Non à Erdogan ! — Antoine MANESSIS

Non à Erdogan ! -- Antoine MANESSIS

La guerre en Europe est-elle possible ? La politique aventuriste et expansionniste d’Erdogan, ses viols répétés du droit international, ses provocations bellicistes en Syrie, en Libye et maintenant en Grèce créent une situation dangereuse pour la paix.

Oxi -Non à Erdogan !

Au-delà des gesticulations verbales d’Ankara il semble que l’objectif des Turcs est d’avoir une part du gâteau pétrolier et gazier de la mer Egée. Pour cela la Turquie ne peut pas se soumettre à la loi internationale puisque son application fait que la souveraineté sur la mer Egée revient à la Grèce (convention de Montego Bay, traités de Lausanne de 1923 et de Paris de 1947) . Pour contourner cette difficulté, Erdogan joue sur le fait accompli. C’est pourquoi il a envoyé un navire sonder les fonds sous-marins qui appartiennent à la Grèce, navire accompagné d’une dizaine de bâtiment de guerre.

Les réactions de l’UE et de l’OTAN qui appellent au « dialogue » sont des réactions munichoises. Les pays impérialistes (UE et E-U) se moquent comme d’une guigne du droit international de la mer et plus encore de la souveraineté de la Grèce qu’ils ont mis sous tutelle. Ce qui les intéresse c’est de barrer la route aux concurrents chinois et russe et pour cela ils sont sans aucun doute prêts à céder au chantage turc -pilier de l’OTAN – d’autant que la question des réfugiés donne une arme de plus à Ankara.

La souveraineté nationale n’est jamais protégée par les impérialistes qui n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts sonnants et trébuchants. C’est d’ailleurs la raison qui fait que la France a déployé des navires de guerre aux côtés de la marine grecque. L’impérialisme français et l’expansionnisme turc sont en train de se bouffer le nez en Libye pour le contrôle, là-bas aussi, des hydrocarbures. La France voit dans le conflit gréco-turc une occasion de rabattre le caquet d’Erdogan pour pouvoir l’affaiblir en Libye. Et pouvoir piller les richesses du sous-sol libyen, ce qui était le but de l’opération saroko-BHLienne. D’autant qu’en renversant Kadhafi la France et ses alliés de l’OTAN ont provoqué la déstabilisation du Sahel. Les armes en provenance de Libye ont donné force et influence aux islamistes et aux Touaregs indépendantistes, déstabilisant les pays de la région. Face à cette situation créée par lui, l’impérialisme français est intervenu militairement au Mali, au Niger etc. Bien entendu cette intervention provoque un élan patriotique des peuples de la région contre la présence armée de l’ancien colonisateur par ailleurs incapable de régler quoi que ce soit.

La France doit quitter l’Afrique ! Plus un soldat en Afrique ! Il est temps que les leçons de l’histoire s’imposent aux gouvernements français. On peut regretter qu’en France même les voix contre le néo-colonialisme ne soient pas plus fortes et que parfois même une partie de la gauche flirte avec le social-impérialisme.

En tous les cas le peuple grec, une fois encore, constate que ses intérêts ne représentent rien pour les impérialistes et que la pression de l’UE et de l’OTAN sur le gouvernement de droite d’Athènes pousse celui-ci à une capitulation devant les diktats d’Erdogan ou en tous les cas vers une compromission déshonorante.

Les peuples grec et turc doivent se débarrasser de la tutelle impérialiste de l’UE et de l’OTAN et de leurs gouvernements réactionnaires pour vivre en paix et coopérer dans tous les domaines car « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » comme le disait Jaurès à la veille de la Première Guerre Mondiale.

Mais face à l’agression turque les progressistes seront aux côtés du peuple grec, non pas contre le peuple turc mais contre le régime fascisant d’Erdogan.

Antoine Manessis

»» http://nbh-pour-un-nouveau-bloc-historique.over-blog.com/2020/08/non-a…

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