Jusqu’où ira l’escalade entre la Chine et les États-Unis ?

Jusqu’où ira l’escalade entre la Chine et les États-Unis ?

Par Pierre-Antoine Donnet

Fermetures soudaines des consulats chinois à Houston et américain à Chengdu, joutes verbales d’une grande virulence, appel américain à « une coalition du monde libre » contre la Chine… La guerre froide entre la Chine et les États-Unis a connu en une semaine à peine une escalade dramatique qui conduit les observateurs à se poser la question : jusqu’où ira-t-elle ?

Texas, dans un délai de 72 heures. Une mesure inédite depuis l’établissement des relations diplomatiques entre Washington et Pékin en 1979. « Les États-Unis ne toléreront pas les violations de notre souveraineté et l’intimidation de notre peuple par la Chine, tout comme nous n’avons pas toléré les pratiques commerciales injustes, le vol des emplois américains et d’autres comportements flagrants. Le président Trump insiste sur la justice et la réciprocité dans les relations sino-américaines, a expliqué Morgan Ortagus, une porte-parole du département d’État américain, rappelant que, selon, la convention de Vienne, les diplomates d’État doivent « respecter les lois et règles du pays hôte » et « ont le devoir de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de cet État ». « Cette semaine, nous avons fermé le consulat chinois à Houston car il était devenu un repaire pour un réseau d’espionnage et de vol de propriété intellectuelle, a, lui, indiqué le secrétaire d’État américain Mike Pompeo. La Chine nous vole notre propriété intellectuelle si précieuse et s’empare de secrets qui coûtent des millions d’emplois à travers l’Amérique. »

Pékin a presque immédiatement répliqué en décidant ce vendredi 24 juillet d’imposer la fermeture du consulat américain de Chengdu. La fermeture de cette représentation diplomatique, ouverte en 1985 dans la capitale de la province du Sichuan, n’est pas sans conséquence pour les États-Unis puisqu’elle couvre tout le sud-ouest de la Chine, dont en particulier la « région autonome du Tibet ». Selon son site Internet, elle compte pas moins de 200 employés, dont 150 de statut local.

Sitôt la fermeture du consulat chinois de Houston, Mike Pompeo s’est livré jeudi 23 juillet à une diatribe extrêmement virulente à l’égard de la Chine. Ses mots rappelaient plus que jamais la Guerre froide avec l’Union soviétique. Le chef de la diplomatie américaine a appelé « le monde libre » à « triompher » face à la « nouvelle tyrannie » incarnée selon lui par la Chine communiste. « La Chine d’aujourd’hui est de plus en plus autoritaire à l’intérieur du pays, et plus agressive dans son hostilité face à la liberté partout ailleurs », a-t-il déclaré dans un discours prononcé depuis la bibliothèque présidentielle Richard Nixon à Yorba Linda, en Californie. Si nous nous inclinons maintenant, nos petits-enfants pourraient être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actes constituent le premier défi du monde libre. » La diplomatie chinoise a quant à elle dénoncé une « calomnie malveillante » qui « démolit le pont d’amitié entre les Chinois et les Américains ».

« Coalition mondiale » contre la Chine

Mais Mike Pompeo ne s’est pas arrêté là. Mardi 21 juillet, en visite à Londres, le secrétaire d’Etat a appelé de ses vœux la création d’une « coalition mondiale » pour contrer « la menace » représentée, selon lui, par la Chine. Le même jour, le département américain de la Justice a rendu public un acte d’inculpation visant trois ressortissants chinois accusés de cyber-espionnage entre 2014 et 2020 – les trois hommes sont soupçonnés d’avoir piraté plusieurs entreprises américaines, dont certaines liées à la recherche sur la « pandémie » de Covid-19, pour leur dérober des secrets industriels. La police américaine soupçonne en outre une chercheuse chinoise, Tang Juan, accusée d’avoir dissimulé ses liens avec l’Armée populaire de libération (APL) pour obtenir un visa américain, de s’être réfugiée au consulat chinois de San Francisco afin d’échapper à son arrestation. Le département de la Justice a finalement annoncé son arrestation vendredi.

La rivalité sino-américaine s’est singulièrement envenimée avec la « pandémie » du Covid-19. Dans leur escalade verbale, les États-Unis et la Chine en sont venus aux insultes. Et la Chine n’est pas en reste. Dans un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergey Lavrov le 18 juillet, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a insisté sur le fait qu’à ses yeux, « les États-Unis, qui ont recours à des mesures extrêmes et crée des points chauds et la confrontation dans les relations internationales, ont perdu la tête, leur moralité et leur crédibilité. Les États-Unis ont poursuivi leur politique « America First », poussant l’égoïsme, l’unilatéralisme et l’intimidation jusqu’à son extrême limite et ce n’est pas ce qu’une grande puissance devrait être. »

Seule information positive dans ce sombre paysage, l’annonce mardi par le secrétaire américain à la Défense Mark Esper de son souhait de se rendre en visite en Chine d’ici la fin de l’année afin, a-t-il dit, « de renforcer la coopération dans des domaines d’intérêt commun et d’établir les systèmes nécessaires de communication en situation de crise ».

Les tensions de la Chine avec l’Union Européennes se sont également tendues. Selon le quotidien anglophone de Hong Kong South China Morning Post qui a consulté un projet de document, le Conseil européen a l’intention de restreindre la vente par les 27 pays membres de l’UE de « matériels pouvant être utilisés par les forces de sécurité de Hong Kong pour la répression de mouvements de contestation et pour la surveillance de la population ». Ce document doit être adopté en réaction à l’imposition le 30 juin par Pékin de la « loi sur la sécurité nationale » à Hong Kong. Ce document européen, qui doit être formellement adopté d’ici la fin juillet, juge que cette loi controversée représente « un sujet de grave inquiétude » « non conforme avec les engagements internationaux souscrits par la Chine avec la déclaration conjointe sino-britannique de 1984 » qui régit Hong Kong depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

illustration: Le président Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping au sommet du G20 à Osaka le 29 juin 2019. (Source : CNBC)  

source:https://asialyst.com/fr/2020/07/25/chine-etats-unis-jusqu-ou-escalade/

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You