Les manifestants étaient agglutinés par centaines entre le parlement et la fontaine de Tourny, dès midi. La foule s’est par la suite densifiée et, au plus fort de l’attroupement, au moins 1000 personnes écoutaient les différents discours scandés par les organisateurs.
Contre le port du masque, parfois opposées à la vaccination et tantôt criant de toutes leurs forces « liberté », les personnes rassemblées ont tenu des propos hostiles envers le gouvernement, en particulier le Dr. Horacio Arruda, directeur national de la santé publique.
Des mots aussi lourds que « dictature » et « coup d’état » ont été employés par les manifestants. Dans le lot, on pouvait également apercevoir des partisans du président américain Donald Trump.
Pendant la pandémie, on n’avait pas besoin de masque. Maintenant, il n’y a plus de pandémie et il faut porter un masque? Ça n’a plus de logique
, a lancé une manifestante, faisant référence à la diminution du nombre de cas de COVID-19 cet été par rapport au printemps. La prochaine étape, on le sait que c’est la vaccination obligatoire
, a pesté un autre.
Même si toi t’as un masque, je ne te juge pas, je ne juge pas les gens à l’épicerie qui le mettent, mais jugez-moi pas.
L’événement s’est déroulé sous une présence policière discrète. Les organisateurs avaient visiblement mis en place leur propre équipe de sécurité. Radio-Canada a pu constater que celle-ci était intervenue à au moins une reprise pour empêcher des manifestants de gêner le travail des journalistes.
Un homme a confié qu’on souhaitait « éviter les débordements » vus la veille à Montréal, dans le cadre d’une manifestation de moins grande ampleur. Le journaliste de TVA, Yves Poirier, a en effet été invectivé par la foule pendant une intervention en direct.
De nombreux manifestants ont tout de même copieusement insulté les journalistes, dimanche, en plus des les filmer et de les photographier en train de faire leur travail.
Des privations justifiées
L’avocat Julius Grey, fervent défenseur des droits et libertés, reconnaît que les mesures gouvernementales peuvent brimer la population.
Mais à son avis, les mesures prises par le gouvernement, dont l’obligation de porter un masque dans les lieux publics fermés ou partiellement couverts, sont acceptables dans leur forme actuelle.
C’est une violation manifestement justifiée. […] Dans les limites raisonnables, c’est la crise qui permet ce genre de chose.
La Charte canadienne des droits et libertés mentionne que chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne
. Dans le cas de la pandémie, Me Grey croit qu’il est justifié de limiter certaines libertés pour maintenir le droit à la sécurité.
Il prévient cependant que le gouvernement se doit de ne pas aller trop loin
, comme obliger le port du masque partout, en tout temps. Les personnes ayant des problèmes de santé ou des limitations les empêchant de porter le masque doivent aussi être respectées, ajoute-t-il.
Me Grey soutient que ces violations
se doivent d’être temporaires
, et que les pénalités qui y sont associées, comme des amendes, doivent être proportionnelles
.
Le cabinet du premier ministre n’a pas donné de suite à une demande de réaction de Radio-Canada, dimanche. La veille, le cabinet de M. Legault a déclaré que la grande majorité des Québécois respectaient les consignes sanitaires. Au-delà de quelques cas isolés, les Québécois ont adhéré massivement au port du masque.
Avec la collaboration d’Alexane Drolet et de Hadi Hassin
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec