par Francis Goumain
Une explosion ce sont des dévastations immédiatement visibles.
Les vidéos qui circulent sur l’explosion à Beyrouth sont impressionnantes, inutiles d’insister.
Le bilan encore provisoire indique que la moitié de la ville est détruite ou endommagée, 120 000 tonnes de céréales stockées sont perdues, un hôpital est hors-service, 300 000 personnes sont sans domicile.
On parle d’au moins 100 morts et 4 000 blessés.
Pourtant, c’est un autre détail qui devrait retenir l’attention des internautes et des téléspectateurs, détail terrifiant à sa manière, qui montre à quel point le traumatisme psychologique du Covid est profond, durable, et peut-être irréversible :
La plupart des Beyrouthins ont conservé leurs masques, ils ramassent le verre brisé avec un masque, ils témoignent avec le masque encore sur la bouche ou accroché au coude.
Une rapide vérification indique que le Liban n’est pas spécialement concerné par l’épidémie : 65 décès jusqu’à maintenant, c’est 35 de moins que pour l’explosion et 3 160 malades, c’est 840 de moins que le nombre de blessés.
Mais rien à faire, même une explosion pareille n’a pas pu faire s’envoler les masques des visages.
C’est un sérieux avertissement pour les populations du monde entier, plus encore pour leurs dirigeants : voilà ce qu’il en coûte d’avoir les yeux exclusivement rivés sur le virus. Combien d’autres stocks dangereux traînent un peu partout dans le monde sans la vigilance critique nécessaire, combien de risques industriels majeurs sont-ils négligés par les préfets et les responsables de la sécurité?
Et que doit-on penser de ce Beyrouthin qu’on voit en illustration, en train de déblayer son commerce, sa vie, avec son masque toujours scotché sur le visage ?
Source: Lire l'article complet de Réseau International