Le discours de Nasrallah-sur Beyrouth-, une déclaration de guerre contre Israël

Le discours de Nasrallah-sur Beyrouth-, une déclaration de guerre contre Israël

Le discours de Nasrallah-sur Beyrouth-, une déclaration de guerre contre Israël Par PressTV. Iran.

Ceux en Israël qui s’attendaient à retrouver un Seyyed Hassan Nasrallah « meurtri », « inquiet » et surtout en « total retrait », en sont pour leurs frais : son discours qui aurait dû être prononcé mercredi dernier sous le signe d’une riposte à la mort du combattant Kamel Mohsen, tué le 21 juillet au sud de Damas, l’a été le vendredi 7 août et il n’avait rien d’une marche funèbre ; bien au contraire, l’allocution, concise et riche en allusions de Nasrallah a encore davantage inquiété Israël. En effet, à mesure que le temps passe, l’hypothèse d’une attaque israélienne ayant causé la catastrophe se renforce et Nasrallah sait comment en tirer l’avantage. Finira a-t-il par liguer tout le Liban contre Israël et justifier une frappe apocalyptique contre Haïfa, ce qu’il décrivait dans le temps comme étant une bombe nucléaire? se demande la presse sioniste.  Michel Aoun a rejeté vendredi toute enquête internationale sur la double explosion meurtrière et destructrice au port de Beyrouth, affirmant qu’elle pourrait avoir été causée par la négligence ou par un missile. 

Haïfa  a d’ailleurs occupé une substantielle partie de ce discours, quand Nasrallah a affirmé que la Résistance « connait ce port mieux que Beyrouth » car « son ciblage fait partie de la doctrine militaire du Hezbollah.

Depuis mardi, en effet l’axe US/Israël/monarchies arabes a mis tout son art de média mensonge dans la balance pour tenter de rétablir un parallèle entre cette menace du Hezbollah visant les usines de nitrate d’ammoniac d’Israël et la double explosion qui a dévasté Beyrouth et ce, pour faire croire que ce serait les missiles du Hezbollah supposément stockés dans le dépôt 12, qui auraient provoqué la catastrophe.

L’allusion directe de Nasrallah à Haïfa a fait balayer d’un revers de main ce ridicule mensonge. Car si les entrepôts de missile balistiques de la Résistance y étaient pour quelque chose, Nasrallah n’aurait aucun intérêt à revendiquer haut et fort la place axiale qu’occupe une frappe d’envergure contre Haïfa dans le cadre de toute riposte anti-Israël à venir.

Yossi Melman, chroniquer de Haaretz reconnait d’ailleurs ce « bon point de perdu » qui consistait à accuser sournoisement le Hezbollah via ce rapprochement avec la thématique du nitrate d’ammonium, puisque, dit-il, « de plus en plus de publications arabes affirment qu’il n’existe aucune explication convaincante concernant une auto-explosion soudaine du nitrate déposé à Beyrouth » et le fait « que cette substance, bien que stockée en grande quantité le jour de l’explosion( 2700 kg) , n’aurait pas pu exploser sans l’intervention d’un élément extérieur ».

Cette hypothèse a été d’ailleurs très clairement évoquée par le président Aoun qui a affirmé vendredi aux journalistes ne pas écarter une possible frappe extérieur : « Il est possible que cela ait été causé par la négligence ou par une action extérieure, avec un missile ou une bombe », a t il déclaré trois jours après les explosions ayant dévasté Beyrouth.

Voici une piste qui mènerait droit à Israël et qui n’augure rien de bon dans la mesure où l’atmosphère anti Hezbollah des premières heures après l’accident semble se tourner peu à peu contre nous et c’est sur ce terrain que Nasrallah a magnifiquement surfé le 7 août… En évoquant la thématique de Haïfa, en exigeant une enquête « transparente » et « publique » qui soit menée par quelle que partie libanaise que ce soit, y compris l’armée, il a poussé l’enquête sur un domaine militaire laissant supposer que la double déflagration pourrait avoir été le résultat d’une attaque. Et bien là, les soupçons iront droit vers Israël. Surtout que la réaction de Tel-Aviv à « Beyrouthshima » alimente à la fois le doute et aide le Hezbollah à liguer le Liban contre Tel-Aviv.

Et l’analyste ajoute : « Israël n’a pas tardé à nier toute implication dans la catastrophe, une mesure qui indique qu’il ne veut pas d’escalade, et qu’il craint que le Hezbollah l’accuse de responsabilité. Cette réaction s’inscrit d’ailleurs dans un ordre logique marqué par des reculs successifs. Les deux dernières semaines, l’armée israélienne a réduit sa présence sur les sites militaires, organisé l’évacuation des soldats et interdit de tirer sur les combattants du Hezbollah et tout ceci combiné à des excuses et des appels à l’apaisement à l’adresse de l’organisation chiite . Cela n’a eu qu’un seul sens, l’armée israélienne craint l’affrontement et veut éviter les accidents. »

Lire aussi: Israël: la France ira jusqu’à blacklister le Hezbollah ?   

Nasrallah nous a-t-il piégé encore alors que tout indiquait qu’après l’incident de Beyrouth, il a tout perdu ? La confiance avec laquelle il a exigé une enquête prouve qu’il sait des choses qu’il ne veut pas révéler tout de suite. D’ailleurs il a promis des révélations et surtout une totale défaite à « ceux qui se font illusion de pouvoir mettre au pas le Hezbollah ». Au fait l’accusation d’un entrepôt de missile à Beyrouth ne tenait pas debout vu qu’il s’agissait d’un endroit sous surveillance constante des caméras. Le Hezbollah ne stockerait certainement pas d’armes dans une zone à la fois hostile et non sous son propre contrôle. Et c’est sur ce point que Nasrallah a mis l’accent. Certes, il y a pour l’heure un équilibre de terreur  et personne ne veut la guerre, mais après les explosions de Beyrouth, la possibilité augmente pour que le Hezbollah soit plus audacieux et qu’il soit même plébiscité par l’Etat et la majeur partie des Libanais à défier Israël et à essayer de l’épuiser. Et c’est la pire des choses qui pourrait arriver à Israël », constate l’analyste israélien.

Signe des temps, ce samedi 8 août, le chef d’état-major sioniste, Aviv Kochavi est revenu sur une supposé  cellule qui aurait tenté de s’infiltrer au Golan et que l’armée israélienne aurait réussi à « neutralisée ». Kochavii n’a soufflé mot sur le Hezbollah, accusant « l’Iran » d’avoir été derrière cette soi-disant opération. Est-ce une manière pour éloigner encore la perspective d’une riposte? Possible.

Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec

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