Ça y est, la ville de Rennes a enfourché son cheval de bataille, elle a pris le taureau par les cornes, elle a donné le coup de grâce : c’est validé et acté, les écoles de la métropole bretonne seront désormais équipées de cours de récréation d’un nouveau genre, si je puis me permettre l’expression.
En effet, c’est dans le quartier de Maurepas, banale cité HLM, que doivent pousser les deux premières écoles du futur, équipées « d’espaces de jeux diversifiés, appropriables par tous et participant au bon climat scolaire ».
Exit le terrain de foot : les garçons avaient une fâcheuse tendance à s’étaler et à occuper tout l’espace central, reléguant les filles à la périphérie, ce qui est un affreux symbole de domination du masculin sur le féminin – c’est pas moi qui le dit, ce sont les spécialistes de l’inclusion territoriale : urbanistes, architectes, sociologues et artistes qui ne doivent leur existence qu’à l’odieuse prégnance de normes machistes jusque dans l’aménagement urbain.
Avouez que faire de tours en bétons remplies de dealers l’égérie du combat contre les inégalités femme-homme, les discriminations de genre et la LGBTXYZphobie, c’est pas banal ! Il fallait bien 15 millions d’euros pour réussir ce prodige.
L’architecture au service de la coercition, c’est pas nouveau, certes, mais jusqu’où va-t-on pousser l’ironie ? Et à quel prix ? Quels outils de torture géniaux allons-nous encore inventer pour redresser la société jusqu’à atteindre l’Homme nouveau – qui n’en sera plus un ?
On surfe sur la même vague à la mairie de Lyon, où l’écolo Grégory Doucet vient d’adopter, pour ses communiqués, l’écriture inclusive.
Bien sûr, nos élus agissent non par conviction profonde mais par opportunisme politique. Il est de bon ton de s’afficher en faveur de la lutte contre les discriminations, ça ne mange pas de pain.
En attendant, les enfants s’abrutissent toujours plus sur les bancs des écoles, les programmes scolaires n’ont plus d’autre ambition que d’être eux aussi dans le vent. Quelle tartufferie ! Vivement que les masques tombent, et quelques têtes avec.
Carmen Daudet
Pour lutter contre le phénomène d’occupation inégalitaire de l’espace, la ville de Rennes va doter ses nouvelles écoles de cours de récréation « non genrées ».
Dans les cours d’école, les garçons jouent au centre, les filles sont reléguées sur les côtés. Pour lutter contre cette occupation de l’espace peu égalitaire, souligné par une enquête de l’UNICEF parue en novembre dernier, la ville de Rennes a décidé de doter ses nouvelles écoles de cours de récréation « non genrées ».
La capitale bretonne, qui a fait de l’égalité filles-garçons l’un des objectifs de son projet éducatif local, s’inspire d’une expérience menée par la ville de Trappes (Yvelines). Concrètement, les cours de deux nouveaux groupes scolaires (maternelle et primaire) attendus en 2023 devront disposer « d’espaces de jeux diversifiés, appropriables par tous (non « genrés ») et participant au bon climat scolaire », selon une délibération du conseil municipal.
« Les enfants sont imprégnés de l’idée d’une inégale valeur entre ce qui est féminin et masculin et la mixité ne garantit pas l’égalité filles-garçons », a expliqué à l’AFP Geneviève Letourneux, conseillère municipale déléguée aux droits des femmes.
« Les filles intègrent très tôt l’idée que l’espace central de la cour n’est pas leur place. Elles vont se restreindre physiquement dans leurs mouvements, mais aussi mentalement », souligne de son côté Chris Blache, cofondatrice de la plateforme Genre et Ville, selon qui les garçons sont « presque contraints socialement à aimer le foot et à y exceller ».
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