôt un bon point qui distingue le film d’une pure entreprise de racolage. Et même dans leur autre film, plus trash et putassier sans doute, il y a des choses intéressantes.
Ce qui est bien, c’est la relativisation de la violence, montrer qu’elle est universellement partagée : que les Européens ne sont pas les seuls à être violent. On nous bourre tellement le crane avec le devoir de mémoire et les images de la 2nde Guerre mondiale, qu’on finit par croire que seuls les Européens ont du sang sur les mains, qu’ils sont seuls coupables de violence. Et il y a de plus un énorme courant néo-rousseauiste qui accuse en permanence les Européens de tous les maux et idéalise les autres ethnies et cultures. Le film La ligne rouge de Terence Mallick en est un excellent exemple : présentant les peuples du pacifique sud comme de bons sauvages, vivant dans l’harmonie et le respect de la nature… alors qu’ils se faisaient des guerres d’exterminations entre clans, sacrifiaient des enfants et les bouffaient bouillis ou rôtis, et faisaient disparaître des espèces animales entières de leurs îles à force de les consommer…
C’est bien de rappeler que la violence et la connerie ne sont pas exclusivement européennes.
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