Véran, le petit dernier de la bande à Lévy-Buzyn-Hirsch-Salomon-Cymes-Delfraissy-Lacombe, par ordre d’importance, communique :
On ne rigole pas !
– La Rédaction d’E&R –
Relâchement de la vigilance face au Covid-19 ou refus assumé, le port du masque fait en tout cas débat. Vécu comme une atteinte à leur liberté par certains, d’autres n’hésitent pas aujourd’hui à parler carrément de mensonge.
Alors que le gouvernement durcit le ton sur le port du masque et les mesures barrières, le mouvement des anti-masques semble prendre de l’ampleur. Il y a d’abord les plus visibles, en tout cas ces dernières semaines, ces jeunes qui participent à de grands rassemblements, sans masque. C’est pourtant dans la tranche d’âge des 20-29 ans que la hausse du nombre de cas est la plus importante. C’est aussi vers eux que le gouvernement veut désormais faire le plus de prévention.
Un certificat médical pour ne pas porter de masque
Mais les jeunes ne sont pas les seuls à se montrer hostiles au masque. Certaines personnes développent même des trésors d’ingéniosité pour éviter de le porter, en s’appuyant par exemple sur des certificats médicaux qui justifient de ne pas en mettre. Le décret prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 prévoit bien cette possibilité en cas de handicap, notamment respiratoire. Dans le Bas-Rhin, une médecin délivrait ce genre de certificats. Pour Ève Engerer, médecin généraliste à Wangenbourg, les masques font partie d’un mensonge global.
« Ces mensonges, je n’en veux pas !, s’exclame-t-elle auprès de France Bleu Alsace. J’ai rencontré des personnes qui portaient le masque du matin au soir. Des femmes de ménage qui étaient obligées de porter le masque pour garder leur métier. Et même si elles étaient de bonne volonté, leur corps le rejetait, elles avaient des migraines, une hypertension… Je refuse cela. On n’a pas besoin d’être médecin pour comprendre ça. »
« Pour moi le masque, c’est un mensonge, comme les vaccins. » (Ève Engerer, médecin généraliste à France Bleu Alsace)
Ces pratiques ne laissent pas les autorités sanitaires indifférentes. En l’occurrence, cette médecin ne peut plus exercer. L’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est l’a suspendue cette semaine pour cinq mois en attendant une décision définitive de l’Ordre des médecins. Jean-Marie Letzelter, le président de l’Ordre dans le Bas-Rhin, justifie cette décision :
« Nous avons appris qu’elle avait mis sur les réseaux sociaux un certificat pour permettre aux gens de le remplir eux-mêmes afin de ne pas être dans l’obligation de porter un masque là où c’est obligatoire. Évidemment, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et provoquer la suspension par l’agence régionale de santé. »
Des groupes anti-masques sur les réseaux sociaux
Dans des groupes dédiés sur Facebook, on échange des conseils ou des adresses de commerces où l’on peut faire ses courses sans masque. Les membres y partagent aussi des vidéos et expliquent leur point de vue. Parmi eux, certains sont moins radicaux que d’autres.
« Il y a aussi cette façon de communiquer aux gens du Premier ministre, cette façon autoritaire. On dirait un père fâché qui parle à un enfant. Ça ne peut pas se passer comme ça. » (Franck, « anti-masque »)
Combien de temps Franck va-t-il pouvoir résister au port du masque ? Pour l’instant, il travaille toujours de chez lui et privilégie les courses en drive ou en livraison. Mais dans les prochaines semaines, il risque bien d’être confronté aux forces de l’ordre. Puisque le Premier ministre l’a annoncé mardi, les contrôles vont être renforcés, même en extérieur.
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