Journal Le Manic
Ryan Remiorz/AP, Le Monarque, Vieux-Montréal
CAROLLE ANNE DESSUREAULT :
À la fin du mois de mai, au moment où j’écrivais un article sur la Covid-19, un grand nombre de citoyens et citoyennes, incluant des journalistes, critiquaient le gouvernement et le directeur national de la Santé publique de ne pas rendre le masque obligatoire au Québec alors que d’autres pays l’imposaient. Deux mois plus tard, le port du masque est devenu obligatoire au Québec. Ce qui ne fait pas l’affaire de tous, on se plaint maintenant d’être obligé de porter un masque. Des manifestations ont eu cours dans plusieurs villes de la province. Les manifestants revendiquent leur droit à la liberté de choisir. Il y a eu aussi quelques cas d’agression, dans un marché alimentaire, dans des autobus. Sans compter ceux qui n’ont pas été dénoncés publiquement.
Décidément, on ne peut jamais plaire à tout le monde.
Il y a des personnes qui portent le masque tout en s’amusant. C’est ce qu’exprime l’image en haut de page. Je trouve très intéressante la créativité du propriétaire du restaurant Le Monarque dans le Vieux-Montréal qui a eu l’idée d’installer des mannequins entre les gens, afin d’aider les clients à respecter la distanciation, un geste qui les a ravis. Il y a cette deuxième image de deux dames mûres qui font leurs emplettes avec le sourire.
Maintenant, je ne vais pas rentrer dans le débat des clans opposés, ceux qui croient à la gravité de la Covid-19 et ceux qui y accordent moins d’importance et qui même la banalisent et pensent que c’est une conspiration organisée par les dirigeants pour profiter du virus et contrôler le peuple. C’est comme la foi, on y croit ou on n’y croit pas.
Pour ma part, la situation de la maladie étant répandue partout dans le monde, on verra plus loin des statistiques qui démontrent son ascension – à moins que ce soit vraiment une conspiration, – situation dans laquelle j’aurais l’impression d’assister à un film de science-fiction et où j’applaudirais le génie organisationnel de tous ceux qui ont orchestré un tel événement, ils mériteraient un doctorat en MBA – donc pour ma part, puisque je suis du côté de celles qui croient à la contagion – je respecte et soutiens les consignes émises par le gouvernement, au cas où ça aiderait vraiment à traverser la crise.
Mon droit de liberté ne doit pas aller contre le bien-être de l’ensemble.
Je reviens au port du masque. Comment ? Qui ? Où ?
Comment ? En portant un masque
En portant un masque ou un couvre-visage sur le nez et la bouche. On peut acheter un masque en pharmacie ou dans les boutiques ou par internet, on peut aussi fabriquer soi-même un masque artisanal à la maison. Le couvre-visage doit être utilisé et nettoyé adéquatement. En ce qui concerne la visière, elle ne remplace pas le couvre-visage et ne sera pas acceptée parce qu’elle n’offre aucune étanchéité. Ainsi, les gouttelettes projetées par la personne qui la porte peuvent se répandre dans l’air en passant par les côtés ou le dessous de la visière.
visière – photo Getty – Mario Tama
La visière ne protège pas les autres. Le ministère de la Santé explique que la visière – dans le monde médical – sert uniquement à protéger les travailleurs de la santé lorsqu’une procédure risque de provoquer des éclaboussures de sang, de liquides biologiques, de sécrétions ou d’excrétions. Ce qui ne se produit pas dans les commerces ou autres lieux publics. D’ailleurs, la visière est presque toujours portée en conjugaison avec le masque.
Dans certaines situations, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) permet la visière pour des travailleurs dont le port du masque est un facteur de risques pour leur sécurité, en créant de la buée dans les lunettes de protection. Si le problème est impossible à régler, la visière est alors acceptée.
Masque ou visière, la distanciation reste une mesure essentielle à respecter. Le port d’une visière ne pourra pas remplacer le masque ou le couvre-visage dans les endroits où celui-ci est obligatoire.
Se protéger et protéger les autres fait partie du respect social. Certaines personnes infectées n’ont pas de symptômes. En portant le masque, le risque d’infection diminue.
Qui ? Toutes les personnes doivent porter le masque, à partir de douze ans
Toutefois, les personnes suivantes ne sont pas obligées de porter le masque, soit :
- les enfants de moins de douze ans ;
- une personne qui présente une déformation faciale ;
- les personnes souffrant d’une incapacité physique qui ne peuvent mettre adéquatement ou retirer un masque ;
- les déficients intellectuels, personnes souffrant d’un trouble cognitif, d’un trouble du spectre de l’autisme, problème de toxicomanie, ou de déficience mentale sévère ;
- les personnes souffrant d’une affection cutanée sévère au niveau du visage et des oreilles ;
- les personnes qui font une activité physique ou qui reçoivent un soin qui exige qu’elles retirent leur masque (reprendre le masque après le soin) ;
- les personnes qui travaillent ou qui exercent leur profession dans un lieu qui accueille le public – mais remettre le masque quand elles se trouvent dans le hall d’entrée, une aire d’accueil ou un ascenseur d’un immeuble autre qu’un immeuble d’habitation;
Règle générale, on se sert de son bon sens. Si on est malade, et exempté de porter un masque, on s’abstient de fréquenter les endroits publics. En tout temps, on respecte la distanciation physique de deux mètres, sauf avec un accompagnateur, il va de soi. Si on doit se rendre à l’hôpital ou à une clinique, on porte un masque de procédure, sinon un couvre-visage.
Il est recommandé que les personnes exemptées de porter un masque ou un couvre-visage en raison d’une condition de santé doivent éviter, autant que possible, les endroits où le masque est obligatoire. Si des personnes exemptées du port du masque doivent se rendre à certains de ces endroits publics, il est recommandé qu’elles respectent strictement la distanciation physique de 2 mètres avec les autres, sauf avec leur accompagnateur.
Par ailleurs, les personnes souffrant d’une condition chronique, incluant les maladies cardiovasculaires et les maladies pulmonaires, ne font pas partie des personnes exemptées de porter le masque ou le couvre-visage. Lorsque cela est possible, ces personnes devraient privilégier l’utilisation du masque de procédure puisqu’il offre une meilleure protection contre le virus.
Où ? Les lieux publics
Le port du masque est obligatoire dans les endroits suivants :
- les transports en commun, ce qui inclut les autobus, le métro, les traversiers, les taxis, le service de voiturage ; gares de trains ou d’autobus, gares fluviales, aéroports ;
- un commerce de vente au détail, une entreprise de services, un cabinet professionnel ;
- un endroit qui offre des services municipaux ou gouvernementaux ;
- une entreprise privée de soins personnels (coiffeurs, soins esthétiques) ;
- un centre commercial ;
- un lieu de culte, églises ;
- musées ; services culturels (cinémas, salles de spectacles) ;
- salles de location pour des congrès et des conférences ; activités sportives ;
- restaurants et bars ;
- aires communes incluant ascenseurs et établissements hébergement touristique ;
- établissement d’enseignement (autres que écoles préscolaires, primaires et secondaires);
- hall d’entrée, aire d’accueil, ascenseur d’un immeuble autre qu’un immeuble d’habitation ou pour y circuler ;
- cabinet de médecin, clinique, hôpital, dentiste, le masque est obligatoire;
- dans les lieux publics où il y a des chaises, les personnes assises peuvent retirer leur masque, mais le remettre dès qu’elles se déplacent dans les aires communes.
Dans tous les autres lieux publics qui ne sont pas visés par l’obligation de porter un masque ou un couvre-visage mais où la distanciation physique de deux mètres n’est pas possible, le port du masque ou du couvre-visage demeure fortement recommandé.
La protection – la propagation du virus
Le virus se transmet par gouttelettes respiratoires. Lorsqu’une personne atteinte du virus respire, parle, tousse ou éternue, ses sécrétions sont expulsées et vont se déposer sur les objets ou sur ce qui l’entoure, incluant les personnes. Comment le virus se contracte-t-il ? En inhalant directement ces gouttelettes ou en touchant aux surfaces contaminées.
Quel est le temps de survie du virus ? Sur les surfaces, le virus peut varier de trois heures à plusieurs jours. Un nettoyage à l’eau chaude et savonneuse suffit à l’éliminer, d’où l’importance de se laver les mains souvent car on a tendance à toucher notre visage avec nos mains.
Les scientifiques s’accordent à dire que 80 % des cas de coronavirus sont sans gravité – 15 % des cas sont sévères – 5 % sont graves et la moitié de ces personnes qui en souffrent peuvent mourir. En résumé, le taux de mortalité du coronavirus est de 2 % à 3 % supérieur à celui de la grippe.
Récemment, le 6 juillet, une quarantaine de scientifiques ont publié une lettre commune à l’OMS sur le risque de transmission aérienne du Covid-19. Selon eux, les particules virales du coronavirus peuvent rester suspendues dans l’air assez longtemps. On ne sait pas encore sa résistance sur les divers matériaux, sous la semelle des chaussures, par exemple.
Voici quelques recommandations à ce sujet. Lavons nos masques après usage, des traces peuvent rester sur la face intérieure et extérieure. Dans l’air, selon une étude faite par des chercheurs américains et publiée dans The New England Journal of Medicine a révélé qu’ils ont retrouvé des fines particules viables de coronavirus en suspension dans l’air 3 heures après les avoir pulvérisées. Mais, ces chiffres dépendent de la quantité de charges virales émises dans l’air. Si on sait la quantité de charges virales que les chercheurs pulvérisent dans l’air, on ne sait pas quelle quantité de particules virales est émise lorsqu’une personne contaminée tousse ou éternue. Une nouvelle troublante, lorsqu’un malade décède du coronavirus, le virus est toujours contagieux. Et ses vêtements, ses objets ?
Voici la durée de vie sur les matériaux suivants
LE PLASTIQUE – jusqu’à 72 heures, soit 3 jours
L’ACIER INOXYDABLE – jusqu’à 48 heures, soit 2 jours
LE CARTON – jusqu’à 24 heures, soit 1 jour
LE CUIVRE – jusqu’à 4 heures
En ce qui concerne l’eau, il n’y a pas de cas de contamination. La mer de par le sel qu’elle contient réduirait la charge virale du Covid-19. Dans les piscines et les jacuzzis, le chlore agit comme un désinfectant. Cependant, peut-être que dans une rivière ou un lac, la survie du virus pourrait être plus longue.
À nettoyer régulièrement avec un désinfectant les écrans de téléphones, les poignées de portes, les interrupteurs d’éclairage, les rampes d’escaliers. Se laver les mains par la suite.
Quant aux colis, le risque est très faible de contracter le virus par contact avec un colis. Les objets peuvent être à risque, mais faible. Le principal mode de transmission se fait en touchant un objet ou une surface contaminée où se trouve le virus puis en portant notre main à notre bouche, à notre nez, à nos yeux, il y a un grand risque.
Les semelles des chaussures pourraient être des vecteurs de transmission. Il faut surtout faire attention à nos semelles de chaussures quand on fréquente un endroit où il y a déjà de la contamination. Il faut alors les laver et les désinfecter.
La transmission par voie digestive est écartée. Le coronavirus ne peut être transmis par la viande ou le poisson à partir du moment où ces aliments sont cuits.
Si on cuisine, il est important de se laver les mains. D’ailleurs, il faut rincer les fruits et les légumes dès qu’on les reçoit. On conseille de cuire les légumes à la vapeur.
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STATISTIQUES À CE JOUR
Situation sur la maladie à coronavirus du 29 juillet 2020
MONDIALEMENT – 16 940 174 cas – 664 748 décès AU CANADA 115 470 cas – 8 954 décès AU QUÉBEC 59 073 cas – 5 670 décès ÉTATS-UNIS 4 420 175 cas – 151 262 décès Les pays les plus affectés (par ordre du plus grand nombre de cas)
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Entre ces deux tableaux, il y a deux mois de distance. En résumé, on voit que les cas dans le monde ont triplé passant de 5 ½ millions à 16 millions, mais le nombre de décès a seulement doublé. On constate aussi la progression en flèche du virus dans certains pays, – c’est un peu comme une chaise musicale – tels l’Inde ; l’Afrique du Sud dont les cas sont multipliés par 9; l’Iran qui a doublé ses cas ; la Roumanie maintenant en état d’alerte ; le Mexique dont les cas ont quintuplé, et je n’oublie pas le Québec qui a presque doublé son nombre de cas.
Ce qui est fascinant et inquiétant, c’est le nombre de cas qui ont été enregistrés dans plusieurs pays hier, et le nombre de décès. Par ordre alphabétique, je les détaille ci-dessous.
AFRIQUE DU SUD 7 232 cas en 24 h 190 décès
ALGÉRIE 642 cas en 24 h 11 décès
ALLEMAGNE 549 cas en 24 h 5 décès
BELGIQUE 234 cas en 24 h 11 décès
BRÉSIL 39 454 cas en 24 h 934 décès
CHILI 1 876 cas en 24 h 53 décès
CHINE 97 cas en 24 h
CORÉE du SUD 48 cas en 24 h
ÉGYPTE 465 cas en 24 h 39 décès
ESPAGNE 2 031 cas en 24 h
ÉTATS-UNIS 54 448 cas en 24 h 1 126 décès
FRANCE – 10 décès
INDE 49 632 cas en 24 h 777 décès
IRAN 2 267 cas en 24 h 235 décès classé rouge
ITALIE 289 cas en 24 h 6 décès
JAPON 972 cas en 24 h 2 décès
QUÉBEC 176 cas en 24 h 3 décès
MAROC 500 cas en 24 h 11 décès état d’urgence
MEXIQUE 8 601 cas en 24 h 1 109 décès
PÉROU 5 288 cas en 24 h 194 décès
POLOGNE 502 cas en 24 h 6 décès
PORTUGAL 107 cas en 24 h 3 décès
ROYAUME-UNI 763 cas en 24 h 83 décès
RUSSIE 5 395 cas en 24 h 150 décès
SUÈDE 99 cas en 24 h 2 décès
Situation sur la maladie à coronavirus du 28 mai 2020
MONDIALEMENT – 5 614 458 cas – 350 958 décès AU CANADA 87 482 cas – 6 829 décès AU QUÉBEC – 49 139 cas – 4 228 décès ÉTATS-UNIS – 1 724 416 cas – 100 940 décès Bref survol sur les pays les plus affectés
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Sources :
Radio-Canada, La Presse, Wikipedia
Santé publique, Ministère du Québec
Santé Canada, INSPQ
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Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec