Traduction (perfectible) du discours du président Alexandre Loukashenko sur la place de l’Indépendance du Bélarus devant 60 000 participants.
Traduction : Non ! La Biélorussie n’est pas à vendre.
Cher amis !
Merci d’être venus
Je vous remercie vous, les résidents de Gomel ! Nous avons vécu ensemble durant un quart de siècle difficile et jamais vous ne m’avez déçu.
Merci concitoyen de Moguilev et résidents de Vitebsk !
Merci, résidents de Brest et de la province de Brest où j’ai passé les années les plus difficiles de ma jeunesse, les années de mon service militaire.
Merci, résidents de Grodno !
C’était alors, au milieu de la décennie 1990 quand nous commencions notre campagne électorale avec vous, résident de Grodno.
Merci, habitants de Minsk !
Vous m’avez supporté durant un quart de siècle, moi, un personne qui vint à vous depuis la province.
Chers amis, je ne vous pas appelés ici pour me protéger, bien que ce soit pour cela aussi ! Vous êtes venus ici pour que pour la première fois en un quart de siècle vous puissiez défendre votre pays, l’indépendance, vos épouses, sœurs et enfants !
Je ne voulais pas vous inviter sur cette place. Premièrement parce que je sais que beaucoup ont des choses à faire chez eux. Ils sont en train de faire le pain. Je sais que bientôt commencera l’année scolaire. Et vous avez beaucoup de préoccupations pour préparer vous enfants et petits-enfants pour l’année scolaire. Et, le plus important, je me souviens des années 1990 : les gens se postaient ici, des travailleurs avec des casseroles et des biberons, et demandaient à manger, demandaient qu’on nourrisse les enfants. Et je le vis ici depuis cette fenêtre (le meeting se déroule près de l’édifice du gouvernement où Loukashenko travaillait comme député – note de BELTA, l’agence de presse de Biélorussie). Et depuis j’ai juré de les aider et de ne pas permettre des « places » dans le destin des biélorusses.
Je ne suis pas partisans des rues et des places, je ne suis pas partisan des meetings. mais par malheur ce n’est pas de ma faute si j’ai du vous appeler pour vous demander de l’aide.
Chers amis, alors au milieu de la décennie 1990, dans des meetings et sur des places, malheureusement, et ici au parlement, nous avons détruit ce que Dieu nous a donné : notre énorme et grand empire, sans lequel aucun problème au monde ne pouvait se résoudre.
Nous avons le moignon sanglant de cet empire. Que voulaient ces personnes alors ? Ils demandèrent un morceau de pain. Ils demandaient 20$ de salaire, ils demandaient d’ouvrir, de mettre en marche et de sauver des fabriques. Ils demandaient un tracteur, une moissonneuse pour sauver le village, pour qu’ils puissent travailler dans un village, pour qu’il y ait du lait, de la viande et du pain sur les étals de Minsk
A l’époque ils demandèrent de ne pas privatiser les fabriques et les usines. Vous demandiez de ne pas enlever la terre aux paysans. Vous demandiez de ne pas privatiser la médecine et l’éducation payante. Vous demandiez de rendre honneur à l’officier et au soldat qui avait peur de […]
En résumé, vous me demandiez à moi, une personne très jeunes et sans expérience, d’éloigner les gens de l’abîme. Nous l’avons fait ! Nous avons fait ce dont révèrent des millions de nos prédécesseurs. Nous avons construit un état souverain indépendant pour la première fois de notre histoire ! Le temps nous a élu alors et nous avons réussit à le faire !
De plus, je parlerai et m’adresserai à vous, mais pas seulement. En absolu je ne m’adresse pas à vous. Je veux m’adresser à ceux qui aujourd’hui sont perdus et désorientés. Et peut-être, à ceux qui ne sont pas sur cette place. Je veux leur demander : que voulez vous aujourd’hui ? Premièrement ils veulent la liberté ? Dites moi qu’elle liberté ? Ils veulent un changement ? Qu’allons nous changer ? Il veulent des réformes ? Dites lesquelles, nous commencerons demain ! Ils veulent de l’argent de l’hélicoptère ? Mais vous savez, vous qui vous trouvez sur la place, qu’il n’y a pas « d’argent de l’hélicoptère », cet argent doit se gagner tous les jours. Et sur une place mais les champs, les fabriques et les usines.
Quelqu’un veut de nouvelles élections. Regardez par la fenêtre ! Des tanks et des avions à 15 minutes de vol de nos frontières ! Et cela n’est pas anodin. Les troupes de l’OTAN font claquer leurs semelles à nos portes. Il y a une accumulation de moyens militaires aux frontière occidentales de notre pays. Le Lituanie, la Lettonie, la Pologne et, malheureusement, notre chère Ukraine, leur dirigeant nous ordonnent de refaire de nouvelles élections.
Si seulement nous suivons leur exemple nous entrerons en chute libre et jamais nous en stabiliserons notre avion. Nous périrons comme Etat, comme peuple et comme nation.
Au lieu d’être la-bas, en manœuvre militaire, à l’ouest pour démontrer notre force, nous maintenons nos jeunes hommes dans le rues et les places pour les calmer (les manifestants, note de BELTA) Est-ce bien, soldats ?
Ils nous offrent un train (ils nous offrirent ceci) de Vilnius à Kiev. Nous mettrons plus de 300 milles de nos gens la-bas. Ce « train » est un cordon sanitaire que nous avons détruit au milieu de la décennie 1990. Et c’est pour cela qu’ils nous haïssent tant en occident. Nous ne devons pas nous convertir en cordon sanitaire en l’est et l’ouest ! Nous ne devons pas nous convertir en latrines pour l’Europe !
On nous offre un nouveau gouvernement. Il a déjà été créé à l’étranger. Et il y en a même deux. Ils ne savent pas qui viendra nous guider. Mais souvenons-nous de l’histoire. Il y avait une foule de ces gouvernements, et maintenant l’un d’eux ce trouve aux États-Unis. Il y en a trois de ce type. Nous n’avons pas besoin de gouvernement d’outre-mer ! Nous avons besoin de notre propre gouvernement, notre propre direction, et nous l’élirons !
On nous offre un nouveau pouvoir. On nous offre des soldats de l’OTAN. Ils veulent nous habiller de sandales et nous fouetter. Ne veulent il pas voir cela ? Si c’est ce que quelqu’un veut, ce sera sans moi ! Jamais je ne mettrai notre Etat à la poubelle. Jamais je ne détruirai ce qui fut créé par nos mains ! Cela n’arrivera pas !
Mais moi, comme vous tous et ceux qui nous écoutent, ont des enfants et de petits-enfants ! Et je veux qu’ils vivent, comme nous avons vécu durant un quart de siècle, sur notre terre, dans notre Etat ! Mal, moins mal, bon, meilleur, mais sur sa propre terre avec sa propre âme !
ET maintenant pas pour un meeting, mais je dois vous dire cela, car vous êtes venus ici depuis la lointaine citée de Braguin, vous êtes venu de Malorita, du nord de notre pays, de l’est, de l’ouest. Peut-être que je n’ai pas l’opportunité de tout vous raconter : oui nous suivions un chemin difficile, oui quelqu’un pourrait ne pas apprécier ma politique, le gouvernement n’est pas ainsi. Mais vous et moi avons approuvé ce pouvoir au milieu de la décennie 1990 par l’adoption d’une nouvelle constitution. Ensuite ils ont demandé qu’on mette les choses en ordre. Je l’ai fait ! Ils demandèrent d’éviter la corruption et l’apparition d’oligarques. Où sont les oligarques ?
Ils demandèrent de nettoyer les rues de Minsk et les routes des bandits. je lai fait pour vous !
Avec force, avec une volonté de fer, avec jeunes hommes qui aujourd’hui sont diffamés (avec leurs pères) nous avons pris les armes, nous étions peu et nos avons lutté contre eux (les bandits – note de BELTA). 32 bandes à Minsk ! Une quantité énorme sur l’autoroute de Brest, de voleurs et bandits qui tuèrent les nôtres ! Nous les avons tous éliminés en six mois.
Et je veux leur demander à ce petit groupe de jeunes de Minsk : avez-vous entendu parler de cela ? Avez-vous une fois écouté comment ces bandits se sont moqués de nos gens, comment ils ont volé jusqu’au dernier sou, comment ils ont tiré ici même quand j’étais assis dans cet édifice ? Savent-ils même combien cela nous à coûté ? Ils ne le savent pas exactement. Probablement leurs parents sont tombé malade et ont oublié et ne leur ont pas raconté. Alors je vais leur rappeler : 32 bandes que nous avons détruites avec ces types : Unités d’Intervention de la Police, policiers, soldats qui me suivirent.
Ils me demandèrent à moi, un homme jeune qui ne savait pas d’où sortir l’argent. Ils pleuraient eux et leurs épouses – « 20 $ Alexander Grigorievich, il n’y a rien pour alimenter les enfants ! » Nous avons donné plus ! Et seul un aveugle ne le voit pas ! Oui c’est sûr, nous ne sommes pas riche, mais les salaires ne sont pas de 20 $. (salaire du pays – note de BELTA) Nous vivons comme nous le pouvons, mais nous vivons sur notre propre terre !
Ils nous ont demandé d’enseigner aux enfants et de soigner les gens. Nous avons enseigné et soigné !
Et nous ne soignons pas pire que les autres, comme l’a démontré l’histoire récente. Que n’importe qui n’étant pas aveugle lève les bras au ciel. Professeurs, médecins, intellectuels créatifs regardez les données. Nous suivons notre propre chemin dans cette pandémie, nous n’arrêtons pas le pays, pas même une seul usine ou village ne fut fermé. Et aujourd’hui les gens nous remercient pour ceci !
Aujourd’hui encore on me reproche un mauvais choix, il n’y a pas de distanciation sociale … Mais regardez-les : se distancient-ils dans les meetings et sur les places (les opposants à l’actuel gouvernement – note de BELTA) quand on leur a donné un ordre depuis l’extérieur ? Entre eux ils ne portent pas de masques et ne respectent pas les distances. Que me reprochent-ils ? Le fait que durant six mois, quand arrivait cette terrible maladie, je me suis coupé en quatre pour que pas une seule personne ne tombe malade.
Avec toutes les difficultés, avec toutes les déficiences, nous avons construit un beau pays avec vous ! A qui décidèrent-ils de le livrer ? S’ils veulent renoncer au pays, même quand je serais mort, je ne les laisserai pas faire !
Cher amis ! Les élections ont eu lieu. Il ne peut y avoir 80% de falsification. Ce ne peut être !
Ils nous proposent de nouvelles élections. Je viens de le dire, si nous plongeons dans ce marécage nous n’en sortirons jamais ! Ils veulent nous détruire, nous affaiblir. Qui organisera ces élections ? Qui ira voter ? Bandits et délinquants !
Allons aux élection et qui travaillera ? Si nous allons aux urnes nous mourons et c’est ce qu’ils veulent là-bas à l’extérieur.
Ils disent que nous faisons preuve de dureté ou de cruauté dans les rues. Alors qui fit naître cette cruauté ? Nous ne la voulions pas ! J’aurais dû l’arrêter ! Si cela n’avait pas cessé vous ne seriez pas ici. Vous seriez courbés face à eux et eux diviseraient et détruiraient le pays. Allons aux élections et renversons le pays !
Aujourd’hui on entend des menaces aux familles des militaires, des fonctionnaires publics, à tous ceux qui ont été du côté de Loukachenko. Je les avertis : ils jouent avec le feu ! Soldats, fonctionnaires, travailleurs, paysans, médecins, maîtres d’école, nos intellectuels sont capable de défendre (et protéger) leurs familles !
Je vous demande maintenant : ne touchez pas aux professeurs, ils ont besoin de se préparer pour l’école ! Ne touchez pas aux médecins, il ne doit pas avoir de « zones rouges » (le COVID-19 n’a encore été à aucun endroit) nulle part et trouver des excuses ! ne touchez pas aux journalistes des médias publics et à leurs familles ! Que dieu ne permettra pas qu’arrive ceci, ils répondront de leurs actes !
Calmez-vous, ne poussez pas les gens vers une confrontation violente ! Ne déshonorez pas le pays : pacifique, prospère et tranquille, que tout le monde nous envie ! Pour ça nous n’avons pas d’ami de suivant. Ils veulent tous que nous nous agenouillions. Nous ne nous agenouillerons jamais !
Mais je suis réaliste. Ecoutez moi : ils ne nous laisseront pas une vie tranquille. Mais si eux (les opposants au gouvernement acutel- note de BELTA) ne se calment maintenant, dans quelques temps ils sortiront en se traînant tel des rats de leur trous. Ils sont déjà contrôlés par des étrangers, marionnettes. Ils voient les frontières de notre Biélorusse ici près de Minsk comme en 1939 et non près de Brest (NDT : la frontière de la RSS de Biélorussie passait près de Minsk suite à la guerre polono-soviétique de 1920 et fut déplacée près de Brest après l’effondrement de la Pologne suite à l’invasion nazie). Cela n’arrivera pas ! Tous nous convertirons en Forteresse de Brest ! (NDT : la Forteresse de Brest résista un mois en 1941 face aux nazis sans espoir de renforts, après guerre elle reçut le titre de forteresse héros, équivalent du tire de ville héros comme Stalingrad ou Leningrad). Nous n’abandonnerons pas le pays ! Biélorusses pensez-y aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard ! Ou demain d’autres y penseront pour nous. C’est pourquoi vous êtes venus m’appuyer, pas seulement moi, mais aussi protéger le pays ! Ne vous repentez pas du temps que vous avez passé pour venir ici, au centre de Minsk !
Cher amis, la valeur de cette action est qu’avec que cela démontre qui est le chef de la maison ! Écoutons leurs voix et entendons qu’ils sont une minorité. Mais eux aussi doivent prendre en compte l’opinion de l’immense majorité, notre opinion !
Eux (les opposants au gouvernement -note de BELTA) me crient : Va-t-en ! Aucun problème ! Écoutez cher amis, je ne suis pas là parce que j’ai un fort contrôle sur le pouvoir. Un quart de siècle, j’ai dédié toute ma jeunesse et les meilleures années pour vous servir vous et notre Patrie.
Il n’y pas de problème ! Les présidents vont et viennent. L’OMON s’en ira (NDT : police anti émeute), nous dissoudrons l’armée et reviendrons nous asseoir sur la place … Qu’attendrez-vous là-bas ? Qui alimenterez-vous demain ? Pour libérer les criminels et les bandits … Il n’y a aucun doute ! Mais ils nous tueront et nous escroqueront nous et nos enfants. Rappelez-vous de cela ! Ils luttent pour le pouvoir.
Nous sommes déjà passés par cela. Certains ne l’ont pas vu, d’autre l’ont oublié. Pourquoi recommencer ? Je vous le rappelle ! Cela ne peut se reproduire ! Arrêtez, ne tuez pas votre futur, le futur de vos enfants avec votre propre mains !
Nous sommes un morceau savoureux pour eux (opposants d’un état biélorusse tranquille et pacifique – note de BELTA) mais un petit morceau. Mangez et ne vous étouffez pas. Pensez ! Le moment est venu dites-vous. Je voudrais leur demander : que vous arrive-t-il Biélorusse ? Ils ont voulu « liudzmi zvatstsa/ s’appeler gens » (людзьмі звацца, note : une phrase d’un poème biélorusse) durant des siècles ! Et souvenez-vous : vous ruinez, pas Loukachenko, vous ruinez le premier président, cela sera le commencement de leur fin. Toujours, comme en Ukraine d’autres pays, il s’agenouilleront et prieront à un inconnu.
Et rappelez-vous, je fais un appel (aux opposants), et vous assurez-vous qu’ils n’allument pas ce feu, parce que, comme l’enseigne l’Histoire, on ne peut jamais construire et demander un morceau de pain, un futur, sur des cendres. Vous serez mendiants, vous marcherez avec la mains tendue et demanderez un morceau de pain alors qu’aujourd’hui nous pouvons nous réconcilier et croître. Nous savons comment le faire ! Nous ne demandons rien à personne. Nous ne voulons rentrer chez nous.
Nous nous occuperons de toutes les questions. Je l’ai prévu, les élections allaient être intéressantes et après les élections cela allait être encore plus intéressant. C’était clair comme de l’eau de roche.
Prenez soin de la Biélorussie ! Parce que déjà elle ne nous appartient plus, mais appartient à nos enfants et petits-enfants ! D’une manière ou d’une autre nous avons vécu à notre manière jusqu’à aujourd’hui. Et nous les laisserions tomber ? Les choses sont très sérieuses. Pour cela je les appelle ici pour qu’ils protègent le pays, qu’ils appuient les personnes qui aujourd’hui vont à la bataille pour vous, pour leur futur.
Prenez en compte que maintenant ils ont sorti un tas d’ordure de tout type : Loukachenko est ainsi, il a de l’argent quelque part, il a une maison … A tel endroit je suis tombé malade, en tel endroit je suis déjà mort … Mais je suis vivant et je vivrai !
Et rappelez-vous, je ne vous ai jamais trahis, jamais ! Et jamais je ne vous trahirai !
Je répète une fois de plus : merci beaucoup de démontrer qui sont les maîtres ; depuis Bragin, Volkovysk, Mogilev et Vitebsk, qui sont les maîtres de ce pays et de cette capitale. Eux (les opposants) se souviendront durant longtemps que nous nous sommes réunis ici. Merci beaucoup ! Je suis agenouillé devant vous pour la première fois de ma vie. Vous le méritez !
Merci, paysans, merci de laisser aujourd’hui votre travail et d’être venus ici. Nous travaillerons demain et terminerons de récolter.
Merci travailleurs ! Ne livrez les usines à personne, ne renoncez pas au travail parce qu’alors vous n’y retournerez pas . Là-bas rien ne fonctionne, jamais ils ne reconstruiront le pays.
Merci vétérans ! Pour votre appui, pour toujours me soutenir !
Merci, soldats de notre armée ! Pour la paix et la tranquillité !
Merci !
NDT : Ce discours a été publié sur le site cubain Cubadebate. Il y a également l’article : L’occident veut répéter le scénario ukrainien publié sur Granma. Comme les Cubains sont experts pour reconnaître les manigances de l’impérialisme, voilà qui devrait dissiper les doutes de ceux qui ont encore des doutes sur la situation biélorusse.
Vous pouvez voir des photos de la manifestation où le discours fut prononcé. Vous pourrez voir que des manifestants arborent des drapeaux soviétiques, le tout sur une magnifique statue de Lénine.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir