Le Liban a décrète l’état d’urgence pour deux semaines suite aux puissantes explosions ayant détruit le port de Beyrouth et endommagé près de la moitié de la capitale.
Les autorités libanaises ont également affirmé sanctionner la responsables de ce drame ayant tué plus d’une centaine de personnes et blessé plus de 4000 autres.
La récupération politique internationale de ces explosions ne fut plus l’ombre d’un doute et tous les indices semblent pointer du doigt une situation analogue aux conséquences de la puissante explosion ayant coûté la vie à l’ex-Premier ministre Rafik Hariri sur la corniche de Beyrouth en 2005. A la différence cette fois que c’est le Hezbollah libanais qui va se retrouver à la place de la Syrie.
Le Liban est un pays officiellement en banqueroute engagé dans des discussions très difficiles avec le Fonds Monétaire International. Il subit également des sanctions financières et économiques en raison du rôle politique prépondérant du Hezbollah et de ses alliés dans la vie politique libanaise. La classe politique libanaise demeure divisée et fragmenté entre un courant pro-occidental et soumis à l’influence des riches pays du Golfe et une autre partie soutenant l’axe Damas-Téhéran. Le mouvement politico-militaire du Hezbollah soutient le gouvernement syrien et demeure allié à l’Iran.
Pour Washington et ses alliés européens et arabes, les explosions de Beyrouth sont une opportunité pour récupérer le Liban et créer la césure entre une partie du Liban et l’axe Damas-Téhéran, un objectif que la guerre hybride dure n’a pu atteindre ces huit dernières années.
Pour les tenants de ce bloc, le très puissant attentat à la bombe ayant assassiné l’ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri a permis de mettre la Syrie dos au mur et par dessus tout l’amener à quitter militairement le Liban et l’affaiblir d’un point de vue stratégique en prélude à un changement de régime qui n’a pas tardé à se concrétiser au début des années 2010. Entre 2005 et 2010, la Syrie a fait l’objet de pressions internationales intenses dont le paroxysme a été la création d’un Tribunal International pour l’assassinat de Rafik Hariri.
Les choses pourraient être exploitées à nouveau pour cibler le Hezbollah et le mettre sur la sellette. La situation économique désastreuse du Liban en raison d’une corruption endémique et d’une guerre financière et monétaire hybride semble favorable à un ciblage particulier du Hezbollah. Il suffirait que la justice libanaise établisse des liens entre les responsables du port de Beyrouth et le mouvement politique pour que la machine se mette en ordre de marche de façon optimale.
L’aide de certains pays et les visites de certains Chefs d’Etat au Liban ne sauraient sortir du cadre général de cet effort de guerre hybride universelle.
Les violations de l’espace aérien libanais par Israël entre le 04 et le 05 août 2020
L’aviation israélienne a violé l’espace aérien libanais à 22 reprises entre les journées du 04 et 05 août 2020.
Selon le commandement militaire libanais, des aéronefs israéliens ont survolé illégalement à 22 reprises le territoire libanais au-dessus de Beyrouth, Naquoura, Tyr, Baabda, etc. Des aéronefs pilotés ou non survolaient l’espace aérien libanais au moment des grandes explosions ayant ébranlé Beyrouth. La source militaire libanaise ajoute que ces violations sont suivies en coopération avec les Forces temporaires des Nations Unis au Liban.
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