Par Israël Adam Shamir.
Paolo Roberto, 50 ans, originaire de Suède (son père était italien), s’était fait un nom : boxeur connu, il avait sa propre émission de télévision, il apparaissait dans de nombreux programmes ; les Suédoises aimaient danser avec lui dans Danse avec les stars ; il avait aussi une entreprise rentable : il importait de l’huile d’olive italienne et des produits gastronomiques vendus dans la grande chaîne de supermarchés suédoise CO-OP. Toute cette gloire s’est évanouie en un instant. La police suédoise l’a piégé alors qu’il rendait visite à une fille de caractère douteux et la payait pour ses services. C’était un piège à miel. Les policiers sont sortis de leur cachette et ont emmené Roberto au commissariat local où il a été mis en détention et où la nation a été alertée. Il n’a rien nié, il a exprimé un profond remords.
En Suède, il est parfaitement légal de se livrer à la prostitution. Aujourd’hui, personne en Suède ne peut dire à une femme ce qu’elle doit faire de son propre corps, qu’il s’agisse d’avortement, de changement de sexe ou de prostitution. Pourtant, c’est un crime pour un homme de payer une femme pour du sexe.
C’est de l’insanité ; c’est comme si la vente de crack était légale alors que l’achat de crack est le seul délit. En général, c’est l’inverse, un consommateur occasionnel est libéré alors que le revendeur est arrêté. Mais peu importe, la Suède n’est pas le seul pays au monde à avoir une loi aussi étrange dans ses annales.
Roberto a été inculpé pour ce crime. Cela pourrait être pire : la Suède a des crimes extraordinaires dans son Code civil, l’un d’entre eux est le viol par mésaventure ou viol par imprudence, qui est commis par un homme qui a des relations sexuelles avec une femme qui accepte ostensiblement ou même sollicite des relations sexuelles, mais qui intérieurement n’est pas disposée. Elle peut le faire pour de l’argent ou par ennui, mais pas pour le plaisir, et l’homme n’a pas prêté attention à ses émotions contradictoires. Il s’agit d’un viol suédois. Dommage qu’ils n’appliquent jamais la même logique aux travailleurs ; nous faisons souvent des choses encore moins agréables pour de l’argent, pour acheter de la nourriture ou payer un loyer, mais le propriétaire n’est pas puni pour avoir violé ses locataires.
Cette nouvelle définition du viol mérite la plume de Victor Hugo. C’est du viol suédois, d’avoir des relations sexuelles sans préservatif. C’est du viol suédois si le lendemain, ou quelques jours plus tard, la femme pense qu’elle a peut-être été violée. Ou qu’elle a été trompée, ou sous-payée, ou maltraitée. Pour ce délit mal défini, Julian Assange a déjà passé dix ans dans différents centres de détention. S’il avait tué la jeune fille, il serait maintenant libre. Notez que vous pouvez être coupable de viol suédois si vous vous dites infertile et que votre partenaire tombe enceinte. Êtes-vous coupable de viol si vous prétendez être juif mais ne l’êtes pas ? Il s’agit d’une contribution israélienne au concept de viol. Mais je m’écarte du sujet.
Paolo Roberto est accusé d’avoir payé une femme pour des relations sexuelles, le crime que Juda, fils de Jacob, avait commis avec Tamar (Genèse 38). La jeune fille de 25 ans a consenti, mais cela n’a pas d’importance. Elle venait d’un pays assez pauvre d’Europe du Sud, donc son consentement ne signifie pas grand chose. Ou peut-être a-t-elle consenti juste pour piéger le type et c’est ainsi que fonctionne la justice suédoise. Les prisons suédoises seraient vides si la police n’était pas autorisée à attirer et à piéger les Suédois.
Les conséquences pour Paolo ont été terribles : il n’a pas encore été jugé, il n’a pas été reconnu coupable, sa peine probable n’est guère plus qu’une amende, mais il a été lâché comme une patate chaude par la télévision suédoise, par le sport suédois, par la chaîne suédoise qui commercialisait son huile d’olive. Sa société a été mise en faillite du jour au lendemain. L’homme a été écrasé comme un insecte. Ce n’est pas la loi suédoise qui l’a écrasé. Aux yeux de la loi suédoise, il est toujours innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée. La loi suédoise n’a pas obligé les supermarchés à retirer son huile d’olive (en fait, une très bonne huile, j’en achetais) de leurs rayons. Paolo a été lynché par le nouvel esprit puritain qui fait partie intégrante de la nouvelle normalité.
Il était une fois la Suède, un pays extrêmement libéral et libre. Les Suédois étaient connus, ou même célèbres pour leurs moeurs sexuelles libres. Les jeunes filles suédoises indépendantes et courageuses n’étaient pas timides et elles étaient à l’aise dans des unions « familiales » très peu orthodoxes. Mais, alors que les États-Unis ont toujours épousé leur propre marque de puritanisme politiquement correct, les médias mondiaux entraînent maintenant les autres États occidentaux dans leur sillage. La France et même la Suède ont pris part avec leur propre interprétation aux manifestations américaines Black Lives Matter, ont racolé pour le compte de « Balance ton porc« , et semblent avoir un vif désir d’échanger leurs propres cultures contre le nouveau puritanisme.
Ce puritanisme croissant est une réponse contraire à la liberté personnelle dont nous jouissons depuis les années 1960, et traduit une lassitude blasée face à la sexualité commerciale excessive des médias. Les médias assaisonnent n’importe quoi avec du cul pour vendre. Vous ne pouvez pas allumer la télévision, de jour comme de nuit, sans voir un acte de copulation implicite ou explicite. Ils vendent des voitures, des snacks et des baskets en exhibant des corps nus. Ce flot de pornographie retourne l’humeur du public contre le sexe. À qui devrions-nous nous en prendre pour cette exploitation flagrante du sexe ? Aux hommes.
Le vieux puritanisme était dur pour les femmes ; les sorcières étaient brûlées, et les putains étaient expulsées de leurs maisons. Le Nouveau Puritanisme est dur pour les hommes. On apprend aux hommes que les galipettes peuvent avoir de graves conséquences. Sur le site d’une de leurs statues de Jefferson déboulonnées, les Américains devraient ériger une statue d’Andrea Dworkin, la féministe obèse et menteuse célèbre pour avoir dit que chaque rapport sexuel est un viol et que la pénétration c’est Le viol. C’est une icône de la Nouvelle Amérique puritaine.
Ils ne pouvaient pas interdire le sexe en soi, alors ils inventent des histoires sordides de sexe incestueux, de pédophilie, d’abus de prêtres, chaque conteur essayant de surpasser le dernier en date. La grande majorité de ces histoires sont de pures inventions, comme les histoires de sorcellerie du XVIIe siècle dans l’ancienne Nouvelle-Angleterre puritaine. Nous sommes en pleine campagne médiatique mondiale, et les hommes sont les cibles. Il s’agit de rabaisser son caquet au patriarcat, par la diabolisation systématique des garçons et des hommes.
Dans la frénésie médiatique actuelle, je ne peux faire confiance à aucune histoire, à aucune accusation d’un homme impliqué dans un crime sexuel sordide : ces campagnes médiatiques sont trop souvent utilisées pour détrôner un concurrent commercial ou détruire la popularité d’un rival politique. Souvent, l’homme n’est même pas accusé d’un délit, mais seulement d’un comportement frivole : une touche, ou une proposition impudique ; des actes naturels célébrés dans ma jeunesse. Oui, mes jeunes lecteurs, dans les années 70, vous pouviez toucher le genou d’une femme et lui proposer de vous accompagner lors d’un week-end passionné dans une station balnéaire, et elle était souvent d’accord. Cette époque libertine est complètement révolue. Même pour moi, elle me semble maintenant mythique, comme l’Atlantide. Elle n’existe plus.
Les États-Unis sont le modèle du nouveau puritanisme qui inspire les médias. Vous vous souvenez des femmes qui faisaient la queue pour affirmer que Bret Kavanaugh, le futur juge de la Cour suprême, avait essayé de les embrasser ou même de les violer quand elles étaient enfants à l’université ? La plus crédible d’entre elles n’aurait même pas prétendu qu’il s’était comporté de manière criminelle ; juste de façon immorale, selon les normes du Nouveau Puritanisme. Maintenant, chaque relation doit être réévaluée à la lumière du révisionnisme historique néopuritanesque. Les femmes qui posent pour une photo avec un candidat à la présidence ont maintenant un certain pouvoir sur lui. Au cours d’une campagne médiatique, on vous dégaine des flèches furieuses, mais après enquête, les allégations s’avèrent fallacieuses et motivées par l’intérêt personnel ou la politique.
Il est bon de voir que parfois, assez rarement, un homme peut encore réchapper intact d’une rencontre rapprochée. L’ancien premier ministre écossais, Alex Salmond, avait été accusé de tous les péchés sexuels habituels et a été complètement innocenté par le tribunal. Pas moins de dix femmes avaient été recrutées (apparemment au vu et au su de Nicola Sturgeon, le successeur de Salmond) ; elles se sont présentées et ont affirmé avoir été agressées sexuellement par Salmond. Elles ont été plutôt négligentes du côté des preuves et il s’est avéré qu’elles affirmaient avoir été attaquées à des moments et en des endroits où Salmond ne pouvait pas être présent. L’affaire a été rejetée et Salmond a été déclaré non coupable. Les procureurs écossais avaient passé des années à essayer de condamner Salmond, mais cela avait échoué de façon spectaculaire.
Vous vous demandez peut-être pourquoi ces parjures (qui sont des femmes bien branchées et proches du centre du pouvoir du parti au pouvoir, le SNP) n’ont pas été poursuivies pour leur tentative de faire accuser l’homme ? Eh bien, l’idée sous-jacente dans ces procès, c’est que la femme qui accuse ne peut pas perdre. Si elle gagne, elle peut rafler des millions, et si elle perd, même son nom reste secret! Ces parjures sont exemptées de toute conséquence juridique ; elles ne sont pas non plus tenues de payer frais de justice, ni dédommagements. Les femmes sont protégées. Qui paie ? Eh bien c’est notre collègue, l’excellent écrivain et ancien ambassadeur de Sa Majesté Craig Murray, voilà. Murray faisait un reportage sur le procès d’Alex Salmond pour le bien du public, publié sur son propre blog, lorsqu’il a été accusé d’avoir divulgué l’identité de certaines des femmes parjureuses. Homme consciencieux, Craig n’était pas coupable d’avoir donné des noms, mais même sa vague description d’ »un politicien du SNP, d’un travailleur du parti et de plusieurs fonctionnaires et agents du gouvernement écossais, actuels et anciens » a été considérée par le tribunal comme une monstrueuse violation de la confidentialité.
Le public avait été bien préparé à cette attaque contre l’humanité par la culture empoisonnée de #MeToo, une vague massive d’hystérie médiatique soigneusement coordonnée. On sait que les femmes qui vivent en communauté ou dans des couvents ont leurs règles en même temps. #MeToo a été un événement de masse similaire. Il a été conçu pour pousser les femmes à bout. Ils leur ont même offert un bouc émissaire grotesque et approprié : Harvey Weinstein, un producteur de cinéma avec 386 crédits de production hollywoodienne à son actif.
Les actrices qui ont accusé Weinstein (plus de quatre-vingts femmes) seraient encore inconnues s’il ne leur avait pas donné des rôles dans ses films. Et elles lui ont rendu la pareille avec une ingratitude cruelle. Les actrices ont une certaine configuration psychologique qui les rend extrêmement indignes de confiance. Elles ont bien d’autres qualités pour compenser cette carence, mais vous ne pouvez pas prendre pour argent comptant les paroles d’une dame qui joue aujourd’hui Lady Macbeth et demain Madame Butterfly. Ce sont des actrices, dans la vie comme dans leur métier.
Pensez à la belle Angelina Jolie. Elle est aussi folle que le chapelier toqué de Lewis Carroll. Même son propre père a dit qu’elle avait « de sérieux problèmes mentaux ». Sa longue histoire d’automutilations violentes a culminé avec son choix de se faire couper les seins à cause d’un test ADN qui indiquait un risque de cancer du sein. Elle a eu une longue lignée de petits amis et de maris, et beaucoup d’enfants adoptés en Afrique, arrachés à leurs parents naturels. Est-elle un témoin fiable ? Tout ce qui peut être à la mode, elle l’assumerait. Cette femme veut être adorée comme un modèle d’excellence; c’est un objectif honorable, mais c’est un rôle qui ne lui va pas du tout.
Les quatre-vingts accusatrices de Weinstein ont récolté des millions ; le grand producteur a été condamné à une peine de prison à vie. Le public, le grand public américain avait envie de lyncher l’homme qui leur a donné True Romance et Pulp Fiction. Etait-il coupable de ce dont on l’accusait ? Même les accusations étaient une parodie de justice. Les hommes de sa génération (et de la mienne aussi) faisaient régulièrement des propositions aux femmes. Nous sommes tous coupables, même si peu d’entre nous ont fait le même score que Weinstein. Pourtant, chaque femme était libre de refuser. Aucun rapport de police contre Weinstein n’avait fait surface avant que la campagne médiatique #MeToo ne batte son plein. Les avait-il harcelées ? Vous et moi sommes harcelés quotidiennement par des offres de prendre une autre carte de crédit ou un autre prêt bancaire ; nous sommes libres de refuser ce harcèlement caractérisé. Toute proposition non sollicitée est un harcèlement ; et nous recevons chaque jour des centaines de propositions de nature diverse. Qu’y a-t-il de si différent dans une proposition sexuelle faite à une femme ? Weinstein peut avoir commis un crime ou pas, mais dans l’air empoisonné de #MeToo, aucun besoin de preuve à l’appui d’une accusation, et l’homme a été lynché.
Peut-être que je vais maintenant perdre votre sympathie toute provisoire, mais je ne crois pas non plus aux allégations contre Jeffrey Epstein et Mme Ghislaine Maxwell. Et l’attaque contre le Prince Andrew est tout aussi aberrante. Chapeau pour M. Trump qui a osé exprimer sa sympathie à Mme Maxwell. C’était un acte d’une incroyable bravoure, de sortir du rang et de lui dire quelques mots aimables, à elle et à son sujet. Les lâches Clinton et Obama, qui étaient des amis proches d’Epstein et de Maxwell, sont restés le bec cloué. Trump, qui n’était pas particulièrement proche du couple, a parlé en leur faveur. Il mérite vraiment d’être réélu, malgré ses nombreux défauts. Un tel homme est maître de son propre esprit, et c’est une qualité très rare.
Je pourrais parfaitement réfléchir à une proposition d’achat du pont de Brooklyn, mais comment croire les histoires de cette femme perturbée qui prétend avoir été forcée de coucher avec un M. Epstein fabuleusement riche ou de rencontrer l’irrésistible Prince Andrew, et qui dit avoir vécu « une détresse extrême, une humiliation, une peur, un traumatisme psychologique, une perte de dignité et d’estime de soi et une invasion de son intimité » dans son île ? L’absence totale de preuves et le manque total d’objectivité ne pouvaient prévaloir qu’au milieu d’une campagne médiatique. Ce que Mme Maxwell a dit dans une déposition, à savoir que Mme Giuffre « mentait totalement », est plausible. En effet, toutes ces chercheuses d’or mentent totalement.
Exemple : une accusatrice anonyme dit qu’elle témoignera que la « méchante » Ghislaine Maxwell l’avait violée « 20 à 30 fois » à partir de l’âge de 14 ans et affirme qu’elle a été forcée d’avorter d’un bébé de Jeffrey Epstein. Des hommes honnêtes et d’excellente réputation comme le prince Andrew sont contraints de se mettre dans la position humiliante et impossible de devoir argumenter et se justifier face à des accusations sauvages. Il n’y a pas d’accusations raisonnablement crédibles contre ces personnes. Une femme s’est fait photographier avec le prince André. Elle avait au moins 17 ans ; à cet âge, les filles en Angleterre ont parfaitement le droit d’avoir une liaison avec un homme. D’autres filles sur d’autres photos étaient apparemment aussi majeures. Jeunes, oui, mais pas criminellement jeunes. De plus, une photo posée n’indique pas toujours une relation sexuelle. Certaines femmes prétendent qu’elles étaient des bébés et qu’elles ont été violées, mais il n’y a aucune preuve de quoi que ce soit, si ce n’est de leur cupidité.
Mike Robeson, qui a enquêté sur ces affirmations, est arrivé à la conclusion qu’elles étaient souvent initiées par de grandes entreprises pour escroquer de riches juifs. Le nouveau puritanisme est la carte du Joker qui peut éclipser l’as de l’antisémitisme. Il écrit :
« J’ai lu les articles d’investigation de Whitney Webb sur Epstein, qui sont souvent cités par la foule alternative et gauchiste comme preuve de ses connexions avec le Mossad et de ses activités de chantage. Mais les articles de Whitney Webb sont en fait pleins de rumeurs sans fondement, de possibles activités immorales ou illégales entre des personnes de haut niveau, des articles basés sur des connexions sociales ou commerciales fortuites et de rumeurs potentiellement accablantes corroborées principalement par ses précédents articles et messages. Elle a fait de très bons reportages sur d’autres sujets. Mais sur l’affaire Epstein, elle fait partie de ce qu’Israël appelle à juste titre le nouveau puritanisme ».
La célèbre photo du Prince Andrew ci-dessous est censée prouver l’implication salace de Frau Maxwell. C’est tout ce dont les nouveaux puritains ont besoin pour justifier le fait de croire aux rumeurs et d’en tirer leurs conclusions sur le mode « Je te l’avais bien dit ». Mais les petits jeunes ambitieux savent à qui se frotter judicieusement, c’est comme un sport, et ils jouissent de la complicité tacite des gens riches et/ou célèbres.
Jetez un coup d’œil au couple amusant qui figure sous le prince André et sa proie supposée:
Vous reconnaîtrez peut-être Rosalynn Carter, alors Première Dame des États-Unis. À ses côtés se trouve rien moins que William Gacy, quelques mois avant son arrestation en tant que tueur en série et cannibale qui mangeait ceux qu’il avait massacrés. Devons-nous tirer des conclusions certaines de cette photo ?
En dessous de Rosalynn Carter se trouve une autre photo, celle-ci montrant le président George Bush de l’époque, accaparé par le has been politique George Wallace et par le jeune aspirant politique Bill Clinton.
Quelles conclusions peut-on en tirer ? George préparait-il déjà Billy Boy à des choses plus importantes dans la vie ? Ou s’agit-il simplement d’une preuve photographique de la façon dont les aspirants gravissent les échelons de l’avancement personnel et professionnel ? Car il est clair que les riches et/ou célèbres, comme Rosalynn Carter et le Prince Andrew, doivent se résigner aux séances de photos, dont on se servira éventuellement pour les discréditer plus tard.
Très peu de choses sur l’affaire Epstein ont un sens – pas ses connexions sociales et financières et surtout pas ses liens présumés avec le Mossad. Tous les juifs riches des États-Unis sont des sayanim, mais cela ne signifie pas qu’ils font l’objet de chantage. Et les accusations de pédophilie sont ridicules. Ses « victimes », dont aucune n’avait moins de 16 ans (aptes au mariage légalement dans la plupart des pays européens et dans de nombreux États américains), étaient des jeunes filles consentantes, bien payées et dorlotées, qui avaient eu la chance de choper un vieux pas trop moche. Tout ce qu’il savait sur ses clients riches et célèbres qui ont pu le faire tuer a peut-être un rapport avec ce qu’il savait sur leur compte, c’est sûr. Il a probablement partagé ses largesses avec ses amis et ses éventuels donateurs et contributeurs. Mais s’il les avait fait chanter sexuellement pendant des années, pourquoi continuaient-ils continué à revenir vers lui ?
L’angle du chantage n’a pas de sens. Il est plus logique que beaucoup de personnes célèbres aient préféré sa mort à un témoignage sur ses activités. Qui, célèbre ou non, voudrait se faire traîner dans la boue par les équipes de procureurs néo puritains trop zélés qui avaient déjà détruit la vie d’innocents accusés d’agressions sexuelles comme Jerry Sandusky et Larry Nasser, ainsi que des centaines d’autres au cours des dernières décennies d’hystérie américaine en matière d’abus sexuels et de dévotion au diable. Le fiasco du Pizzagate est une démonstration de la manière dont les foules peuvent être ameutées, utilisées, puis lâchées par une campagne médiatique orchestrée.
D’après ce que je vois sur les photos d’Epstein, c’était un homme intelligent, un bel homme chanceux, confiant et aimant faire la fête. S’il s’est tapé plus de bombasses que moi de toute ma vie, tant mieux pour lui.
Une autre motivation pour la liquidation de l’empire d’Epstein tient à la collaboration entre les médias et des personnalités inconnues en coulisses, capables de rafler les millions d’Epstein. Connaissez-vous l’histoire d‘Howard Hughes et de la destruction de son empire à Las Vegas ? C’est ce qui lui est arrivé. Quelque chose de similaire est arrivé ces dernières années à d’autres juifs fortunés comme Donald Sterling, qui a d’abord été faussement accusé d’être raciste, puis forcé de renoncer à être propriétaire d’une équipe de la NBA. D’autres exemples ? Richard Fuld de Lehmann Bros. et Bernie Madoff ont été mis à terre par leurs rivaux de Wall Street, puis utilisés comme boucs émissaires pour expier les péchés des raiders des multinationales. Harvey Weinstein était le schwein, le cochon sacrificiel pour absoudre la culture hollywoodienne malade. Maintenant que Weinstein a été détruit, Hollywood peut reprendre ses activités comme avant.
Mais qu’en est-il de l’intimidation dont ont été victimes des centaines de filles sur l’île privée d’Epstein ? Pourquoi prétendent-elles avoir peur de représailles même après sa mort ? Les filles étaient bien traitées. Elles admettent qu’elles coopéraient pour trouver d’autres filles qui masseraient Epstein, même en étant censées savoir qu’elles seraient elles aussi « horriblement maltraitées » par le « monstre ». Les reporters et les femmes interviewées sont de parfaits exemples de Néopuritains. Je me sens sale après les avoir vus jouer leur partition. Aucune de leurs anecdotes destinées à nous tirer des larmes ne saurait être tenue pour probante en justice, et n’importe quel tribunal rejetterait leur cause d’emblée.
Quant à la source de la fortune d’Epstein, voici un sujet d’enquête plausible. Il est intéressant de constater que personne ne peut vraiment s’entendre sur le montant ni sur la source de ses millions.
La justice, ou ce qui relève de cet intitulé, se fait avoir chaque fois que la loi est utilisée pour donner des pouvoirs à une personne ayant une rancune personnelle, soit en son nom propre, soit au profit d’un consortium de médias. Les appels à l’émotion n’ont jamais pris au sérieux dans le monde meilleur de Jefferson, Lincoln et Washington. Peut-être avaient-ils des esclaves, mais ils n’auraient pas condamné un homme, libre ou esclave, sur la base d’accusations vides de sens. Les preuves physiques sont toujours nécessaires devant les tribunaux. Ce n’est qu’à la télévision que les gens peuvent être détruits par un témoignage bricolé.
Je suis très tolérant à l’égard de la rhétorique anti-juive. Tellement tolérant que j’en suis souvent accusé moi-même. Pourtant, les accusations portées contre Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, et n’oublions pas le pauvre M. Harvey Weinstein, s’appuient souvent sur des clichés tels que le juif immonde et la jeune fille innocente qu’il dépouille. Pendant ce temps, les faits, dans chaque affaire, se répètent de façon monotone : la carrière d’un homme est détruite alors que des dizaines de filles deviennent célèbres ; des millions de dollars sont soudainement difficiles à suivre et commencent bientôt à s’évaporer ; l’homme est diabolisé et les femmes sont sanctifiées.
Le nouveau puritanisme pourrait-il détrôner les Juifs et leur cri de ralliement imparable contre l’antisémitisme ? Leo Frank avait été lynché par la foule en 1915,et l’Anti Deffamation League s’était constituée pour s’assurer que cela ne se reproduise plus jamais, quel que soit le crime. Le nouveau puritanisme est-il la nouvelle violence de la foule ? La violence collective est peut-être le seul moyen pour nos dirigeants de surmonter les effets paralysants de l’accusation d’antisémitisme. Peut-être le nouveau puritanisme est-il une première salve dans une guerre plus large entre les forces de l’ombre.
Mais je n’ai jamais pu croire que Maxwell et Epstein étaient liés à l’agence de renseignement israélienne, le Mossad. Avec toute ma sympathie pour nos estimés collègues Philip Giraldi et Whitney Webb, il n’y a pas la moindre preuve d’un tel lien. Des conjectures, oui ; des preuves, non. Même le père de Ghislaine, feu M. Maxwell, qui n’était en aucun cas un saint, aurait pu être accusé de collaboration avec les services secrets soviétiques, le KGB, avec des preuves plus solides qu’avec les Israéliens. Une personne de son rang avait probablement aussi des liens avec les Israéliens, mais ce n’était pas un agent du Mossad.
Je peux comprendre mes amis américains. Il n’y a jamais eu d’époque pire pour les hommes américains, tandis que les statues et les monuments commémoratifs de leurs grands ancêtres se voient déboulonnés, lorsque leurs femmes et leurs filles font la queue pour presser leurs lèvres roses
sur les bottes des habitants noirs du ghetto, lorsque leur virilité est définie comme « toxique » et que leurs fils rêvent d’une union homosexuelle avec un glorieux mâle noir. Si les États-Unis étaient occupés par les communistes comme l’envisageait Amerika, ce ne serait pas aussi grave que ce que vous avez maintenant. Vous avez été profondément humiliés. Je comprends que dans une telle situation, vous pourriez sauter sur l’occasion de briser les os de riches juifs libéraux comme Epstein et Weinstein. Je ne vous refuserais pas ce confortable répit. De toute façon, ils sont déjà lynchés.
Cependant, si vous voulez un jour vous libérer, vous feriez mieux de vous occuper de la prise de contrôle par les nouveaux puritains. Les femmes sont des créatures merveilleuses, mais souvent elles peuvent être manipulées et faire ce qu’on leur demande. Elles sont également d’excellentes actrices et ne sont pas tracassées par les questions d’honneur. Les hommes sont plus indépendants et solitaires par nature ; c’est pourquoi nos maîtres veulent supprimer la masculinité. Il est plus facile de conduire un troupeau de vaches que de taureaux. Les femmes aiment être les victimes, rendre les hommes responsables de leurs échecs ; ajoutez à cela la distance sociale et la peur de l’infection virale ; ajoutez le masque (la nouvelle Burka occidentale) ; ajoutez le confinement, et les problèmes pour envoyer les enfants à l’école pourrait bien se résoudre de lui-même: elles n’ont qu’à dire: pas d’enfants. Les nouveaux puritains sont en train de purger Hollywood des hommes les plus implacablement hétérosexuels, mais quand ils seront à court de juifs riches, ils pourraient bien s’en prendre à vous.
Le nouvel homme normal, c’est le nouveau puritain. La pandémie lui va comme un gant. Sous des millions de caméras et d’applications de traçage, la vie privée se réduit et disparaît. Le nouveau puritanisme efface le fossé entre les domaines public et privé. Dans le monde que nous connaissions, il y avait une différence entre les deux. Un homme ayant une liaison avec une femme (ou avec un autre homme) agissait dans dans le domaine du privé. Faites ce que vous voulez dans l’intimité de votre maison, mais n’effrayez pas les chevaux, disaient les Victoriens. Maintenant, il ne peut plus y avoir d’intimité. Le sexe est déjà plus une opinion politique qu’un acte physique. Vous pouvez être adulé en tant qu’homosexuel ou méprisé en tant que mâle reproducteur, à vous de choisir. Toute liaison, ou même la tentative de commencer une liaison, pourrait être mortelle dans le monde post #MeToo. À l’ère de la médecine socialisée, le sexe est considéré comme une dangereuse faiblesse qui pourrait mettre des vies en danger et mettre en péril le système de santé mondial.
Une grande partie de la radicalité du nouveau puritanisme peut être directement attribuée à la culture américaine. L’Amérique a été fondée par les anciens puritains du Mayflower en 1620 et a été périodiquement sujette à des explosions d’hystérie, des sorcières à la peur des rouges. Nulle part ailleurs qu’aux États-Unis, l’utilisation du sexe à des fins publicitaires et commerciales n’a été aussi répandue. Alors que les États-Unis sont devenus un modèle pour le monde entier, une épidémie d’hystérie américaine commence à infecter les pays du monde entier. #MeToo a même atteint la Russie, mais il ne s’agit encore que d’un phénomène mineur, que l’on ne trouve principalement que chez les plus « éveillés » des hipsters.
Orwell imaginait un avenir de « répression étatique et de célibat » tandis que Huxley prédisait « une promiscuité délibérée et narcotique ». Les néopuritains ont choisi le monde d’Orwell. J’ai grandi dans un monde plus proche de celui de Huxley, et je peux vous dire lequel est le meilleur. La Russie communiste était très permissive dans la sphère privée. Les gens avaient beaucoup de relations sexuelles, avec leurs amis, avec leurs conjoints, avec leurs voisins, avec les femmes de leurs amis, avec leurs collègues, avec leurs professeurs et leurs étudiants. Les Soviétiques n’avaient aucune des réticences que nous avons maintenant contre les relations sexuelles à l’université entre professeurs et étudiantes ; en fait, aucune restriction contre les relations sexuelles avec des collègues, ce que nous appellerions maintenant du harcèlement pour ensuite appeler la police. Comme la religion avait peu d’influence dans la société soviétique, l’adultère était fréquent et, à moins d’être lié à un scandale public, n’avait pas de conséquences.
Les Russes comme les Français ne comprenaient pas pourquoi l’affaire Clinton avec Monica Lewinsky avait fait tant de vagues aux États-Unis, au point de déboucher sur un procès en destitution et de se terminer par le bombardement de Belgrade. Bill avait été infidèle à Hillary ? Ce n’est pas gentil, mais c’est leur affaire privée. Le président Clinton mentait ? Eh bien, il n’était pas à confesse. Les religions traditionnelles, qu’elles soient catholiques ou orthodoxes de l’Est, sont assez tolérantes à l’égard du péché véniel. Le puritanisme, l’ancien comme le nouveau, sont mortellement sérieux en tout, et ne craignent pas de tuer ou d’intimider à mort le pécheur. Ils ont peut-être commencé avec les sorcières, mais ils finissent par s’attaquer aux gens ordinaires.
Actuellement, leurs cibles ont beaucoup de pognon, parce que ce n’est pas drôle d’intimider quelqu’un sans avoir rien à y gagner matériellement. Nous, les hommes impécunieux, nous n’avons pas encore de quoi avoir peur. Mais il serait peut-être sage de sauver la société avant que les nouveaux puritains ne nous infligent à tous une catastrophe. À mon avis, l’influence de l’Amérique sur le monde devrait être inversée, ou du moins limitée. Laissons l’Amérique se laisser influencer par l’Europe pour la faire changer. Heureusement, l’Europe souffre d’un accès très léger de nouveau puritanisme qui peut être entièrement guéri avec une bonne dose d’anti-américanisme. J’ai entendu dire que le vaccin est en bonne voie.
Contacter Israel Shamir: adam@israelshamir.net
Traduction: Maria Poumier
Source: https://www.unz.com/ishamir/the-new-puritans/
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec