par Karine Bechet-Golovko
Après la furie des masques, bonjour la furie des tests, en attendant celle des vaccins. Avec le coronavirus, on a réussi à développer les réflexes pavloviens dans nos sociétés terrorisées. Chacun s’insurge à qui mieux contre l’absence de dépistage du coronavirus pour voyager. Quelle chance que cette masse hystérique accélère l’avènement du Nouveau Monde. Allons au bout de la logique : seules les personnes saines ont le droit de voyager (pourquoi s’arrêter au coronavirus?); seules les personnes saines ont le droit de sortir de chez elles (pourquoi s’arrêter aux voyages?). Seules les personnes saines ont le droit d’exister. Ainsi, nous pourrons célébrer l’avènement de la société, qui doit être propre, belle. De l’humanité propre, nettoyée. Les vieux – interdits de sortie, c’est moche et en plus ça contamine. Les handicapés et les malades chroniques, idem. On teste tout : le SIDA, la grippe, les hépatites, constamment, toutes les maladies, pour sortir de chez soi et nous obtiendrons enfin un monde sûr – un monde inhumain.
Ceux qui s’excitaient pour le port du masque, ayant parfaitement développé leurs réflexes pavloviens, maintenant exigent de tester tous les voyageurs, dans les aéroports, les gares, etc. Car l’on apprend qu’une partie des Français contaminés est de retour de voyage.
Personnellement, attendant toujours l’ouverture des frontières (c’est-à-dire des vols retours), ces gens qui peuvent voyager ne me sont pas, aujourd’hui, particulièrement sympathiques. Que faire, l’envie est un sentiment très très humain. Mais pour autant, doit-on les accuser de tous les maux, car ils ont eu l’outrecuidance de voyager et ainsi de ramener le fameux virus ? Doit-on les instrumentaliser pour forcer l’avènement d’un nouveau monde, pas franchement attrayant ?
Une revendication qui peut sembler à première vue logique : les dépister. Ou plutôt, soyons logiques jusqu’au bout, dépister avant le départ, afin de ne pas permettre aux personnes malades de voyager. Donc conditionner le droit d’aller et venir à des tests.
Mais dans ce cas, pourquoi s’arrêter au seul dépistage du coronavirus ? Les personnes atteintes du SIDA ne devraient pas, par exemple, pouvoir voyager, car elles peuvent avoir des rapports sexuels non protégés en déplacement (à moins de les castrer) et ainsi contaminer de pôvr’ innocents. Comme ça ne se soigne pas, eh bien, tant pis pour eux, qu’ils ne voyagent plus. La protection sanitaire de l’humanité vaut bien ce petit sacrifice de leur part.
L’on devrait, en fait, dépister toutes les maladies virales pour ne permettre qu’aux personnes absolument saines de voyager. Parce que, finalement, ça ne sert à rien de ne dépister que le coronavirus. Qu’il y ait des symptômes ou pas de symptômes, peu importe, l’homme est un danger pour l’homme, car l’homme peut être malade. Or, le malade est presque un terroriste sanitaire, qui ne doit pas avoir le droit de voyager.
Seules les personnes saines doivent avoir le droit de voyager.
Pourquoi s’arrêter aux voyages ?
Seules les personnes saines doivent avoir le droit de sortir de chez elles, sinon le combat pour un monde propre ne sera jamais gagné. Donc, je propose d’aller au bout de la logique du dépistage et de dépister les populations pour toutes les maladies et les virus, chaque semaine, en fonction de quoi elles auront – ou non – le droit de sortir de chez elles.
Les personnes fragiles, pour le bien de la société, doivent faire un effort (sinon elles pourront être considérées comme des terroristes sanitaires – et hop au pilori) et rester chez elles, afin de ne pas prendre le risque de transporter des virus et maladies. Les personnes de plus de 60 ans, les malades chroniques, les handicapés – maison. Ad vitam. Sortie vers le tombeau. L’on verra d’ailleurs si les enterrements seront autorisés ou non, comme ce fut le cas dans certaines villes de Russie (pour raison sanitaire), de toute manière ils sont vieux et malades. Alors, qui les pleurera ?
Et pourquoi s’arrêter aux tests, quand il va y avoir le Vaccin rédempteur ?
Ainsi ne pourront voyager et ne pourront sortir, en plus des tests, que les personnes vaccinées. Adieu, l’immunité collective naturelle, c’est du passé, il faut être progressiste et soutenir l’activité débordante des labos. Pourquoi s’inquiéter de l’affaiblissement de la résistance physique de la population, quand on vous promet un monde sans maladie ? A quoi va vous servir une immunité naturelle, s’il n’y a plus de maladies ?
Seules les personnes saines doivent avoir le droit d’exister.
Ainsi, nous vaincrons le Vieux monde, avec ses maladies et ses difformités. Nous aurons une populace lisse, saine, neutre et neutralisée. Qui sur commande rentrera chez elle, sortira de chez elle, rentrera chez elle, sortira de chez elle. Une masse informe qui ne posera plus de questions, car elle sera trop occupée par sa santé afin de ne pas être malade et obtenir chaque semaine son QRCode lui permettant de vivre encore une semaine. Une vie par semaine, chaque semaine une nouvelle vie. C’est merveilleux, nous aurons en même temps vaincu l’humanité.
source:http://russiepolitics.blogspot.com/2020/07/billet-pavlovien-quand-les-populations.html
Source: Lire l'article complet de Réseau International