Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, savait depuis des mois que Guy Laliberté voulait vendre sa part restante de 10 % du Cirque du Soleil et il était prêt à risquer l’argent des Québécois pour la racheter malgré les finances fragiles de l’entreprise.
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«Ça avait commencé avec [Michael] Sabia (l’ex-PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec). Ça faisait six mois que ça se parlait. […] Je savais qu’ils considéraient ça, forcément, parce que Guy [Laliberté] avait dit qu’il voulait vendre», a-t-il répondu au député du Parti québécois, Martin Ouellet, lors de l’étude des crédits de son ministère, mercredi.
«S’il n’y avait pas eu d’acheteurs et que j’avais été nerveux qu’un acheteur non compatible [rachète le 10 %], on aurait peut-être fait quelque chose. À quelle valeur? On n’entrera pas là-dedans, ce serait de la spéculation», a-t-il poursuivi.
Or, le successeur de Michael Sabia et actuel PDG de la Caisse, Charles Émond, a plutôt affirmé lors de son propre témoignage en études de crédits, lundi, que le gouvernement avait été informé de la transaction avec Guy Laliberté seulement la veille de l’annonce de l’achat de son bloc de 10 % pour 75 millions $.
Questionné à ce sujet, l’attaché de presse de Pierre Fitzgibbon, Mathieu St-Amand, a rectifié les propos du ministre en affirmant que le gouvernement avait été informé «formellement, la veille de l’annonce de la transaction».
«[…] Le gouvernement aurait fort probablement fait des démarches» pour acquérir le 10 % de Guy Laliberté par le biais d’Investissement Québec si la Caisse ne l’avait pas fait, a-t-il ajouté en précisant qu’il s’agissait d’une «question hypothétique».
En février dernier, alors que le Cirque annonçait déjà l’annulation de spectacles en Chine en raison de la COVID-19, la CDPQ rachetait la part restante de 10 % du fondateur du Cirque, Guy Laliberté, dans l’entreprise.
Début juin, plusieurs semaines après que le Cirque se soit placé à l’abri de ses créanciers, la CDPQ a radié la totalité de son investissement de 228 millions $ dans le fleuron québécois.
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