Discours du Secrétaire Général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah le 29 juillet 2006, au 17e jour de la guerre d’annihilation déclenchée par Israël.
Tous les discours de Nasrallah durant la guerre de 2006, censurés par Vimeo (après Youtube et Facebook), seront publiés cet été à leur date anniversaire.
Traduction : lecridespeuples.fr
« Shimon Peres [affirme] que cette bataille est une question de vie ou de mort pour Israël. Bien sûr, il ne veut pas dire que la Résistance va entrer en Palestine et la libérer et effacer, liquider et faire disparaitre l’entité (sioniste). Mais il comprend bien que cette persévérance formidable du Liban et cet héroïsme, s’ils devaient se conclure par une victoire, vont mettre fin à l’arrogance, au despotisme, à la morgue et à l’âme (conquérante) sur lesquels son entité a été fondée. Et par conséquent, cette entité n’aura plus aucun avenir. C’est là que réside la question de vie ou de mort dans la bataille menée aujourd’hui par Israël. Lorsque le peuple de cet Etat tyrannique perd confiance en son armée (prétendument) héroïque, c’est le début de la fin pour cette entité. » Hassan Nasrallah, 29 juillet 2006
Selon un truisme particulièrement répandu, la politique étrangère des Etats-Unis serait entièrement soumise aux intérêts d’Israël, dont la défense docile est assurée par la mainmise du lobby pro-israélien sur la Présidence et sur le Congrès. Cette croyance se base sur le soutien presque inconditionnel des Etats-Unis pour Israël, qui est effectivement indéniable, et qui se ferait aux dépens mêmes des intérêts géostratégiques des Etats-Unis. L’échec des politiques américaines au Moyen-Orient, qui leur ont aliéné l’ensemble des populations arabo-musulmanes, en serait un autre signe manifeste.
Cependant, cette analyse fait l’impasse sur le fait que les intérêts des Etats-Unis et d’Israël coïncident largement. Dans un article consacré à l’ouvrage de J. Mearsheimer et S. Walt sur l’influence du lobby juif aux Etats-Unis, justement daté de 2006, Noam Chomsky bat ces arguments en brèche en rappelant que la politique américaine au Moyen-Orient sert avant tout les intérêts des grandes corporations, notamment celles de l’armement et du pétrole, qui « ont fait des profits bien-au-delà des rêves les plus fous de l’avarice » grâce à la mainmise de Washington sur cette région stratégique.
Du reste, rappelle Chomsky, le soutien pour Israël ne s’est vraiment développé qu’après 1967 et la guerre des Six-Jours, lorsque l’administration américaine –qui, en 1956, avait collectivement humilié la France, la Grande-Bretagne et Israël en les sommant de se retirer d’Egypte malgré leur victoire à Suez– a pleinement pris conscience de l’atout représenté par l’entité sioniste pour écraser toutes velléités d’indépendance des pays arabes, qui constituaient un risque permanent pour l’hégémonie américaine :
« L’alliance américano-israélienne s’est raffermie précisément au moment où Israël a rendu un énorme service aux entreprises américano-saoudiennes de l’énergie en brisant le nationalisme arabe laïc [de Nasser], qui menaçait de détourner les ressources nationales au profit de besoins intérieurs. C’est aussi le moment ou le lobby (pro-israélien) prend son envol. Et c’est le moment où la classe politico-intellectuelle a commencé son histoire d’amour avec Israël, qui ne les intéressait guère auparavant. Ils jouent un rôle très influent dans le lobby en raison de leur rôle dans les médias, le monde universitaire, etc. »
Surtout, Chomsy souligne que lorsque les intérêts de Washington et de Tel-Aviv divergent, Israël finit toujours par se soumettre, voire être humilié :
« Considérons à titre d’exemple les ventes d’armes à la Chine, qui sont une atteinte aux intérêts américains. Lorsque les États-Unis s’y sont opposés, Israël a été obligé de faire marche arrière : sous Clinton en 2000, et à nouveau [sous Bush] en 2005 [en 2000, Israël a été contraint d’annuler des contrats d’armements de plus d’un milliard de dollars avec la Chine, payant en plus de cela des sommes considérables en guise de dédommagement ; et en 2005, des sanctions ont été imposées à Israël pour cette même raison, assorties d’une suspension de la coopération américano-israélienne sur plusieurs domaines-clés, jusqu’à ce qu’Israël remplisse toute une série de conditions humiliantes]. Et dans ce cas, le régime néo-conservateur de Washington s’est efforcé d’humilier Israël. Sans que le lobby n’esquisse la moindre protestation, dans les deux cas, bien que ce fût un coup sérieux porté à Israël. »
On a pu voir cette hiérarchie une fois de plus avec l’Accord sur le nucléaire iranien, qui a été voté malgré les pressions considérables et même hystériques de Netanyahou non seulement pour la suspension de toute négociation avec l’Iran, mais même en faveur d’une guerre contre la République Islamique. Trump a certes démantelé cet Accord, mais il semble que cela soit plus par haine pour Obama que par amour pour Israël. Trump s’évertue du reste désespérément à renégocier un nouvel accord avec l’Iran, à qui il ne cesse de proposer un dialogue sans aucune condition préalable, mais sans succès. Enfin, en mai dernier, en pleine pandémie, Pompeo a fait une visite spéciale en Israël pour le contraindre a annuler des contrats avec la Chine concernant la construction d’une usine de désalinisation géante et d’une centrale électrique.
Hassan Nasrallah n’a cessé de dénoncer cette fausse croyance en la prédominance d’Israël sur Washington, répétant dans une interview récente que
« les Etats-Unis ne travaillent pas pour Netanyahou, contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes qui estiment qu’Israël dirige les Etats-Unis. Je considère que c’est tout le contraire. Israël n’est qu’un instrument moyen-oriental (implanté) par les Etats-Unis pour assurer leur hégémonie dans notre région et (piller) nos ressources en pétrole, en gaz… C’est pour cela que je considère comme hautement improbable que les Etats-Unis initient d’eux-mêmes une guerre contre l’Iran (malgré l’incitation d’Israël). »
Une des preuves les plus manifestes de cette emprise totale de Washington sur Israël se retrouve dans la genèse et le déroulement de la guerre de 2006 elle-même, qui était une décision américaine inscrite dans le plan néoconservateur de la « Guerre contre le terrorisme » et du « Projet de Nouveau Moyen-Orient ». Après quelques semaines de combats, l’échec d’Israël était patent : malgré une puissance de feu incomparablement supérieure et un soutien mondial, aucun accomplissement militaire n’avait pu être réalisé, aucune avancée n’avait pu être effectuée sur le terrain (un village comme Bint Jbeil, situé à trois kilomètres à peine de la frontière israélienne, n’a jamais pu être totalement occupé par les troupes israéliennes, malgré la présence de l’unité d’élite Golani qui fut écrasée), les dirigeants politiques et militaires étaient dans la plus grande confusion, et plus de deux millions d’Israéliens restaient déplacés ou terrés dans les refuges, sans parler d’une économie au point mort. Israël était au bord du précipice et cherchait désespérément une issue à la guerre, mais les Etats-Unis les ont forcés à continuer, au péril de l’existence même de l’entité, comme le souligne clairement Hassan Nasrallah :
« Israël est aujourd’hui prêt et disposé à mettre fin à son agression, car il a maintenant peur de l’inconnu et de davantage d’enlisement, mais c’est l’administration américaine qui insiste pour qu’il poursuivre son agression contre le Liban. Aujourd’hui, plus que jamais, Israël apparaît comme l’instrument obéissant et exécuteur d’un projet et d’une décision des Etats-Unis. »
Les Etats-Unis n’ont pas de principes, mais seulement des intérêts ; ils n’ont pas d’alliés, mais seulement des vassaux. Cette règle ne souffre d’aucune exception. De nos jours encore, Israël souhaite certes combattre l’Iran jusqu’au dernier soldat américain, mais dans les faits, c’est bien Israël qui combat les ennemis des Etats-Unis ou soutient ses séides partout dans le monde (Syrie, Venezuela, …) lorsque le maître le lui ordonne. Israël engage le combat sur ordre, et ne cesse le combat que quand il en obtient la permission ou l’ordre, au péril de son existence même. Cette propension de Washington à sacrifier Israël sur l’autel de ses intérêts à été confirmée par Vladimir Poutine en 2018 :
« Nous voyons qu’il y a des forces aux États-Unis disposées à sacrifier les intérêts de leurs alliés en Europe et au Moyen-Orient, en particulier ceux de l’État d’Israël. Entre autres choses, nous avons parlé de la sécurité sur les hauteurs du Golan pendant l’opération (antiterroriste) en Syrie. Apparemment, personne ne s’y intéresse. »
Ce discours révèle enfin un dernier élément central dans l’identité et même la doctrine militaire du Hezbollah, à savoir la force du lien de fraternité, d’affection et même d’amour qui lie en particulier les combattants à leur Secrétaire Général, et réciproquement. La conclusion de ce discours est en effet une lettre poignante de Hassan Nasrallah aux combattants du Hezbollah, en réponse à ce message émouvant qu’ils lui avaient adressé via les médias pour exprimer leur loyauté indéfectible au cœur de la bataille. Le voici dans son intégralité :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
« Muhammad est le Messager de Dieu. Autant ses Compagnons sont durs contre les infidèles, autant ils sont pleins de compassion entre eux. » (Coran, 48, 29)
Dieu Tout-Puissant a dit la vérité.
Très-cher et Éminent Secrétaire Général,
Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions.
Que la paix soit sur toi, O notre bien-aimé. Que la paix soit sur toi, o notre très-cher. Que la paix soit sur toi, ô lumière du Jihad et des Moudjahidines.
Excuse-nous, ô notre chef. Tu nous connais bien, et nous te connaissons bien nous aussi. Et ce que tu as dit à notre propos (dans tes discours), à savoir que tu comptais sur nous pour la victoire, n’est pas nouveau pour nous. Nous avons tous entendu tes paroles émouvantes, que ce soit par le biais des médias ou par le biais des communications internes émises par les salles des opérations de la Résistance, adressées à tous les combattants à leurs positions de combat. Nous avons entendu ces paroles. Et ce que nous allons te dire ne sera pas nouveau pour toi, mais de même que les Libanais, la Nation (arabo-musulmane) et le monde entier ont entendu ta voix et tes paroles, nous voulons leur faire parvenir notre voix et ces mots.
Nous campons fermement sur nos positions ici, tout le long des frontières de la Palestine, et sur tous les points du Sud-Liban de la fierté, de la dignité et de la noblesse.
Nous sommes toujours la promesse que tu as assénée tel un coup de tonnerre sur la tête des sionistes. Certains d’entre nous ont eu la chance de combattre les troupes d’élite de l’ennemi à Aït al-Cha’b, Aït Aroun et Maroun al-Ras, avec une violence telle que les cheveux de leurs commandants en sont tombés (de frayeur). Et des milliers de tes hommes parmi les Résistants attendent avec une impatience et une délectation énormes l’opportunité de combattre face à face les soldats de l’ennemi qui oseront s’approcher, pour leur faire mordre la poussière comme l’ont déjà mordue leurs compagnons d’armes des troupes d’élite, et faire tomber les derniers cheveux qui restent sur la tête de leurs commandants.
O notre maître, nous sommes l’arme de Cheikh Ragheb [Harb]. O notre maître, nous sommes le testament de Sayed Abbas. Nous restons, ô notre chef, fidèles à notre promesse et à notre serment (d’allégeance) envers toi, nous en prenons les martyrs à témoin !
Nous sommes ta promesse véridique. Nous sommes la libération de Samir Qintar. Nous sommes la libération de Nasim Nisr, de Yahia Skaf, de Mohammed Farran et de tous les prisonniers.
Nous sommes la libération des fermes de Chebaa, des collines de Kafr Shouba et de chaque centimètre de terre (occupée) de notre cher Liban.
Nous sommes la fidélité envers le grand et fier peuple libanais.
Nous sommes le sang qui protège et défend la patrie.
Nous sommes les amoureux de l’Imam Hussein, que la paix soit sur lui.
Nous sommes les surprises (promises à l’ennemi).
Nous sommes la victoire à venir, avec la grâce de Dieu. « Si Dieu vous assiste, nul ne pourra vous vaincre. » (Coran, 3, 160)
Dieu Tout-Puissant a dit la vérité.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
Il n’est pas rare que Hassan Nasrallah lui-même soit très ému lorsqu’il s’adresse à ses combattants, et leur exprime son admiration et son amour sincères. On peut le voir au bord des larmes dans un autre discours datant du 26 juillet 2017, après la victoire contre Daech à Ersal, qui est une autre preuve de ce lien fait de foi, de tendresse et de déférence mutuelles. Nasrallah y explique que s’il a gardé toute sa contenance durant le discours en 2006, c’est parce que le contexte et la guerre psychologique exigeaient de lui une maîtrise totale, et ne lui permettaient pas d’épancher son cœur devant les caméras.
Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7v9v0t
Aujourd’hui encore, bien au-delà des membres du Hezbollah, de tels extraits sont écoutés en boucle, sont mis en musique et servent de sonnerie de téléphone, etc. Et ils donnent une ardeur sans égale aux combattants du Hezbollah et à leurs sympathisants. Du fanatisme et un culte de la personnalité, diront certains avec mépris, aveugles à la réalité indéniable qu’ils traduisent. Il faut remonter aux épopées antiques (ou aux films hollywoodiens) pour trouver de tels exemples d’éloquence, de bravoure et de dévotion de soldats pour leur chef, dont quelques mots suffisent pour regonfler leur moral à bloc, décupler leurs forces, et leur permettre de remporter des batailles à un contre dix.
Ben Gourion disait qu’Israël disparaîtrait après avoir perdu sa première guerre. Depuis 2006, c’est chose faite, et malgré des succès diplomatiques apparents, il apparait de plus en plus clairement qu’Israël est inéluctablement engagé sur la voie de l’extinction. Hassan Nasrallah est persuadé que sa génération assistera à la Libération complète de la Palestine.
Le Cri des Peuples
Cette vidéo ne sous-titre que la conclusion du discours
Transcription :
Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Louange à Dieu, Seigneur des Mondes, et que les prières et les salutations soient sur notre Maitre et Prophète Muhammad, sur sa noble famille, sur ses compagnons fidèles et sur l’ensemble des Prophètes et des Messagers.
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
Dieu le Très-Haut dit dans son Noble Livre. Au Nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. « En vérité, Dieu a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis ; ils combattent sur la Voie de Dieu, et tuent et se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Torah, l’Évangile et le Coran. Et qui est plus fidèle à sa promesse que Dieu ? Réjouissez-vous donc de la transaction que vous avez effectuée (avec Dieu) ! C’est là le comble du succès. » (Coran, 9, 111) Dieu le Très-Haut et le Puissant a dit la vérité.
O mes frères et sœurs, ô mes chers et bien-aimés, en ce 18e jour de l’agression sioniste barbare contre le Liban, l’agression américano-sioniste barbare contre le Liban, je me dois à nouveau de m’adresser à vous pour évoquer un certain nombre de points touchant à différents aspects de la bataille qui se livre actuellement, que ce soit sur les plans politique, sur le terrain, au niveau populaire et officiel, au niveau du Liban et au niveau de la Communauté (arabo-musulmane). Et en particulier, à la fin de mon discours, je tiens à adresser mon message en réponse à la lettre que m’ont adressée les combattants (du Hezbollah) et qui a été publiée hier (dans les médias).
Je commence par aborder le terrain, car c’est avant tout ce qui ce passe sur le champ de bataille qui est décisif dans le développement de la confrontation. Car si aujourd’hui il y a toutes ces avancées sur le plan politique et ces tentatives de trouver une issue à la crise, c’est avant tout un bienfait dû à la persévérance héroïque de la Résistance libanaise sur le champ de bataille, ainsi qu’à celle du peuple libanais et de tout le Liban, dans toutes ses sectes, toutes ses régions, toutes ses composantes et toutes ses institutions. Il est clair jusqu’à présent que l’ennemi sioniste n’est parvenu à réaliser aucun accomplissement militaire. Ce n’est pas seulement moi qui le dis, ils le disent eux-mêmes, le monde entier le dit et les analystes politiques et militaires le disent. Lorsque ces derniers parlent de la poursuite de la guerre, ils disent que l’ennemi cherche à réaliser un accomplissement militaire qui lui permettrait de s’engager dans la voie d’une résolution politique du conflit. Tout le monde reconnait que jusqu’à présent, l’ennemi n’a réalisé aucun accomplissement militaire. Quant à la destruction de l’infrastructure, l’assassinat des civils, l’exode forcé des habitants et la destruction des maisons, ce n’est pas un accomplissement militaire à proprement parler, c’est un accomplissement barbare, monstrueux, et nous ne pouvons en aucun cas leur permettre de le faire fructifier sur le plan politique.
Jusqu’à présent, l’ennemi n’a réalisé aucun accomplissement militaire, mais il a des failles militaires importantes et a reçu des revers violents sur le plan militaire. Jusqu’à présent, de manière très synthétique sur cet aspect, le plus important de ses navires militaires a été détruit, une de ses trois (corvettes Sa’ar 5 détruite dès les 2e jour de la guerre). Au niveau naval, ses forces navales ont subi des pertes sévères et humiliantes. Et quant à ses forces terrestres, la plus importante Brigade de ses forces terrestres, la Brigade Golani, a subi une défaite écrasante, au point que l’un des principaux officiers de cette Brigade a déclaré que la force qui a été détruite dans les environs des trois villes de l’héroïsme, de la virilité, du courage et de la gloire, la trinité Maroun al-Ras, Bint Jbeil et Aït Aroun, constituait le fer de lance de la Brigade Golani, soit l’élite de l’élite de l’armée israélienne, qui a été complètement détruite, entre les tués, les blessés et ceux qui sont en état de choc psychologique. Et comme vous pouvez le voir sur certaines images, si des soldats étaient transportés sur des brancards allongés sur le ventre, c’est parce qu’ils ont été blessés dans le dos (en pleine débandade), ces forces qui abandonnent et fuient le champ de bataille comme des rats.
Au niveau aérien, le mouvement des hélicoptères est très limité, et ils comptent exclusivement sur les avions de guerre. Jusqu’à présent, malgré des milliers de frappes, des milliers de tonnes (de bombes), la destruction des ponts, des édifices, des maisons et des rues, les civils tués (par centaines), l’aviation israélienne n’a pas réussi à mettre fin à nos frappes contre les colonies (au Nord de la Palestine occupée), et celles-ci sont même passées au stade suivant, (touchant Israël) au-delà de Haïfa, dans toute leur capacité.
En plus de ses failles et de son échec (cuisant), l’ennemi s’efforce de dissimuler ses pertes, et ce n’est pas nous qui dissimulons nos pertes. Nos données de terrain confirment que ses pertes sont beaucoup plus grandes que ce qu’il annonce, et il ne le fait que progressivement (et au compte-gouttes). Pourquoi l’ennemi impose-t-il un contrôle sévère sur les médias et tout ce qu’ils disent ? C’est pour que son peuple et le nôtre ne voient pas l’ampleur des pertes matérielles, humaines et morales qui sont infligées à cet ennemi. Même pour les sondages qu’ils publient, nos informations de l’intérieur (d’Israël) nous confirment qu’ils sont fabriqués de toutes pièces, dans le cadre de leur guerre psychologique. Mais il y a des vérités que l’ennemi ne parvient pas à cacher à son peuple, au nôtre et au monde.
Quand donc, ô mes frères et sœurs, durant toutes les guerres israélo-arabes, quand est-ce que deux millions d’Israéliens ont été poussés à l’exode ou contraints de se terrer dans les refuges durant 18 jours et plus encore ? Et ce nombre augmentera au fur et à mesure de l’augmentation de nos frappes toujours plus au-delà de Haïfa. Car nos frappes sur la ville de Afoula et sur sa base militaire ne constituent que le début de ce stade, et il y a beaucoup de villes du centre (d’Israël) qui seront dans la sphère de nos frappes durant le stade au-delà de Haïfa si cette agression barbare contre notre pays, notre peuple et nos villes se poursuit. L’ennemi peut-il dissimuler l’ampleur des pertes économiques et financières considérables qui ont été infligées à l’entité (sioniste) ? Je laisse aux spécialistes le soin de les détailler. Mais les pertes les plus importantes sont dans la vision, la confiance et le moral du peuple à l’égard de ses dirigeants et de son armée (prétendument) invincible, de ses services de sécurité (réputés) tout-puissants, et de leur capacité à affronter un peuple petit en nombre et un pays petit en superficie et en capacités, et une Résistance populaire aux moyens matériels et humains limités, mais puissante dans sa détermination et sa foi.
C’est ce que nous décrit le propos de Shimon Peres, à savoir que cette bataille est une question de vie ou de mort pour Israël. Bien sûr, il ne veut pas dire que la Résistance va entrer en Palestine et la libérer et effacer, liquider et faire disparaitre l’entité (sioniste). Mais il comprend bien que cette persévérance formidable du Liban et cet héroïsme, s’ils devaient se conclure par une victoire, vont mettre fin à l’arrogance, au despotisme, à la morgue et à l’âme (conquérante) sur lesquels son entité a été fondée. Et par conséquent, cette entité n’aura plus aucun avenir. C’est là que réside la question de vie ou de mort dans la bataille menée aujourd’hui par Israël. Lorsque le peuple de cet Etat tyrannique perd confiance en son armée (prétendument) héroïque, c’est le début de la fin pour cette entité, car Israël est un Etat fondé pour une armée, et l’armée n’y est pas une instance subalterne de l’Etat (contrairement à tous les autres pays). Lorsque les Israéliens sentent que cette armée est devenue incapable, faible, vaincue, humiliée et en échec, en toute certitude, il s’agit d’une question de vie et de mort.
O mes frères et sœurs, la seule voie qui reste pour l’ennemi est de faire pression sur le Liban, sur la Résistance, sur l’Etat et sur le peuple. Ils ne peuvent rien faire d’autre, absolument rien, que d’augmenter les souffrances humaines et sociales en forçant davantage de gens à l’exode, en tuant davantage de civils et en détruisant davantage de maisons et d’infrastructures. Israël espère pouvoir utiliser ces souffrances dans ses pressions politiques exercées sur tous pour réaliser par la voie politique ce qu’il a été incapable d’accomplir par la force militaire. Mais ô (mon cher) peuple, cela échouera du fait de votre patience, de votre persévérance et de votre endurance.
C’est dans ce but que Condoleeza Rice est revenue dans la région afin d’essayer une nouvelle fois d’y imposer ses conditions au Liban, au service de son projet de Nouveau Moyen-Orient et d’Israël. A ce sujet, nous devons savoir, et ce sont également nos informations qui nous l’indiquent, qu’Israël est aujourd’hui prêt et disposé à mettre fin à son agression, car il a maintenant peur de l’inconnu et de davantage d’enlisement, et c’est l’administration américaine qui insiste pour qu’il poursuivre son agression contre le Liban. Aujourd’hui, plus que jamais, Israël apparaît comme l’instrument obéissant et exécuteur d’un projet et d’une décision des Etats-Unis.
Dans ce contexte, et afin que le Liban gagne la bataille, le Liban a besoin d’une volonté politique à la hauteur de la volonté des Résistants sur le terrain, du (peuple) endurant, des déplacés et de ceux qui les soutiennent parmi tous les enfants du peuple libanais. Aujourd’hui, le Liban a besoin d’une volonté populaire complètement unie, afin que tous ses sacrifices ne soient pas réduits à néant. Nous veillons scrupuleusement à susciter cette volonté et ce soutien (populaires). Et au stade où nous sommes, nous veillons particulièrement à ce que le gouvernement soit fort pour assumer sa responsabilité nationale dans l’intérêt du Liban et de son peuple. Nous veillons à coopérer avec le gouvernement et avec tous les mouvements et forces politiques pour que le Liban soit uni et fermement rassemblé autour de ce qui préserve et garantit ses intérêts nationaux. Et c’est sur cette base que nous agissons. Mais assurément, le gouvernement se doit pour sa part d’agir de telle sorte qu’il se conforme à la volonté des Libanais, qu’ils expriment par leur endurance, leur unité, leur fierté, leur abnégation face aux blessures et leur disposition au sacrifice. Nous devons tous savoir que malgré toute cette destruction, et grâce à notre persévérance à tous, nous, le Liban, avons une occasion historique de libérer chaque pouce de notre territoire, de libérer nos prisonniers et de garantir notre souveraineté nationale, si bien que nos cieux, notre espace maritime, notre terre et nos citoyens ne seraient plus exposés aux violations et aux agressions israéliennes.
O (mes chers) Libanais, l’important aujourd’hui est de tenir bon pour être victorieux avec la grâce de Dieu, et nous serons victorieux si Dieu le veut. Je souhaite commenter ce que je lis et ce que j’entends depuis plusieurs jours sur la question de la victoire et sur ce à quoi elle sera employée et dédiée. J’ai lu de nombreuses déclarations, et j’ai eu écho de plusieurs rencontres politiques où la question posée était : qu’adviendra-t-il si la Résistance est victorieuse ? Et je sais également que certaines personnes au sein de certains partis politiques – je ne dis pas (forcément) les dirigeants de ces partis, mais certaines personnes – effraient leurs partisans sur les conséquences d’une telle victoire de la Résistance. Je réponds de manière catégorique :
Premièrement, le Liban et son peuple ont déjà une expérience avec cette Résistance durant la victoire de 2000, et sur la manière dont elle s’est comportée [pas de représailles contre les collaborateurs libanais, laissés aux mains de la justice ; pas d’accaparement du pouvoir ; victoire dédiée à tous les Libanais et à tous les Arabes ; etc., etc.].
Et deuxièmement, je confirme dès à présent que la victoire sera pour tout le Liban, pour toutes ses régions, pour toutes ses confessions, pour tous ses partis, pour toutes ses institutions officielles et populaires, pour le Liban en premier lieu bien sûr, mais ce sera également une victoire pour tous les Arabes, tous les musulmans, tous les chrétiens et tous les hommes dignes de ce monde, tous ceux qui se sont dressés contre cette agression, ont défendu le Liban, que ce soit par une parole, un acte ou un (simple) soutien (moral). Cette victoire constituera en particulier pour les membres de la Résistance, leurs proches et les masses populaires qui les soutiennent un élan fort vers davantage d’amour et de proximité avec tous les Libanais, surtout ceux qui les ont soutenus et assistés politiquement et dans les médias, et ceux qui ont accueilli, embrassé et traité comme des invités d’honneur (les réfugiés), de Saïda au Mont-Liban Nord, en passant par le Mont-Liban Sud, Beyrouth, le Nord, la Bekaa… Cette victoire sera une impulsion pour reconstruire le Liban plus beau encore qu’il ne l’était, le beau Liban, mais le Liban fort. Le beau Liban, mais le Liban digne. Cette victoire sera une impulsion vers l’unité et l’intégration (de tous les Libanais), et non pas un moyen (pour le Hezbollah) de l’emporter ou de s’imposer (sur les autres partis ou composantes du Liban). Cette victoire constituera une forte impulsion pour concrétiser notre unité nationale qui a été incarnée par notre peuple durant ces jours (de guerre), notre peuple qui a également incarné les valeurs de notre Maître le Messie (Jésus-Christ), que la paix soit sur lui, et les valeurs du Messager de Dieu Muhammad, que la paix soit sur lui et sur sa famille, par la prise en charge, la solidarité, l’affection, la synergie, l’ardeur, l’entraide et l’amour dont tout le peuple libanais a fait preuve.
Je le dis en quelques mots très brefs et empreints de responsabilité, et j’espère que certaines personnes n’iront pas trop loin par des commentaires excessifs sur ce propos, mais je déclare aux Libanais : aucun d’entre vous ne doit redouter une victoire de la Résistance, mais vous devez craindre (plus que tout) sa défaite. C’est ainsi que doivent se comporter les patriotes.
O mes frères et sœurs. Nous assistons à des mouvements populaires de plus en plus forts dans les différents pays arabes et musulmans, et dans le monde entier, qui manifestent leur solidarité avec le Liban et avec la Palestine. En toute certitude, cela nous renforce, nous réconforte et nous fait plaisir, et nous les remercions et les respectons pour tout cela. A cet égard, on peut entendre des paroles, des prises de position ou des fatwas qui nuisent à l’unité de la position et à l’âme de la bataille. Nous ne devons pas être influencés par celles-ci, et je déconseille vivement à quiconque parmi nous de réagir de manière inadaptée. Car une réaction fautive de notre part, de même que ces fatwas, sera au service de notre ennemi et de l’ennemi de notre pays et de notre Communauté (arabe et musulmane). J’adresse mes remerciements les plus sincères aux honorables savants et muftis du monde musulman et aux dirigeants des mouvements islamiques partout dans le monde musulman qui œuvrent pour contrecarrer les tentatives de sédition et d’éclatement des rangs des musulmans, surtout en ce stade particulièrement dangereux.
Quant à ce qui touche aux gouvernements et aux régimes [en particuliers ceux d’Arabie Saoudite et du Golfe], nous n’avons demandé à aucun d’entre eux de combattre avec nous, ni même de nous défendre. Tout ce que nous leur avons demandé, c’est de ne pas couvrir l’agression contre notre pays et notre peuple, c’est tout. Rien de plus. Bien qu’ils soient capables de faire beaucoup pour le Liban, et au minimum, d’utiliser toutes leurs capacités, leurs ressources et leurs relations pour faire cesser l’agression, rien de plus. Quoi qu’il en soit, lorsqu’un développement positif se produit dans la position de n’importe quel pays arabe à l’égard du Liban, et que cet Etat fait un pas pour l’aider et le soutenir, et fait des efforts pour mettre fin à l’agression contre lui, nous le recevons avec tout notre amour, toute notre reconnaissance et tout notre respect. Nous ne cherchons pas à nous faire des adversaires ou des ennemis. Nous demandons l’unité, la proximité, la coopération et l’entraide (entre les pays et peuples arabo-musulmans). Et tout ce que nous convoitons, c’est le bien et la dignité pour notre pays et pour notre Communauté (arabo-musulmane). Et dans ce but, nous sacrifions nos vies et notre sang, et c’est ce que nous possédons de plus cher.
Puisque nous parlons de gouvernements et de régimes, je tiens également à réagir à ce qui a été dit ces derniers jours en fait de questions visant non pas à demander des réponses, mais à dénigrer la Syrie et l’Iran, des questions qui nous ont été posées et nous demandent « Où sont vos alliés dans cette bataille acharnée ? » Je me contente aujourd’hui de répondre que ces deux pays, l’Iran et la Syrie, n’ont encouragé personne à attaquer le Liban, et n’ont œuvré à apporter aucune couverture à cette guerre. Ils n’ont jamais marchandé (leur soutien) à la Résistance au Liban et en Palestine, ni par le passé, ni aujourd’hui, ni à l’avenir, malgré le fait que les portes étaient grandes ouvertes. Ces deux pays continuent à se tenir aux côtés du Liban, de son peuple et de sa Résistance, et mettent en œuvre toutes leurs capacités, auprès de leurs amis dans le monde, pour stopper l’agression sioniste contre le Liban, loin de toute surenchère et de tout chahut, afin de ne pas être accusés de s’ingérer dans la crise pour l’instrumentaliser à leur avantage dans la région. Ils ne souhaitent que le bien au Liban, à son peuple et à sa Résistance. Et nous n’attendons rien de plus de leur part.
A ce sujet, je tiens à souligner avec toute ma reconnaissance ce que fait la Syrie, tant au niveau de ses dirigeants, de son gouvernement et de son peuple, pour des dizaines de milliers de réfugiés libanais. Nous recevons des nouvelles des soins, des honneurs et des attentions qui leur sont conférés. Cela mérite nos remerciements et notre fierté. Et nous n’attendions pas moins d’eux.
O mes frères et sœurs. J’arrive à la dernière partie de mon discours, dans laquelle je vais m’adresser au peuple Libanais et répondre à la lettre des combattants de la Résistance, et adresser un message à l’ennemi et au monde.
A notre peuple bon et endurant, dans leurs villes et leurs villages, et aux réfugiés qui ont dû les quitter malgré eux, aux patients, aux bienfaisants, à ceux qui ont foi dans notre victoire (prochaine), à ceux qui ont ébahi le monde par leur patience, leur endurance, leur confiance et leur attachement (envers la Résistance) ; aux personnes âgées, aux femmes, aux enfants, aux malades ; aux familles qui voient la terre trembler (sous les bombardements) et les cieux gronder (du fait des avions israéliens) sans que cela altère en quoi que ce soit leur volonté, leur dignité et leur courage, qu’est-ce que je pourrais vous dire ? Y a-t-il des paroles qui puissent traduire fidèlement votre mérite et votre statut (exalté) ? Je vous déclare, ainsi que mes frères : nous sommes prêts à sacrifier notre vie, notre sang, notre âme, pour racheter vos larmes, vos blessures, votre endurance et votre noblesse. O mes bien-aimés, vous rentrerez chez vous la tête haute et dignement, comme vous étiez, comme vous êtes et comme vous resterez. Nous ne pouvons que vous promettre cette victoire que vous souhaitez, et demander à Dieu de vous récompenser par les meilleurs de ses bienfaits ici-bas et dans l’au-delà, ô le plus noble, le plus digne et le plus généreux des peuples.
Et quant aux combattants, je leur dis : j’ai bien reçu vos lettres et j’ai entendu vos déclarations. Vous êtes, j’en jure par Dieu, tels que vous l’avez dit. Oui, vous êtes la promesse véridique, et vous êtes la victoire prochaine, avec la Grâce de Dieu. Vous êtes la libération des prisonniers, la libération du territoire, la protection de la patrie, de l’honneur et de la dignité.
O mes frères, vous êtes l’authenticité de l’histoire de cette Communauté (arabo-musulmane), et vous êtes le salut de son âme. Vous êtes sa civilisation et sa culture, ses valeurs, sa passion, et sa gnose.
Vous êtes le titre de sa bravoure. Vous êtes l’immortalité des cèdres sur nos sommets et l’humilité des épis de blés dans nos vallées. Vous êtes la fierté, comme les fières montagnes du Liban, plus fières que tous les arrogants et plus élevées que tous les hautains.
Vous êtes, après Dieu le Très-Haut, l’espoir et ceux sur qui on compte. Vous étiez, vous êtes toujours et vous resterez notre espoir et ceux en qui on place notre confiance.
J’embrasse vos têtes par lesquelles toutes les têtes se sont redressées, et j’embrasse vos mains qui sont fermement posées sur la détente (de vos armes), avec lesquelles Dieu le Très-Haut châtie ceux qui tuent Ses Prophètes et Ses adorateurs, et qui sont des corrupteurs sur Sa terre. Et j’embrasse vos pieds enracinés au sol, au point qu’ils ne tremblent pas, quand bien même (les secousses seraient telles que) les montagnes en seraient ébranlées.
O mes frères ! Vous qui avez consacré votre vie à Dieu, prêts à vous sacrifier sur Sa voie, et qui avez porté vos regards jusqu’aux confins des lignes ennemies, (aveugles à leur supériorité numérique et déterminés à les repousser jusqu’au dernier), ma réponse (à votre lettre) est ma reconnaissance, si vous m’acceptez comme l’un d’entre vous, et comme votre frère. Car vous êtes les dirigeants et vous êtes les maitres. Vous êtes la couronne sur nos têtes, et vous faites l’orgueil de cette nation. Vous êtes les hommes de Dieu par lesquels nous remportons la victoire.
Et quant à l’ennemi et au monde entier, je leur déclare : quelle que soit la longueur de la guerre, nous lui ferons face (victorieusement), et si grands que soient les sacrifices, c’est de cette matrice que nous sommes nés. Et dans la bataille de la détermination, nous ne cèderons pas, et nous ne serons pas vaincus. A Bush, Olmert et à tout tyran agresseur, je dis : « Faites tout ce que vous voulez, déployez tous vos efforts, mais par Dieu jamais vous n’effacerez notre souvenir, et jamais vous ne ferez disparaître notre Révélation. Tes troupes sont vouées à être éparpillées, et tes jours sont comptés. ‘Et les oppresseurs sauront bientôt quel sort funeste leur est réservé.’ (Coran, XXVI, 227) ‘Et la bonne fin est pour ceux qui craignent Dieu.’ (Coran, VI, 128). » (Sermon de Zaynab b. ‘Ali face à Yazid b. Mu’awiyya, après le martyre de son frère Hussein)
Que la paix soit sur vous, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Ses Bénédictions.
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