Discours du Secrétaire Général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah le 3 août 2006, au 22e jour de la guerre d’annihilation déclenchée par Israël.
Tous les discours de Nasrallah durant la guerre de 2006, censurés par Vimeo (après Youtube et Facebook), seront publiés cet été à leur date anniversaire.
Traduction : lecridespeuples.fr
« Toute la population du sud-Liban est composée de terroristes ayant des liens avec le Hezbollah. Notre principal atout face au Hezbollah est notre puissance de feu, et non le combat d’homme à homme. » Haïm Ramon, Ministre de la Justice israélien, 27 juillet 2006.
« Je considère que les sionistes ont sciemment tué les femmes et les enfants de Cana (et ailleurs) car ils savent que nous sommes des gens sensibles, que nous (ne) sommes (que) des êtres humains. Il est vrai que notre détermination est forte, courageuse et même âpre, mais en même temps, nous sommes des gens sensibles, doux, affectueux, et nous sommes pleins d’amour pour nos familles, nos proches, nos femmes et nos enfants. Ils veulent faire pression sur nous par ce moyen. […] La guerre qui se poursuit jusqu’à présent a démontré que l’armée israélienne est une machine de guerre formidable mais aveugle, ignorante, stupide, et incapable de quoi que ce soit, si ce n’est de tuer les femmes, les enfants et les vieillards, et de détruire l’infrastructure. » Hassan Nasrallah, 3 août 2006.
« Si la guerre continue ainsi, Israël se dirige vers la plus grande humiliation de son histoire. » Bret Stephens, Wall Street Journal, 1er août 2006.
Dans un article publié le 27 juillet 2006, Robert Fisk se demandait s’il était possible, et même concevable qu’Israël soit en train de subir une véritable déroute au Liban. De nombreux indices l’indiquaient, en particulier le fait qu’après plus de 20 jours de combats et toute la puissance de feu d’Israël, les combats se déroulaient toujours dans les villages libanais les plus proches de la frontière israélienne. Comme le souligne Nasrallah dans le discours ci-dessous,
le mode opératoire (historique) des Israéliens est que leurs chars et leurs Brigades avancent de dizaines de kilomètres en quelques heures. Mais sur le territoire du sud-Liban, ils n’avancent que mètre par mètre en plusieurs jours.
En plus d’avoir clairement remporté la guerre du renseignement (durant tout le conflit, aucune cible significative du Hezbollah ne fut éliminée, et ses capacités ne furent diminuées que de 7% selon les estimations les plus optimistes), les tactiques militaires du Hezbollah se révélaient particulièrement efficaces. Comme le résume le vétéran Andrew Exume dans un rapport rédigé en décembre 2006 pour le Washington Institute, think tank américain consacré à la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient,
La ténacité du Hezbollah dans les villages fut la plus grande surprise de la guerre. La grande majorité des combattants qui ont défendu des villages tels qu’Aït Cha’b, Bint Jbeil et Maroun al-Ras n’étaient en fait pas des combattants réguliers du Hezbollah et, dans certains cas, n’étaient même pas membres du Hezbollah. Mais c’étaient des hommes, selon les mots d’un observateur libanais, qui « défendaient leur pays au sens le plus concret : leurs magasins, leurs maisons, même leurs arbres ».
De la même manière, la performance des unités du Hezbollah dans les villages fut exceptionnelle. Leur tâche – ralentir et saigner le plus possible l’armée israélienne – a été menée à la fois avec détermination et compétence. À Maroun al-Ras, près de Bint Jbiel et dans d’autres villages, le Hezbollah a obligé l’armée israélienne à payer chèrement chaque pouce de terrain gagné. Parallèlement, le Hezbollah a dicté les règles régissant la manière dont la guerre devait être menée. Ou, comme l’a dit un observateur : « C’était une très bonne leçon de guerre asymétrique. Ce n’est pas Israël qui imposait sa bataille au Hezbollah, mais le Hezbollah qui imposait sa bataille à Israël. » Les rues étroites des villages du sud du Liban ne se prêtent pas à la manœuvre des chars. L’armée israélienne était donc obligée de se battre avec l’infanterie, soutenue par les blindés, l’artillerie et les forces aériennes. Ce type de combat annulait nombre des avantages naturels de l’armée israélienne et contraignait ses forces terrestres à mener un type de combat très différent de celui pour lequel elles avaient été entraînées.
Dans l’article cité ci-dessus, Robert Fisk donne un exemple des revers militaires que subissaient les troupes israéliennes, notamment dans la ville de Bint Jbeil, à trois kilomètres d’Israël :
A Bint Jbeil, un autre bain de sang a eu lieu. Affirmant qu’ils « contrôlaient » cette ville du sud du Liban, les Israéliens ont fait le choix de tomber dans le piège du Hezbollah. Au moment où ils ont atteint le marché désert, ils ont été pris dans une embuscade de trois côtés, leurs soldats s’effondrant sous des tirs soutenus. Les troupes israéliennes restantes, entourées des « terroristes » qu’elles étaient censées liquider, ont désespérément appelé à l’aide, mais un char israélien Merkava et d’autres véhicules envoyés pour les aider ont également été attaqués et détruits. Jusqu’à 17 soldats israéliens sont peut-être morts dans cette opération désastreuse. Au cours de leur occupation du Liban en 1983, plus de 50 soldats israéliens avaient été tués dans un seul attentat-suicide.
Israël n’avait guère tiré les leçons de son expérience désastreuse au Liban de 1982 à 2000, et croyant venger l’affront subi par sa retraite ignominieuse face au Hezbollah 6 ans plus tôt, son armée n’a fait que s’engouffrer dans une aventure qui se conclurait par une défaite plus humiliante encore. La main de fer de la propagande et de la censure israéliennes ne parvenait guère à dissimuler l’ampleur de la déroute militaire, sur lequel Hassan Nasrallah s’étend longuement dans son discours.
Robert Fisk, témoin direct des combats, poursuit son récit :
La bataille pour le sud du Liban est d’un caractère épique, mais depuis les hauteurs au-dessus de Khiam, les Israéliens semblent être enlisés jusqu’au cou… Au-delà de la frontière, je peux voir des incendies terribles embraser les collines israéliennes et la colonie juive de Metoula, d’où s’élèvent des tourbillons de fumée… Les Katyushas défilent toujours par paires dans les cieux du sud du Liban, clairement visibles à l’œil nu, des traînées blanches qui s’abattent sur les collines et les villes frontalières d’Israël.
Pour la première fois dans son histoire, le front intérieur israélien était quotidiennement frappé, et deux millions d’Israéliens avaient fui le nord ou se terraient dans leurs refuges. Les pertes humaines et économiques devenaient rapidement insupportables pour Israël, et dans sa rage et son dépit, ne pouvant faire face aux combattants du Hezbollah sur le champ de bataille malgré la mobilisation de dizaines de milliers de soldats (parachutistes, blindés, commandos d’élite…), et toute la puissance de son aviation se révélant incapable de réaliser le moindre accomplissement militaire, Israël déversa sa furie destructrice sur les civils.
Robert Fisk poursuit :
Alors est-ce par frustration ou par vengeance que les bombes d’Israël continuent de tomber sur des innocents ? Il y a deux jours, aux premières heures de la journée, une formidable explosion m’a réveillé, faisant trembler les fenêtres et les arbres, et un éclair a envahi le ciel au-dessus de Nabatiyeh.
La vie de toute une famille de sept personnes venait d’être éteinte.
