Par Brandon Smith − Le 10 juillet 2020 − Source Alt-Market.com
Pendant la première vague de confinement de la pandémie, l’Amérique est devenue un lieu plutôt surréaliste. Le choc initial dont j’ai été témoin chez les gens ordinaires de ma région a été troublant. La moitié des entreprises de la région ont fermé et un tiers des rayons des épiceries étaient vides. Le regard des gens était celui de la perplexité et de la peur ; leurs yeux étaient comme des soucoupes, personne ne fixait son téléphone portable comme d’habitude, et les gens se blottissaient contre leur chariot comme des chiens sauvages protégeant une carcasse.
Heureusement, cette tension s’est atténuée, mais seulement parce que la majorité des Américains supposaient depuis deux mois que la pandémie allait s’estomper en été et que le « déconfinement » serait permanent. Malheureusement, c’est une illusion qui va mordre les gens au cul dans le ou les deux mois à venir.
Dans l’article « La réouverture économique est une fausse piste », publié fin mai, j’ai déclaré :
les restrictions se poursuivront dans les principaux centres de population américains, tandis que les zones rurales se sont pour la plupart déconfinées en fanfare. Le résultat final sera un afflux de citadins vers les villes rurales à la recherche d’un soulagement par rapport aux conditions de confinement plus strictes. Dans un mois environ, nous devrions voir apparaître de nouveaux foyers épidémiques dans des endroits où la transmission était limitée. Je suggère qu’avant les vacances du 4 juillet, les gouvernements des États fédérés et le gouvernement fédéral vont parler de nouvelles mesures de confinement, en utilisant comme excuse le pic d’infection prévisible.
J’ai également noté :
Il semble bien que la plupart des Américains détestent le confinement. Mais seront-ils dupés par la « réouverture » dans la complaisance pendant les prochaines semaines alors que le gouvernement se prépare à les frapper avec la prochaine série de restrictions ? Seront-ils tellement pris au dépourvu qu’ils ne sauront pas comment réagir ? Imaginez la dévastation économique d’un seul autre événement de confinement à l’échelle nationale ? Ce sera un carnage, et la population perdra beaucoup d’espoir.
Dans « Pandémie et effondrement économique : Les prochains 60 jours », publié en avril, j’ai prédit :
L’ampleur de la crise sera beaucoup plus claire dans les deux prochains mois pour la majorité. Il en résultera des troubles civils en été, probablement suivis par des niveaux de pauvreté extrême en hiver. Aucune mesure de « réouverture » ne fera beaucoup pour arrêter l’avalanche qui a déjà commencé.
Ma position de l’époque, concernant les pics d’infection secondaire durant l’été ainsi que les nouvelles restrictions de confinement, semble s’être révélée correcte. Actuellement, les infections signalées quotidiennement aux États-Unis atteignent le chiffre record de 50 000 par jour ou plus et les cas augmentent dans 40 États sur 50. Nombre des nouveaux foyers d’infection se trouvent dans des zones plus rurales et dans des États que beaucoup de gens pensaient avoir évité la vague initiale, notamment la Californie. Les acheteurs de maisons se sont précipités en masse vers les zones rurales et suburbaines de l’Amérique, loin des villes. La grande migration a commencé.
Par la suite, l’anxiété du public augmente à nouveau. Les protestations comme celles du Michigan à propos des confinements étaient en grande majorité pacifiques, mais les militants du mouvement pour la liberté ont été diabolisés et accusés d’« inciter à la violence » et de « propager le virus ». Certains groupes ayant un programme politique de gauche ont utilisé la mort de George Floyd pour créer des troubles civils. Les grands médias ont surtout fait l’éloge de ces groupes et ont refusé de reconnaître qu’ils pouvaient propager le virus.
Le double standard est clair, mais ce n’est qu’un début.
Comme je le dis depuis quelques mois, la vraie crise publique frappera lorsque les confinements secondaires seront appliqués, que ce soit par les gouvernements des États ou par le gouvernement fédéral. Ne vous y trompez pas, ces ordres arrivent. Nous pouvons déjà constater que des restrictions sont mises en œuvre dans certains États, bien qu’ils refusent encore d’appeler la situation un « confinement total ».
La Californie a récemment ajouté 24 comtés à sa « liste de surveillance Covid », et la plupart de ces comtés ont ajouté de nouvelles restrictions, y compris de nombreuses entreprises non essentielles à qui l’on ordonne de rester fermées.
Le gouverneur de l’Arizona a annoncé des restrictions dans tout l’État, y compris des fermetures d’entreprises, suggérant qu’il pourrait y avoir une réouverture à la fin du mois de juillet. Si l’on se fie au confinement précédent, cela signifie que le prochain déconfinement n’aura probablement pas lieu avant début septembre.
Des restrictions similaires ont été annoncées au Texas, en Floride, en Géorgie, etc. Il s’agit essentiellement d’un nouveau confinement qui n’a pas encore été officiellement qualifié comme tel.
Qu’est-ce que cela signifie pour l’économie américaine si on se projette un peu ?
Eh bien, les premiers confinements ont provoqué une explosion du chômage, avec 40 millions d’emplois perdus en plus des quelques 11 millions de chômeurs existants. Au-delà, on peut ajouter les 95 millions de personnes sans travail qui ne sont plus comptabilisées sur les listes du Bureau des statistiques du travail. Seule une partie de ces emplois a été récupérée lors du déconfinement. Selon Shadowstats.com, le taux de chômage réel, y compris les catégories U-6, est de 31 %, soit à peu près le même niveau que pendant la Grande Dépression.
Jusqu’à présent, en 2020, 4 300 grands magasins de détail ont fermé leurs portes, s’ajoutant aux milliers d’entreprises déjà touchées en 2019 dans ce que beaucoup appellent « l’apocalypse du commerce de détail ». Les fermetures de petites entreprises sont plus difficiles à évaluer en ce moment, mais selon Yelp, plus de 41 % des participants à la liste annoncent qu’ils ferment pour de bon.
Ce résultat était facile à prévoir lorsqu’il est apparu que seulement 13 à 18 % des entreprises demandant des prêts de sauvetage pour les petites entreprises ont reçu une aide, et que la moitié de ces entreprises étaient en fait de grandes sociétés
Que se passera-t-il ensuite ? Les entreprises qui ont survécu à la première phase de confinement vont maintenant être frappées à nouveau, durement. Je m’attends à ce que 50 % de petites entreprises supplémentaires ferment définitivement ou annoncent leur faillite au cours de l’été et de l’automne prochains. Cela signifie une deuxième grande vague de pertes d’emplois dans le secteur des services.
Il est important de rappeler que l’économie américaine est basée à 70 % sur les services et qu’environ 50 % du total des emplois sont fournis par les petites entreprises. Les fermetures frappent sans pitié ces deux secteurs de notre système. Et comme la plupart des aides des plans de sauvetage du gouvernement sont détournées vers les grandes entreprises, c’est comme si quelqu’un essayait délibérément d’écraser le pilier des petites entreprises qui soutient notre économie. Si vous essayez d’entraîner les États-Unis dans un effondrement économique, les confinements du à la Covid-19 sont une couverture parfaite pour y parvenir.
Une autre menace économique est le ralentissement de la chaîne d’approvisionnement. Il y aura de nouvelles pénuries sur de nombreux produits. J’ai reçu de nombreux courriels de lecteurs travaillant dans la fabrication, la réparation et l’acquisition de pièces vitales pour de grandes entreprises qui m’ont dit que des composants simples, tels que les pièces électroniques et industrielles nécessaires aux usines pour produire des biens et réparer des marchandises, ont presque disparu. Cela signifie qu’ils ne sont plus produits à l’étranger, dans des endroits comme la Chine, que ce soit en raison de la pandémie ou d’un conflit géopolitique. On me dit qu’il faut au maximum deux mois avant que ces composants ne disparaissent complètement.
Le plus grand danger, cependant, est la probabilité plus élevée de troubles civils. J’ai entendu beaucoup de gens dire que les Américains ne supporteront « jamais » une autre série de confinements. Je pense que cela dépend de l’État dans lequel vous vivez. Si vous vivez dans des endroits comme la Californie, l’Illinois, New York ou même la Floride, la majorité des gens vont se conformer aux confinements même en cas de calamité financière. Pour les États de l’intérieur plus conservateurs, ce n’est pas aussi sûrs. Quoi qu’il en soit, je m’attends à ce qu’au moins la moitié du pays soit confinée dans les prochaines semaines, et les endroits qui ne seront pas confinés seront accusés de « mettre égoïstement les autres en danger ».
Comme je l’ai dit à maintes reprises depuis le début de cette crise, peu importe la dangerosité ou la mortalité d’un virus ; l’arrêt de l’économie est une destruction assurée et n’est pas une réponse acceptable.
Bien entendu, certains groupes d’intérêt particuliers tirent un grand profit de la peur et du chaos accrus qu’entraîne l’instabilité économique. En ce moment, des États comme la Géorgie s’efforcent de mettre en place une garde nationale pour réprimer les troubles, et je pense que cela va s’étendre à de nombreux endroits aux États-Unis au cours de l’été. Ils savent ce qui vient et ils s’inquiètent de voir les gens se heurter au mur de la pauvreté qui les attend et réagir avec colère.
Comme l’a publié en mars dernier l’université globaliste Imperial College of London, le plan prévoit que les confinements se poursuivent par intermittence pendant les 18 prochains mois, voire plus. Cela ne va pas disparaître, et après la prochaine vague de confinement, la plupart des Américains vont enfin s’en rendre compte.
Plutôt que de promouvoir une production localisée, des économies indépendantes et l’autosuffisance, l’establishment va suggérer la loi martiale et la tyrannie médicale comme solution au problème de la pandémie. En d’autres termes, ils vont exiger un contrôle total de la population et l’effacement des libertés constitutionnelles au nom du « bien commun ».
Ce sont les mêmes personnes qui ont minimisé la pandémie au début de l’année et ont refusé d’arrêter les voyages en provenance de Chine jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Ce sont également les mêmes personnes (dont le Dr Anthony Fauci) qui ont donné aux Chinois des millions de dollars pour jouer avec le coronavirus au laboratoire de niveau 4 à Wuhan, qui est la source probable de l’épidémie actuelle. Je ne sais pas pourquoi quelqu’un voudrait donner plus de pouvoir aux personnes qui ont causé la crise au départ.
Trois facteurs travaillent main dans la main pour miner la stabilité des États-Unis et créer une justification pour les contrôles totalitaires, notamment le krach économique, les troubles civils et la pandémie elle-même. Comprenez que les préparatifs pour vous protéger, vous et votre famille, doivent être finalisés maintenant. Il n’y aura pas de reprise, même mineure, après le prochain confinement.
Brandon Smith
Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone
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