L’état-major des armées russes vient d’accuser réception du changement de paradigme stratégique entrepris de façon concrète par les États-Unis et certains de leurs alliés. Les militaires russes soulignent que toutes les initiatives cohérentes et contradictoires à la fois prises par Washington depuis deux décennies relèvent toutes d’une stratégie unique, implacable et déterminée visant en priorité la mise en place d’un mécanisme de frappe globale rapide utilisant aussi bien des armes conventionnelles que nucléaires.
Ce mécanisme universel de frappe rapide inclut l’usage d’armes nucléaires tactiques dans un environnement de guerre hybride à très haut niveau de confusion et à brouillage cognitif constant.
Cette stratégie de frappe globale continue les efforts de guerre hybride multiforme et à intensité faible à moyenne en veillant à diluer des actes de guerre extrêmes par la médiaguerre et la guerre psychologique asymétrique à destination de sa propre opinion publique. Cela veut dire que désormais, une guerre biologique en cours ou des attaques de missiles à charge nucléaire de faible puissance peuvent être réduit à des incidents ou de simples faits divers à travers un consensus et une uniformisation de tous les moyens de communication. Les voix divergentes seront systématiquement traitées comme divergentes et par conséquent réduites par le bruit de fond ambiant entretenu par l’appareil de propagande. Celui-ci achevant sa mainmise absolue sur le cyber-espace en neutralisant toute autre partie perçue comme concurrente.
Cette inquiétude russe face à une stratégie souterraine déguisée par une autre stratégie d’ingénierie par le chaos a été reflétée par le Conseil de sécurité russe de vendredi dernier et durant lequel le président russe a abordé la situation actuelle dans le monde avec une focalisation sur les manœuvres hostiles affectant ce que les officiels russes désignent comme l’espace post-soviétique. La nouvelle posture hostile de la Biélorussie, un allié stratégique de Moscou, inquiète la Russie bien plus qu’un éventuel conflit entre l’Azerbaidjan et l’Arménie, l’Ukraine, le renforcement des bases de l’Otan dans les pays Baltes ou encore la Géorgie.
Dans les faits, la crise de la pandémie du COVID-19, récupérée dans lencadrebune opération de guerre psychologique, l’usage de plus en plus fréquent d’armes prohibées et par dessus tout la disparition de toutes les barrières et a entrevoir la guerre nucléaire comme une option de guerre conventionnelle sont désormais perçus comme les résultats d’un acteur poursuivant des objectifs hégémoniques invariables sous couvert d’une sorte de libéralisme à haut degré d’instabilité systémique et donc de confusion.
Il aurait donc suffit que la Chine et la Russie réduisent leur dépendance au dollar USD lequel demeure une des principales armes de la guerre hybride générale pour que la stratégie de diversion de l’empire révèle son être sous-jacent: un monstre froid qui n’hésitera pas à détruire l’humanité si le show de télé-realité entretenant les masses d’esclaves accrochés aux écrans de leurs appareils fabriqués en Chine.
Plus la suprématie du dollar est remise en cause et plus on verra de nouvelles armes et plus de guerres hybrides. L’éventuel requiem du dollar ne saurait être qu’un florilège de champignons atomiques s’élevant au-dessus des villes et des mégalopoles d’un monde abruti par le mensonge permanent.
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