Hassan Diab a annoncé la démission de son gouvernement dans un discours diffusé en direct. Ce n’était guère une surprise puisque la nouvelle avait été précédemment annoncée par un ministre à l’AFP sous couvert d’anonymat dans l’après-midi. «Aujourd’hui, j’annonce la démission de ce gouvernement» a-t-il dit.
Le chef du gouvernement, qui se présente comme indépendant, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs, fustigeant la «corruption» ayant conduit à «ce séisme qui frappé le pays».
«La catastrophe qui a frappé les Libanais au cœur […] est arrivée à cause de la corruption endémique en politique, dans l’administration et dans l’Etat», a dit le Premier ministre.
«J’ai découvert que la corruption institutionnalisée était plus forte que l’Etat», a ajouté amèrement Hassan Diab, un professeur d’université qui a formé son gouvernement en janvier.
Ce gouvernement qui se présente comme une équipe de technocrates avait vu ses portefeuilles négociés par un seul camp politique, celui du mouvement chiite du Hezbollah et ses alliés, notamment le parti présidentiel, le Courant patriotique libre (CPL).
Le cabinet avait tenu une réunion le 10 août après-midi, au cours de laquelle la plupart de ses membres s’étaient prononcés en faveur d’une démission, avait déclaré à l’AFP Vartiné Ohanian, ministre de la Jeunesse et des Sports.
Quatre membres de son équipe avaient déjà démissionné, à la suite de la terrible explosion du 4 août due à un énorme dépôt de nitrate d’ammonium, qui a fait au moins 160 morts et relancé la contestation populaire.
Face à l’ampleur du drame et la colère de la population, le ministre des Finances Ghazi Wazni a annoncé son départ le 10 août, juste après celle de la ministre de la Justice Marie-Claude Najm. La ministre de l’Information Manal Abdel Samad et le ministre de l’Environnement Damianos Kattar avaient claqué la porte la veille.