Et comment se fait-il, puisque cela obsède les organisations humanitaires qui travaillent au Liban, que les Israéliens ont bombardé deux ambulances à Cana, tuant deux des trois blessés à l’intérieur ? Tout l’équipage a été blessé, dont un par un éclat d’obus au cou ; mais ce qui inquiète la Croix-Rouge libanaise, c’est que les missiles israéliens ont percé le centre de la croix rouge peinte sur le toit de chaque véhicule. Les pieux israéliens ont-ils utilisé la croix comme point de mire ?
La furie sanguinaire d’Israël ne connaissait aucune limite, tant les bâtiments résidentiels, les hôpitaux, les ambulances et même les convois de civils fuyant les zones de combat –suite aux injonctions d’Israël– étant impitoyablement ciblés. Dans une interview du 2 août 2006, truffée de mensonges grossiers, Ehoud Olmert a reconnu presque explicitement le secret de Polichinelle, à savoir qu’Israël ciblait la population civile pour punir le Hezbollah, et souhaitait non seulement nettoyer le sud-Liban des combattants du Hezbollah, mais même de ses sympathisants, soit de l’essentiel de sa population :
Je pense que le Hezbollah a été désarmé par l’opération militaire d’Israël dans une grande mesure. Cela ne se mesure pas seulement au nombre de missiles qu’ils continuent à tirer. Les infrastructures du Hezbollah ont été entièrement détruites. Plus de 700 positions de commandement du Hezbollah ont été entièrement anéanties par l’armée israélienne. Toute la population qui constitue la base du Hezbollah au Liban a été déplacée. Ils ont perdu leurs propriétés, ils ont perdu leurs biens, ils sont amers, ils sont en colère contre le Hezbollah et la structure du pouvoir du Liban lui-même s’est divisée. Le Hezbollah est maintenant entièrement isolé au Liban et dans le monde arabe, à l’exception de l’Iran et de la Syrie.
Maintenant, lorsque la force internationale sera déployée dans le sud du Liban, je pense qu’elle devra les pousser encore plus loin des zones dans lesquelles ils étaient présents, et je crois que cela se fera presque immédiatement.
En plus de cibler les civils, Israël n’hésitait pas à s’en prendre à d’autres objectifs non militaires. Un commando d’élite israélien a été parachuté sur un hôpital de Baalbek dans l’espoir de capturer des soldats blessés du Hezbollah, en guise de monnaie d’échange contre ses deux soldats capturés le 12 juillet. Vaine opération –l’hôpital était vide– qui a à la fois démontré l’immoralité et l’incompétence de l’armée israélienne, et s’est terminée dans un nouveau bain de sang pour les forces israéliennes attaquées par le Hezbollah.
Le crime le plus emblématique de la guerre fut perpétré à Cana –le village dans lequel le Christ aurait changé l’eau en vin–, dans la nuit du 29 au 30 juillet 2006. Un avion israélien frappa un immeuble résidentiel dans la cave duquel étaient réfugiés des femmes et des enfants. Robert Fisk, présent sur les lieux, dénombra 56 victimes, dont 34 enfants. Ce massacre était d’autant plus atroce que 10 ans plus tôt, dans ce même village, Israël avait assassiné 106 civils, réfugiés dans un camp des Casques Bleus de l’ONU qui fut bombardé par l’aviation israélienne. Fidèle à sa politique du mensonge, qui, selon Nasrallah, lui est soit consubstantielle, soit fait partie de sa guerre psychologique, Israël a prétendu dans les deux cas que des combattants du Hezbollah étaient présents sur les lieux, que des missiles y étaient stockés ou que des tirs avaient eu lieu depuis les bâtiments frappés ou à proximité. Tant d’affirmations mensongères qui furent ensuite rétractées suite aux enquêtes des organisations internationales. Selon Human Rights Watch,
la responsabilité [du massacre de Cana] incombe entièrement à l’armée israélienne, dont le refus systématique de distinguer les civils et les combattants constitue un crime de guerre.
L’émotion fut telle que le Premier ministre libanais Fouad Siniora, pourtant asservi aux Etats-Unis, demanda à Condoleeza Rice d’annuler sa visite prévue au Liban. Israël, afin de s’accorder un répit et d’amoindrir la gravité de son crime, annonça unilatéralement non pas un cessez-le-feu, mais une cessation des frappes aériennes pendant 48 heures, afin de permettre aux populations civiles de fuir les zones de conflit. Le Hezbollah, soucieux d’accorder un répit aux civils, décida de cesser lui aussi ses tirs de missiles et de roquettes durant 48 heures, mais sans annoncer cette décision.
Cet arrêt soudain des frappes contre les colonies et villes israéliennes fut interprété par les dirigeants israéliens comme une preuve que l’infrastructure militaire du Hezbollah avait été détruite, et que sa capacité balistique avait été réduite à néant. Ehoud Olmert et Shimon Peres l’annoncèrent triomphalement à leur peuple et à la presse internationale, mais dès la fin de la trêve, pour la seule journée du 2 août, plus de 300 roquettes et missiles ont frappé le nord d’Israël, Haïfa et ‘Afoula, leur apportant un démenti cinglant. Jusqu’au dernier jour de la guerre, le Hezbollah frappa l’intérieur israélien toujours plus en profondeur –à l’exception de Tel-Aviv, du fait de l’équation « si vous frappez Beyrouth, nous frapperons Tel-Aviv » imposée par le Hezbollah (durant toute la guerre, Israël n’osera pas frapper la capitale libanaise).
L’amateurisme et l’incompétence crasses des dirigeants politiques et militaires israéliens, ainsi que de leurs services de sécurité, furent encore illustrés par une opération de commando à Baalbek, qui visait à capturer un haut dirigeant du Hezbollah, Mohammed Yazbek voire Hassan Nasrallah. ‘Hassan Nasrallah’ a bien été capturé par les parachutistes israéliens, mais il s’agissait simplement d’un homonyme, un vieil homme qui n’avait aucun lien avec le Hezbollah. Hassan Nasrallah ironisa longuement sur ces « exploits » de l’armée réputée invincible :
Voilà (toute la vérité sur) la qualité des renseignements de l’ennemi, voilà son Mossad, voilà sa réputation sécuritaire considérable, voilà son armée toute-puissante.
Israël n’avait aucune autre issue que de mettre fin à sa guerre d’agression. Toutes ses tentatives de sauver la face en essayant de réaliser le moindre accomplissement militaire ou diplomatique ne feront qu’aggraver son humiliation. Car le pire était encore à venir…
Le Cri des Peuples
Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7vd5oi
Transcription :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Louange à Dieu, Seigneur des Mondes, et que les prières et les salutations soient sur notre Maitre et Prophète Muhammad, sur sa noble famille, sur ses compagnons fidèles et sur l’ensemble des Prophètes et des Messagers.
Dieu le Très-Haut dit : « Ce sont ceux-là qui, lorsqu’on est venu leur dire : ‘Vos adversaires réunissent leurs forces pour vous attaquer, craignez-les !’, ont vu leur foi se décupler et se sont écriés : ‘Dieu seul nous suffit. N’est-Il pas le Meilleur des protecteurs?’ » (Coran, 3, 173)
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
Je m’adresse une nouvelle fois à vous aujourd’hui, alors que nous sommes entrés dans la 4e semaine de la guerre ouverte déclarée par Israël contre le Liban. Comme à mon habitude, je me dois d’évoquer un certain nombre de points et de questions liés aux développements 1/ sur le terrain, 2/ politiques et 3/ généraux qui se sont produits dans cette confrontation, même si je vais surtout me concentrer sur certains éléments du champ de bataille du fait de leur caractère primordial. Depuis le 1er jour (de la guerre), je vous affirme que ce qui se passe sur le terrain constitue le facteur principal, fondamental et décisif dans cette bataille, aux côtés des autres facteurs importants et essentiels, qu’on ne peut ignorer ou négliger (mais qui restent secondaires). Et c’est pourquoi je m’efforcerai dans mon discours de me concentrer sur certains aspects du terrain du fait de son caractère (particulièrement) sensible et primordial dans la bataille qui se mène actuellement.
Je vous parle au moment où vos frères et vos enfants d’entre les moudjahidines (combattants) de la Résistance mènent des combats héroïques sur toute la longueur de la ligne de front au sud du Liban, dans chaque village, hameau, colline, vallée et position.
Je commence donc par ce point, et par les combats terrestres qui sont menés par les moudjahidines face à plusieurs Brigades, comme l’a annoncé l’ennemi (israélien) – ce n’est rien de nouveau. Plusieurs Brigades de l’armée israélienne sont engagées dans les combats : les Brigades d’élite, les Brigades de parachutistes, les Brigades blindées, (toutes) sous la couverture très dense et très violente de l’aviation israélienne.
Je commence donc par aborder les combats terrestres. Les combats terrestres qui se déroulent à présent ont commencé dès le premier jour de la guerre et de l’agression (israélienne). Depuis le premier jour, il y a eu des combats au sol. Oui, ce qui s’est passé dernièrement est que ces combats sont devenus plus vastes, plus étendus, plus violents et plus âpres, et nous nous souvenons tous des combats qui ont eu lieu à Maroun al-Ras, à Aït Aroun et à Aït Cha’b durant les premiers jours, et durant les combats héroïques et historiques qui se sont déroulés dans la Trinité de la Vaillance, Bint Jbeil, Maroun al-Ras et Aït-Aroun. Aujourd’hui, ou durant les deux ou trois derniers jours, oui, ces combats terrestres ont pris une forme différente, car plusieurs brigades composées de dizaines de milliers de soldats israéliens, ainsi que des centaines de chars et de véhicules israéliens y ont pris part. Mais face à eux, les moudjahidines tiennent bon avec vaillance, force et courage, et ils font face à cette avancée (de l’ennemi). Et malgré l’écoulement des jours, les combats ont toujours lieu sur les lignes de front, dans les villages et sur les positions les plus avancés (car l’armée israélienne est incapable de progresser).
Ces combats terrestres ont également constitué une surprise pour les (agresseurs) sionistes. Ils en ont été surpris depuis le début, mais actuellement, ils découvrent avec certitude que leurs évaluation originelle (du caractère extrêmement ardu) des batailles de Maroun al-Ras, d’Aït Aroun, d’Aït Cha’b, de Bint Jbeil, etc., se confirme (comme une règle) à travers les développements constatés ces derniers jours. Les deux points les plus importants au niveau du champ de bataille, qui apparaissent distinctement dans ces combats, sont les suivants.
Premièrement, l’élément humain. Le mode opératoire des Israéliens est le suivant : lorsqu’ils approchent pour assiéger ou envahir un village, ils laissent toujours une voie de sortie libre derrière celui-ci pour que les combattants puissent le quitter, c’est-à-dire fuir (face à l’avancée israélienne). Mais dans tous les affrontements qu’ils ont menés jusqu’à présent, les combattants sont restés sur place et ont combattu jusqu’à leur dernier souffle et jusqu’à leur dernière balle, et ce malgré toutes les conditions très âpres et difficiles dans lesquelles ils résistaient. Par conséquent, les batailles qui se livrent actuellement ont surpris Israël, notamment au niveau de l’élément humain de la Résistance. Et jusqu’à présent, l’expérience a confirmé, comme elle le prouvera encore davantage avec la Grâce de Dieu, que les combattants sont des hommes qui ont un degré (inégalé) de foi, de volonté, de courage, d’endurance et de disposition au sacrifice, et c’est ce dont j’ai parlé en mentionnant les « pieds enracinés au sol, au point qu’ils ne tremblent pas, quand bien même (les secousses seraient telles que) les montagnes en seraient ébranlées. » Les Israéliens constatent la réalité de ce propos sur chaque position et dans chaque bataille.
Le premier point est donc (la qualité) de (notre) élément humain. Et si vous interrogez les experts militaires à ce sujet, ils vous diront que ce qui se passe dans ces batailles est assimilable à un miracle : des Brigades entières, avec leurs chars et leurs véhicules blindés, aidée par une couverture très dense de l’aviation, attaquent un (petit) groupe de combattants dans tel ou tel village, sur telle ou telle position, mais malgré cela, ces combattants tiennent bon, combattent, persévèrent et restent fermement (retranchés sur leurs positions), et plus encore, ils prennent l’initiative, lancent des attaques, et infligent des pertes matérielles et humaines (considérables) à l’ennemi. C’est un miracle selon les critères militaires matérialistes. Mais selon les critères (applicables) aux hommes de Dieu, c’est une chose naturelle, car c’est là le sens (véritable) de la foi, de la volonté et de la sincérité (sur la Voie de Dieu).
Le deuxième élément – et c’était également là une surprise – est la capacité démontrée quantitativement et qualitativement par la Résistance à détruire les chars de l’ennemi et ses véhicules militaires, malgré le fait que les chars et les véhicules militaires de l’ennemi comptent parmi les modèles les plus récents, les plus puissants et les plus sophistiqués au monde. Mais les moudjahidines font face à ces blindés et les détruisent. Toute la tactique militaire israélienne se fonde essentiellement sur les avancées réalisées par des chars et des véhicules blindés. Mais lorsque les chars et les blindés ne parviennent pas à avancer, et que les soldats et officiers israéliens (sont contraints de) se déplacer sur le terrain en marchant, leur mouvement devient très lent. Telle est la situation actuelle. Aujourd’hui, lorsque (l’armée israélienne) fait des incursions ou des avancées dans certains endroits (de notre territoire), ils cherchent les lieux dans lesquels la Résistance n’est pas présente pour pouvoir avancer (en sécurité). Mais la Résistance prend alors l’initiative de les attaquer là où ils se trouvent et finit par les rattraper, et les combattants les affrontent et les forcent à reculer.
Aujourd’hui, la Résistance possède cette capacité en quantité et en qualité – je parle de ce qu’on appelle les armes antichars – et les nombres (de chars détruits) qui sont évoqués… Vous avez pu voir certaines de ces scènes (destruction de tanks israéliens) à la télévision sur certaines chaines. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas encore diffusé d’images, car il peut se révéler difficile de filmer ces opérations en première ligne. Le nombre de chars qui ont été détruits jusqu’à présent est (très) élevé. Et je vous confirme que nos combattants ont également pu affronter, ralentir et neutraliser les tanks Merkava et les (autres) véhicules blindés israéliens, grâce à notre élément humain (le combattant) qui possède un haut niveau de ténacité, et à nos capacités militaires (en armements antichars), que nous avons pu acquérir grâce à Dieu le Très-Haut. Ainsi, ces deux éléments ont représenté une véritable surprise pour l’ennemi.
En ce qui concerne les combats terrestres, je tiens à confirmer les points suivants.
Premièrement, dans l’affrontement terrestre comme dans l’affrontement balistique, et comme dans tous les autres points que je vais évoquer, il est clair que l’ennemi a mis en place une vaste politique de mensonges éhontés, qui est apparue aux yeux de tous. Il se peut que ce soit là sa nature, ou que cela fasse partie de la guerre psychologique. Quoi qu’il en soit, il ment (effrontément), que ce soit dans le cadre de la guerre psychologique ou dans tous les autres cadres.
Par exemple, pour la bataille de Maroun al-Ras, les combats ont été âpres et se sont étendus sur plusieurs jours, mais dès la première heure, Israël a affirmé qu’il avait pris contrôle de Maroun al-Ras. Pour la bataille de Bint Jbeil, ils ont déclaré qu’ils avaient pris contrôle (de ce village), qu’ils y étaient entrés et s’en étaient emparés (totalement). Mais Bint Jbeil a tenu bon et a combattu (des jours durant), au point que l’un des principaux analystes ou observateurs militaires israéliens a publié une déclaration intitulée « Avons-nous pris le contrôle de Bint Jbeil, ou est-ce Bint Jbeil qui s’est emparée de nous ? » Présentement, Israël donne l’image, à travers ses communiqués, d’avoir occupé, pris le contrôle, et d’être entré dans de vastes zones de territoire du Sud-Liban, mais la plupart de ces prétentions – je dis la plupart pour ne pas dire toutes – sont fausses et mensongères, et s’inscrivent dans le cadre de la guerre psychologique menée par l’ennemi israélien.
Le deuxième point, qui est lié au premier… Pardon, avant d’évoquer le deuxième point, (je dois dire) qu’Israël s’efforce de présenter des succès (militaires). Ce point dépasse la guerre psychologique. Israël essaie de présenter des succès (qu’il aurait accomplis), en affirmant qu’il a réalisé tel et tel accomplissement (militaire). Si on écoute les médias israéliens, ils affirment qu’après de très violents combats, l’armée israélienne s’est emparée de la position ‘Abbad appartenant au Hezbollah. Mais une telle position n’existe même pas. Ce qui existe, c’est un point situé sur la frontière internationale, face à la position dite ‘Abbad, qui est un point d’observation qui a été abandonné dès le 1er jour. Et il n’y a eu aucun combat sur ce point. Mais ils déclarent cependant qu’ils se sont emparés de cette position du Hezbollah après d’âpres combats, et je me demande qui ils ont combattu là-bas (car aucun combattant du Hezbollah n’y était présent). Est-ce qu’ils se sont combattus entre eux ?
Quoi qu’il en soit, le deuxième point est que dans les combats terrestres, nous avons clairement déclaré notre politique dès le premier jour. Notre politique n’est pas de s’agripper (coûte que coûte) à la géographie. Nous n’avons pas du tout l’intention de laisser tuer tous nos combattants et tous nos jeunes du Hezbollah pour défendre tel point, telle colline ou tel village. Notre (mode de) combat n’est pas géographique. J’ai déjà déclaré que nous n’étions pas une armée régulière et que nous ne combattions pas comme les armées régulières, mais menons une guerre de guérilla. Il est tout à notre avantage de permettre à l’ennemi de s’avancer à l’intérieur de nos villages, car cela nous donnera l’occasion de les combattre directement et de leur infliger des pertes matérielles et humaines. C’est là notre objectif dans cette confrontation terrestre. Dans les affrontements terrestres, notre but est d’infliger aux forces de l’ennemi les pertes matérielles et humaines les plus sévères possibles, et c’est ce qui se passe jusqu’à présent, Dieu merci, et à un degré élevé.
C’est pourquoi lorsque l’ennemi affirme qu’il est parvenu sur telle colline ou est entré dans tel village, cela ne peut aucunement altérer notre stratégie de combat, notre tactique ou le moral de nos combattants. Au contraire, ce que déclare aujourd’hui l’ennemi, à savoir qu’il est entré dans tel village ou (a pris position) sur telle colline, cela veut dire qu’il lui a fallu 23 jours d’affrontements, de bombardements violents, de combats terrestres et du recours à plusieurs Brigades de l’armée, aux troupes d’élite et aux réservistes. Si, avec tout ça, tu es parvenu à entrer dans tel village, en quoi est-ce une prouesse militaire ? La prouesse est celle de la Résistance, qui a pu résister dans tel village ou telle position jusqu’à ce jour (face à de telles forces). Et nous savons bien que le mode opératoire (historique) des Israéliens est que leurs chars et leurs Brigades avancent de dizaines de kilomètres en quelques heures. Mais sur le territoire du sud-Liban, ils n’avancent que mètre par mètre en plusieurs jours.
Voilà en ce qui concerne mon premier point consacré aux combats terrestres.
Le deuxième point concerne la mer. Naturellement, du fait de la politique (israélienne) consistant à dissimuler ses pertes (aussi longtemps que possible), dont j’ai parlé durant les premiers jours, je confirme le communiqué de la Résistance Islamique selon lequel nos missiles ont frappé un navire militaire israélien de type Sa’ar 4,5 qui voguait face aux côtes de Tyr. Les Israéliens ont démenti ce fait, et les choses s’en sont arrêtées là, la question étant bouclée dans les médias. Mais puisque je parle de la situation sur le terrain, je me dois d’évoquer cela et de déclarer ceci. Lorsque nous avons frappé la corvette militaire israélienne de type Sa’ar 5 face aux côtes de Beyrouth, l’armée israélienne a immédiatement démenti ce fait. Mais il se trouve que ce jour-là, le navire israélien était prêt de nos côtes, et nous sommes parvenus à filmer le départ du missile et son impact, et après que nous ayons publié la vidéo, les sionistes ont été contraints de reconnaître qu’un navire militaire israélien avait été touché, et qu’ils recherchaient encore un certain nombre de disparus en mer.
En ce qui concerne la deuxième frappe (contre un navire de guerre israélien), dont je confirme la réalité – et je n’ai pas besoin de présenter des preuves maintenant, car les moyens techniques qui nous ont révélé la position de ce navire et nous ont ainsi permis de le frapper sont les mêmes qui nous confirment que le navire a été touché –, mais face aux côtes de Tyr, il y avait une brume épaisse, et le navire était très loin des côtes, (ce qui nous a empêché de le filmer clairement), mais cela a bel et bien été réalisé quoi qu’il en soit.
Bien sûr, dans une telle guerre, il est naturel que l’ennemi s’efforce de dissimuler ce fait. Ils ont notamment déclaré dans les médias qu’il y a quelques jours, Olmert (lui-même) était présent sur ce navire que le Hezbollah prétend avoir frappé, (comme si cela pouvait constituer un démenti recevable). Comment pourrions-nous savoir si Olmert s’est embarqué sur le navire que nous avons frappé ou sur un autre ?
Troisièmement, en ce qui concerne les tirs de missiles / roquettes. Malgré ce qu’a prétendu l’ennemi sioniste à ce sujet jusqu’à présent, nos frappes contre les colonies au Nord de la Palestine (occupée), et bien au-delà de Haïfa, se poursuivent jusqu’à ce jour, et ont même augmenté en intensité, tant en quantité qu’en qualité – avec de missiles encore plus développés. Rien qu’hier, la Résistance a tiré plus de 300 roquettes sur les colonies du nord, et a frappé avec des missiles Khaybar la colonie de Beït Shéan et la ville de ‘Afoula, dans la profondeur israélienne, au-delà de Haïfa.
Il y a quelques jours, l’ennemi israélien a annoncé qu’il allait interrompre ses attaques aériennes contre le Liban durant 48 heures, après avoir perpétré un massacre atroce à Cana, et ce afin de pouvoir respirer, de diminuer la pression (qui pesait sur lui), etc. Pour diminuer l’impact du massacre qu’il avait commis, Israël a annoncé cette mesure. Bien sûr, il ne s’y est pas complètement tenu, mais il a partiellement respecté (cette trêve). Face à cela, nous avons (nous aussi décidé) d’arrêter nos frappes sur les colonies au nord de la Palestine occupée et dans la profondeur d’Israël pour une durée de deux jours.
Durant ces deux jours, je tiens à signaler la stupidité des dirigeants de cet ennemi, leur arrogance et leur ignorance. Voyez donc l’erreur (colossale) qu’ils ont commise, et c’est bien sûr un témoignage éloquent en ce qui concerne (la nature de) cet ennemi. Olmert s’est mis en avant et a prononcé un discours de victoire, annonçant qu’Israël l’avait emporté dans cette bataille. Il a également déclaré qu’il était parvenu à détruire complètement l’infrastructure militaire du Hezbollah. Et je présume que pour cette affirmation, il s’est surtout fondé sur l’arrêt de nos frappes de missiles contre les colonies sionistes durant 48 heures. Les mêmes propos ont été répétés par Shimon Peres. C’est-à-dire que leur imbécile de Premier Ministre a tenu ces propos, et son abruti de vice-Premier ministre les a répétés en surenchérissant par l’affirmation que la totalité de l’infrastructure militaire du Hezbollah avait été détruite, et que son Secrétaire Général avait fui le pays.
Cette arrogance et cette ignorance les ont empêchés d’analyser correctement la réalité qu’avaient évoquée des experts militaires libanais et israéliens, et même des reporters, qui comprennent mieux les choses que la direction politique et militaire arrogante de l’ennemi sioniste. La vérité, telle que l’ont interprétée justement ces experts, est que la direction de la Résistance avait pris la décision de cesser de bombarder les colonies durant 48 heures, car nous voulons également fournir une occasion aux gens de se reposer, de transporter les blessés et les malades (en sécurité), de faire sortir les gens des villages qui traversent des conditions humanitaires difficiles, de faciliter les choses : telle est la véritable raison (de notre trêve). Et de même, lorsque la Résistance cesse ses frappes durant 48 heures, cela signifie, sur le plan militaire, que sa direction a encore un contrôle total non seulement sur les fronts de combat, mais également sur chaque unité de lancement de missiles. C’est pour cela qu’aucun tir et aucune violation individuelle (de notre directive) ne se sont produits. Par conséquent, c’est la preuve que notre structure opère encore dans toute sa capacité, et qu’il y a des dirigeants qui donnent des ordres et fixent un timing, et décident d’arrêter les tirs de missiles. Et sur l’ensemble des lignes de front, la base (des combattants) continue à recevoir ces ordres et à les appliquer sans faille. Telle est l’interprétation véritable de l’arrêt de nos frappes durant 48 heures. Mais voyez comment l’ennemi l’a interprétée !
Et c’est pourquoi dès que la trêve des frappes aériennes contre le Liban a pris fin, et que les Israéliens ont repris leurs frappes contre nos villages, nos villes, notre infrastructure et nos civils, la Résistance Islamique a tiré plus de 300 missiles en un seul jour, hier, sur les colonies. Et ce malgré le fait que la moyenne quotidienne de nos tirs oscillait entre 90, 100, 150 voire 170, en fonction de ce que nous demandions à nos frères, mais ce nombre (de missiles particulièrement élevé) tirés hier était calculé, de même que le nombre de missiles tirés aujourd’hui. Et en plus de cela, la Résistance a frappé ‘Afoula et Beït Shéan. Et je vous confirme que comme nous l’avons démontré hier et aujourd’hui, la Résistance est capable de tirer autant de missiles qu’elle le veut ou qui est requis chaque jour, et aussi loin qu’elle le veut ou qu’il est requis, au moment souhaité ou requis, que ce soit avant ou après midi, en pleine nuit, etc. Nous n’avons aucun problème à cet égard.
Telle est la vérité en ce qui concerne les frappes de missiles. Et c’est pourquoi nous pouvons voir que les Israéliens ont subi un véritable fiasco, et j’affirme que ce qui s’est passé est un scandale pour Olmert, pour Peres, pour le Ministre de la Guerre (Amir Peretz) et pour le chef d’état-major, et c’est ce dont commencent à parler les médias israéliens et leurs analystes politiques et militaires les plus réputés. Nous avons tous vu la volte-face d’Olmert dans son dernier discours où il a déclaré qu’il n’avait jamais promis que les tirs de missiles du Hezbollah avaient cessé, etc., etc., reniant toutes ses déclarations précédentes, alors qu’elles sont enregistrées en son et en image.
Quoi qu’il en soit, hier, ce fiasco et ce scandale israéliens dans l’un des aspects de la confrontation a poussé le chef d’état-major à davantage de menaces contre les Libanais, déclarant qu’il envisage de frapper la profondeur du Liban, en particulier la ville de Beyrouth. Il s’agit d’une menace qui fait partie de la guerre psychologique, mais qui peut receler une volonté véritable. Je réponds donc à cette menace ainsi :
1/ la profondeur du Liban est frappée quotidiennement, à l’exception de Beyrouth, et il n’y a nul besoin d’une nouvelle réflexion ou décision pour le faire. Tout le sud est frappé, ainsi que le Mont-Liban, la Bekaa, Baalbek, Hermel, Akkar, Tripoli, Jbeil, Kesrouan, Metn, Baabda… Y a-t-il un seul district de la profondeur du Liban qui n’ait pas encore été frappé ? Certes, il reste la ville de Beyrouth (épargnée jusqu’à présent), et j’estime que ce propos du chef d’état-major menace directement la ville de Beyrouth.
2/ En ce qui concerne Beyrouth, je tiens à dire que bien sûr, le peuple libanais est Un, son sang est Un, sa dignité est Une, sa sécurité est Une, et à cet égard, il n’y a aucune distinction à faire entre les différentes régions du Liban. Mais la seule distinction est que Beyrouth est la capitale. Et par conséquent, Israël menace de frapper notre capitale. A cet égard, je ne redirai pas ce que j’ai dit par le passé, lorsque j’ai déclaré (le 14 juillet) que nous frapperions « au-delà de Haïfa, bien au-delà de Haïfa ». Je ne vais laisser aucune place aux analyses ou interprétations, et j’affirme clairement que puisque l’ennemi envisage de pousser les choses jusqu’à leur dernière extrémité, qu’il m’écoute bien aujourd’hui, car je vais lui dire une chose très claire : si vous frappez notre capitale, nous frapperons la capitale de votre entité usurpatrice. Si vous frappez Beyrouth, la Résistance Islamique frappera la ville de Tel-Aviv. Nous en sommes tout à fait capables avec l’aide de Dieu le Très-Haut et Sa volonté.
Et troisièmement, je souhaite confirmer aux dirigeants ennemis et au peuple ennemi – ce peuple qui vit sur des faux espoirs et des mensonges – que toutes vos frappes aériennes et votre invasion terrestre ne parviendront jamais à faire cesser nos tirs de missiles. Quand bien même vous vous empareriez d’une bande de plusieurs kilomètres à la frontière, même si vous occupiez (tout) le sud du Litani, le nord du Litani et parveniez (par extraordinaire) jusqu’à Beyrouth, vous ne parviendriez jamais à réaliser cet objectif. Et quoi qu’il en soit, les dirigeants politiques et militaires de l’ennemi, ainsi que ses analystes (se rendent compte) de cette vérité, mais je souhaite la confirmer de manière catégorique, avec l’aide de Dieu le Très-Haut.
Quatrième point en ce qui concerne les missiles et les colonies, je tiens à confirmer que nos frappes contre les colonies, que ce soit au nord (de la Palestine occupée), au-delà de Haïfa ou même jusqu’à Tel-Aviv, puisque les choses sont maintenant claires (quant à notre détermination et nos capacités), ne constituent qu’une réaction, et non une action (initiée en premier). Vous agressez nos villes, nos villages, nos civils voire notre capitale, alors nous réagissons en conséquence. Et à tout moment où vous décideriez de cesser vos frappes contre nos villes, nos villages, nos civils et notre infrastructure, nous cesserons de tirer nos missiles contre les colonies et villes israéliennes. Nous préférons naturellement, s’il doit y avoir un combat, qu’il ait lieu entre soldats, sur le terrain et sur le champ de bataille. Nous sommes à la hauteur d’une telle confrontation, et nous sommes vos hommes.
Après ce résumé de la situation sur le terrain, oui, je dois reconnaître que durant le dernier délai que lui a accordé Condoleeza Rice la semaine dernière (par un nouveau veto à l’ONU contre la cessation des hostilités), l’ennemi est parvenu à réaliser deux « exploits militaires » très importants. Je dois les reconnaître.
Le premier « exploit » est le massacre qu’il a perpétré à Cana, et son meurtre des femmes et des enfants qui s’étaient réfugiés dans des bâtiments résidentiels (qu’ils croyaient) sûrs. Puis il a eu l’impudence de s’en dédouaner en prétendant que la Résistance effectuait des tirs (de missiles) depuis ce bâtiment (ce qui est physiquement impossible) ou depuis le voisinage de ce bâtiment (ce qui est faux). Puis il a changé de version pour déclarer une nouvelle fois aujourd’hui que les informations qui étaient en leur possession les assuraient que dans ce bâtiment, se trouvaient des combattants et des résistants du Hezbollah, mais que ces informations s’étaient finalement révélées fausses. Nous entendons ces (prétentions) d’informations fausses depuis le premier jour (pour justifier les massacres israéliens), mais je ne crois pas du tout que ce soit vrai. Je considère que les sionistes ont sciemment tué les femmes et les enfants de Cana (et ailleurs) car ils savent que nous sommes des gens sensibles, que nous (ne) sommes (que) des êtres humains. Il est vrai que notre détermination est forte, courageuse et même âpre, mais en même temps, nous sommes des gens sensibles, doux, affectueux, et nous sommes pleins d’amour pour nos familles, nos proches, nos femmes et nos enfants. Ils veulent faire pression sur nous par ce moyen, je l’ai déjà souligné par le passé. Et même si nous donnions dans leur fable des informations fausses, est-ce que plus de 800 martyrs civils jusqu’à présent, la majorité étant des femmes et des enfants, sont tous (le fait) d’informations fausses ? Ou au contraire est-ce là l’éthique (sanguinaire) de l’armée israélienne et les valeurs (meurtrières) de l’armée israélienne, de cet ennemi monstrueux et barbare ? Oui, voilà le premier accomplissement de cet ennemi durant le délai supplémentaire que lui a accordé Condoleeza Rice.
Maintenant, évidemment, ils œuvrent à faire oublier le massacre de Cana et à s’en relever sur les plans régional, international, humanitaire, médiatique et politique, mais c’est ce que nous ne devons permettre en aucun cas. C’est là la responsabilité des médias, des politiciens, des notables, des intellectuels et de tout le monde, au moment où je peux confirmer que Cana n’est plus isolée ni ne fait figure d’exception en termes de massacre. Au massacre de Cana s’est ajouté celui de Srifa, et de bien d’autres villages à travers le Liban.
Le deuxième « exploit » majeur et grandiose est l’opération du commando nocturne dans la ville de Baalbek. Ce commando nocturne, que nous avons vu en action dans quelques images à la télévision, y a en fait effectué deux descentes, dans les environs de la ville de Baalbek et non au cœur de celle-ci. Ils ont ciblé l’Hôpital Dar el-Hikma, qui est situé aux abords de la ville, et la deuxième descente a eu lieu dans un quartier de la banlieue de Baalbek.
La première descente a ciblé un hôpital. Voyez donc l’exploit considérable, cibler un hôpital : des dizaines de soldats d’élite israéliennes, des dizaines d’avions et d’hélicoptères de guerre israéliens, qui parachutent des soldats et des officiers pour attaquer un hôpital situé dans la banlieue de la ville de Baalbek. Ce n’est pas une attaque contre une position militaire. Ils sont donc entrés dans l’hôpital, qui n’est qu’un simple hôpital (civil). Ils prétendent qu’ils sont entrés dans l’hôpital pour obtenir des informations importantes qui y auraient été dissimulées. Malgré cela, ils sont entrés dans l’hôpital, ont ouvert le feu et jeté des grenades dans ses chambres, etc. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un fiasco. Un fiasco militaire, et un fiasco sur le plan du renseignement. Ces forces sont restées sur place durant plusieurs heures, et des combats ont eu lieu aux environs de l’hôpital, initiés par les résistants ou combattants locaux qui se trouvent généralement dans cette région.
C’est également un échec sur le plan du renseignement. Une opération majeure ciblant un endroit dans lequel il se révèle qu’il n’y a aucun dirigeant (du Hezbollah), que même le directeur de l’hôpital est absent, et qu’il n’y a même pas de blessés de la Résistance. Imaginez une telle opération pour capturer des blessés de la Résistance. Ils sont incapables de faire face aux combattants de la Résistance (sur les champs de bataille de) Bint Jbeil, d’Aït Cha’b, de Taybe, etc., etc., etc., et ils lancent donc une opération contre un hôpital pour faire prisonniers des blessés d’entre les jeunes (combattants) de la Résistance. La surprise fut que l’hôpital était vide, seuls 4 ou 5 membres du personnel médical étant présents pour les cas d’urgence, car nous nous basions sur le fait que pour cet ennemi, il n’y a aucune limite, aucune ligne rouge, aucune valeur morale, et qu’il ne respecterait rien. Nous considérions même que cet hôpital pouvait être bombardé ou soumis à toute autre menace (et c’est pourquoi nous nous sommes bien gardés d’y envoyer le moindre combattant).
La deuxième descente a eu lieu dans un des quartiers de la zone de Jabaliya, près de la ville de Baalbek. Ici aussi, l’aviation israélienne a détruit un certain nombre de maisons proches de la maison ciblée juste avant l’opération, puis les soldats et les officiers ennemis sont descendus pour entrer dans une maison civile dans laquelle se trouvaient plusieurs familles composées d’hommes, de femmes et d’enfants, afin de kidnapper un certain nombre de ces hommes.
Et quel est le fin mot de l’histoire ? Une erreur sur un nom. Je sais bien – et nous Libanais avons souvent ce problème – que parfois, à l’aéroport ou à la frontière, quelqu’un est arrêté et retenu parce qu’il a le même nom qu’une personne recherchée. Il faut juste un peu de temps pour vérifier le nom du père et celui de la mère, la date de naissance, le village, etc., et s’assurer s’il s’agit de la personne recherchée ou d’un simple homonyme (les communautés libanaises, chiites en particulier, donnent presque toujours les mêmes prénoms à leurs enfants, inspirés de la famille du Prophète). Aujourd’hui, une opération colossale et un commando très nombreux ont été dirigés sur ce quartier de la ville de Baalbek pour cibler un homme âgé et noble, un père de famille qui aime les siens, et dont la seule faute et de s’appeler Hassan Nasrallah (il doit y en avoir des dizaines, voire des centaines au Liban). C’est la seule et unique raison.
Voilà (toute la vérité sur) la qualité des renseignements de l’ennemi, voilà son Mossad, voilà sa réputation sécuritaire considérable, voilà son armée toute-puissante… Et ils ont capturé ces civils (innocents et sans lien avec le Hezbollah).
Et je tiens à dire à ce sujet que ces gens-là sont des otages, et non des prisonniers. Nous n’avons pas le droit de nous comporter à l’égard de ces cinq civils qui ont été capturés de la ville de Baalbek comme s’ils étaient des prisonniers de guerre. Ce sont des otages. Et le monde entier, qui condamne les prises d’otages (à juste titre), doit condamner cette prise d’otages, et exiger leur libération avant tout échange (de prisonniers), sans aucun préalable et sans aucune condition. Il s’agit d’une opération de prise d’otages et non d’une capture de prisonniers.
Quoi qu’il en soit, pour conclure ces exploits considérables de l’armée israélienne durant le délai supplémentaire accordé par les Etats-Unis bushistes, si je puis dire, le chef d’état-major ennemi, (Dan) Haloutz, a déclaré que tout ce qu’ils avaient voulu faire à Baalbek, c’est démontrer au Hezbollah qu’ils étaient capables d’atteindre n’importe quel endroit. Est-ce là une démonstration considérable ? Est-ce que ça méritait tous les efforts que vous avez déployés ? Quoi qu’il en soit, votre véritable visage (pétri de lâcheté, de bassesse et d’incompétence) est clair à nos yeux, notamment via les combats terrestres.
J’en arrive au point suivant, et je veux là m’adresser à l’ennemi, tant à ses dirigeants qu’à son peuple, et en particulier au peuple de l’entité sioniste, pour autant qu’on leur permette encore d’écouter nos propos et notre voix du fait de la censure sévère imposée aux médias dernièrement. Vous êtes, de même que les Libanais et les Palestiniens, les victimes d’un complexe psychologique du chef de votre gouvernement, Olmert. Quel est ce complexe ? Et nous payons tous le prix de ce complexe (d’infériorité). Olmert veut prouver que c’est un grand chef, comparable à Sharon, à Rabin et aux dirigeants historiques qui ont dirigé cette entité usurpatrice. Et je déclare qu’à cet égard, il a réussi sur un point, mais échoué sur un autre.
Il a réussi à être comparable à Sharon, Rabin, Begin et leurs semblables dans la perpétration de massacres, dans le meurtre quotidien de femmes et d’enfants et dans la destruction de maisons en Palestine et au Liban. Oui, je lui reconnais ce succès : il est semblable à ses prédécesseurs, et il n’a rien à leur envier à cet égard.
Mais au niveau de la direction politique et de l’intelligence militaire, du leadership et de la performance, jusqu’à présent, il a démontré qu’il est le plus incapable, le plus incompétent et le plus stupide des chefs de gouvernements de l’histoire de l’entité sioniste ennemie.
De même, j’invite chaque Israélien à examiner aujourd’hui sa performance en tant que chef politique et militaire, et toute cette guerre qu’ils ont déclenchée après la capture des deux soldats israéliens. A-t-elle mené à la libération de ces deux soldats ? Permettra-t-elle leur retour ? Jamais de la vie ! Alors qu’il pouvait régler cette question via des négociations, comme l’avait fait Sharon avant lui. Mais il n’a pas suivi cette voie, et il est allé très loin (dans la confrontation).
De même, je demande aux Israéliens de se demander et de demander à leurs dirigeants, puisqu’il a été dit que le but de cette guerre était de restaurer et de renforcer la capacité de dissuasion de l’armée israélienne, est-ce que celle-ci a été renforcée ? Ils ont prétendu qu’ils voulaient corriger l’image et le prestige de l’armée israélienne : cette image a-t-elle été renforcée, ou au contraire est-elle devenue plus effondrée, plus faible et plus avilie ?
La guerre qui se poursuit jusqu’à présent a démontré que l’armée israélienne est une machine de guerre formidable mais aveugle, ignorante, stupide, et incapable de quoi que ce soit, si ce n’est de tuer les femmes, les enfants et les vieillards, et de détruire l’infrastructure.
Et j’invite également les Israéliens à demander à Olmert où sont passées ses promesses mirobolantes et les objectifs élevés qu’il avait annoncés depuis le premier jour de la guerre, au début de l’agression ? Nous l’avons entendu hier désavouer toutes ces promesses mirifiques et ces objectifs élevés qu’il a fixés pour cette guerre qui est un fiasco.
Je vous confirme à tous, tant les amis que les ennemis, et au monde entier : vous ne parviendrez jamais à liquider le Hezbollah, de même que vous ne parviendrez jamais à liquider les mouvements de résistance honorables en Palestine. Vous n’y parviendrez jamais. Car la Résistance n’est pas une armée régulière. Car la Résistance n’est pas un Etat régulier. Et car la Résistance est avant tout un peuple, un peuple qui possède la foi, la volonté et la certitude de la victoire, qui aspire au martyre et rejette l’humiliation et l’avilissement. Un tel peuple ne peut être vaincu par personne. On peut tuer ses hommes, ses femmes et ses enfants, ainsi que ses vieillards ; on peut faire écrouler ses constructions et ses habitations sur sa tête ; mais on ne peut pas le vaincre. Il est impossible de finir de guerroyer contre lui, car cette guerre se renouvelle avec chaque génération, chaque naissance, chaque colère, chaque réaction, chaque acte de foi. Et en ce qui nous concerne, je vous assure que la Résistance ne se brisera jamais et ne sera jamais vaincue.
Et j’en arrive à un dernier point sur le plan politique, et je déclare ceci : je tiens à assurer très clairement à notre peuple libanais, aux peuples de notre Communauté (arabo-musulmane) et au monde entier que ce qui s’est passé depuis le premier jour de cette guerre, et ce qui se produit jusqu’à ce jour en fait de tueries, de massacres, de destruction, de monstruosité et de barbarie est en premier lieu la responsabilité de Bush et de son administration, l’administration américaine. A nos yeux, Olmert et son gouvernement ne sont que des instruments d’exécution dans cette guerre. Je tiens à souligner cela en déclarant que le sang des enfants et des femmes de Cana, et le sang de tous les vieillards, de tous les civils et de tous les innocents qui a été versé au Liban éclabousse le visage de Bush, de Condoleeza Rice, de (Donald) Rumsfled et de (Dick) Cheney. C’est cette administration qui est la meurtrière, la criminelle et l’agresseur sanguinaire. Et c’est elle qui jusqu’à présent empêche la fin de la guerre (par son veto répété au Conseil de sécurité). C’est elle qui fixe les conditions (de la cessation des hostilités) et essaye de les imposer. Cela doit être clair aux yeux de tous les Libanais, de tous les Arabes, de tous les musulmans, de tous les chrétiens et de tous les gens honorables de ce monde, afin que les choses soient décrites telles qu’elles sont réellement et sans aucun faux-semblant.
Je déclare à tous les Libanais en ces jours de guerre : lorsque la guerre prendra fin, et il est évident qu’elle prendra fin d’une manière ou d’une autre, je veux que vous n’oubliez jamais que telle est l’administration américaine (prétendument) amie du Liban, alliée du Liban et affectionnant le Liban, dont le cœur brûle pour le peuple du Liban, et qui ne souhaite que le voir vivre dans un océan de sécurité, de santé et de bonheur, qui veut qu’il soit un modèle de démocratie dans la région (à en croire la coalition libanaise du 14 mars, pro-américaine et adversaire du Hezbollah). Tel est le vrai visage (sanguinaire) de l’administration américaine, sur laquelle certains (Libanais) ont hier placé leurs espoirs, le font peut-être encore et le feront probablement à l’avenir. J’espère qu’on n’oubliera jamais cela dans les jours, les mois et les années à venir.
Et à cet égard, je confirme que quelle que soit l’issue de cette guerre, le Liban ne sera jamais américain. Le Liban ne sera jamais israélien. Le Liban ne sera jamais une position parmi d’autres du Nouveau Moyen-Orient que souhaitent Bush et Condoleeza Rice. Ce sont des affirmations catégoriques et décisives, avec la grâce de Dieu.
Pour le deuxième point de cette section politique (de mon discours), je veux dire à ceux qui aiment le Liban, qui veulent aider le Liban et qui considèrent le Liban avec passion, et loué soit Dieu, le Seigneur des Mondes, les délégations (internationales) augmentent, et l’intérêt arabe et international (pour le Liban) augmente… Je vous confirme, et tout le monde le sait, que c’est là un bienfait dû en premier lieu à Dieu le Très-Haut et l’Exalté, puis à la persévérance des Résistants, à notre situation excellente sur le champ de bataille, et à l’endurance des déplacés et de ceux qui sont restés dans leur maison, et à l’étreinte du peuple libanais qui embrasse cette Résistance honorable. Actuellement, les délégations et l’intérêt (international pour le Liban) augmentent, c’est très bien, nous les en remercions, que Dieu agrée vos efforts et vous comble de Ses bienfaits. Mais à tous ceux qui aiment le Liban et veulent l’aider, je leur dis d’être très vigilants quant au fait que nous, au Liban, ces maisons qui ont été détruites, ce n’est pas un tremblement de terre qui les a détruites, mais c’est Israël. Tous les gens qui ont dû quitter leurs maisons et devenir des réfugiés, ce n’est pas à cause d’un tsunami, d’une tempête ou d’une éruption volcanique qu’ils ont dû partir, mais à cause d’Israël, qui a tué leurs femmes et leurs enfants. Ce pays a été saccagé par Israël, du fait de la décision des Etats-Unis, avec les armes et les missiles des Etats-Unis. Tout ce spectacle sanglant, de destruction, accablant de tristesse, (a été délibérément causé par les Etats-Unis et leur instrument Israël).
Nous n’accepterons pas que quiconque se comporte avec le Liban comme avec un pays ayant une situation humanitaire catastrophique nécessitant qu’on lui fournisse des médicaments, des sources de financement et de l’argent. Quoi qu’il en soit, nous serons reconnaissants envers ceux qui feront cela. Mais cela ne témoignera pas d’un amour sincère pour le Liban. Un amour sincère pour le Liban exige que vos efforts soient exercés pour mettre fin à l’agression contre le Liban. Et vous êtes capables de faire cela, et d’élever vos voix (en ce sens). Et le plus important est que vous disiez, durant les réunions et les rencontres internes que vous tiendrez avec les Etats-Unis et d’autres, ce que vous dites publiquement. Aujourd’hui, le monde entier sait bien, les Libanais le savent, de même que les Arabes et les pays européens savent bien qui est celui qui empêche que l’agression sioniste contre le Liban soit stoppée : il s’agit de Bush et de l’administration américaine. Allez donc, et prouvez votre amour pour le Liban là-bas (à Washington), levez la voix là-bas, et soyez des hommes là-bas, ne serait-ce que pour un seul jour, pour protéger vos trônes et sauver la face – du moins ce qui en reste.
Et je tiens ici à dire aux dirigeants des pays arabes et musulmans : dans le Nouveau Moyen-Orient, il n’y a pas de place pour vos trônes. Vous avez délaissé votre responsabilité morale et nationale par crainte pour vos trônes, mais dans le Nouveau Moyen-Orient, il n’y aura plus de trônes pour vous. Et il n’est même pas sûr qu’il vous reste des pays. Vos pays actuels seront partitionnés en cantons et en mini-Etats par la carte du Nouveau Moyen-Orient, sur des bases religieuses, sectaires et raciales. Ces grands Etats ne resteront pas de grands Etats, et ces Etats riches ne resteront pas des Etats riches. Les trônes (des monarques) ne subsisteront pas, pas plus que les chaises (des Présidents). C’est pour votre bien (que vous devez vous mobiliser), pour sauvegarder vos trônes. Je vous invite à synthétiser votre humanité et votre amour du pouvoir en vous mobilisant, ne serait-ce que pour un seul jour, afin de mettre fin à cette agression contre le Liban.
Dès le premier jour, j’ai dit que je ne demandais rien à quiconque et n’en appelais à personne. Et aujourd’hui encore, je ne vous demande rien, et je ne vous appelle pas au secours. Mais je me soucie de vous, de notre pays et de notre Nation (arabo-musulmane). Telle est la forme que doit prendre l’aide pour quiconque veut aider le Liban.
En conclusion, j’adresse mes salutations et celles de tous mes chers frères bien-aimés de la Résistance Islamique aux familles des martyrs purs, aux familles des martyrs, qui sont la prunelle de nos yeux, l’astre (qui nous illumine) et le cœur qui bat en nous, l’incarnation du sacrifice, du don et de la fidélité, de tout ce que l’homme peut parfaire de plus cher et de plus précieux. Je salue également les blessés, qui souffrent des affres de leurs blessures, ceux qui endurent sur leurs terres et ceux qui ont été déplacés de leur terre (d’origine) à leur terre (d’accueil), de leur maison (d’origine) à leur maison (d’accueil), car ceux qui accueillent ces réfugiés si chaleureusement sont leurs frères et les traitent comme les leurs. Je salue également tous ceux qui embrassent la Résistance, que ce soit médiatiquement, populairement, socialement, matériellement et moralement, tous ceux qui sont solidaires avec nous dans le monde et expriment leur position dans les médias, en politique, dans les manifestations, dans les sit-in, de toutes les manières qui soient. Nos salutations vont vers eux tous. Mais le salut essentiel reste pour les moudjahidines (combattants), les résistants, les braves et vaillants héros, qui façonnent et confirment le visage du Liban victorieux de l’an 2000, et confirment le vrai visage (résistant et digne) de la région, et défendent le Liban et la Communauté (arabo-musulmane), oui. Ils défendent la Communauté que les Etats-Unis et Israël veulent remorceler à nouveau, en commençant par le Liban et l’Iraq, l’Afghanistan et d’autres pays encore.
Et je conclus mon salut aux combattants en rappelant aux sionistes qu’ils n’ont qu’un seul choix devant eux : cesser l’agression et s’engager dans la résolution politique, car personne ne viendra vous sortir de votre bourbier. Si vous placez vos espoirs en l’administration américaine, croyant qu’elle est capable de vous tirer de votre impasse, sachez qu’elle est incapable de se tirer de sa situation en Irak ou en Afghanistan. Alors comment viendraient-ils vous tirer de votre bourbier au Liban ? Que peuvent-ils faire ? Imposer leurs conditions ? Nous refusons qu’on nous impose des conditions. Nous rejetons toute condition humiliante. Nous l’avons affirmé, je le répète et je le souligne. Et je laisse (la question de) la résolution politique pour les débats internes, car nous veillons particulièrement à (ménager une telle issue). Mais j’affirme aux Israéliens : miser sur le secours des Etats-Unis est voué à l’échec. Miser sur la poursuite de la guerre et de l’agression est voué à l’échec. Miser sur le fait que notre volonté, la volonté de notre peuple et celle de nos forces politiques au Liban vont s’effriter est voué à l’échec. Le seul choix valable et viable est de mettre fin à l’agression et de s’empresser à trouver une résolution politique, et de mettre fin à cette stupidité que vous avez commise, et qui ne se terminera qu’avec la victoire du Liban, du peuple du Liban, de l’Etat libanais, de la Résistance du Liban, du Liban Un et Uni.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
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