Romy et Norah, les ailes coupées…

Romy et Norah, les ailes coupées…

CAROLLE ANNE DESSUREAULT :

Elles ont été retrouvées sans vie dans un boisé de Saint-Apollinaire. Elles étaient dans l’innocence de l’âge, Norah 11 ans et Romy 6 ans. Deux vies brusquement arrêtées.

Je crois que tout le Québec est en chagrin. Portées disparues il y a une semaine, l’alerte Amber a été déclenchée le lendemain, jeudi 9 juillet. Malheureusement, les corps des fillettes ont été retrouvés samedi. Depuis, c’est la chasse à l’homme par la SQ.

Pour la mère, Amélie Lemieux, c’est l’enfer. Un trou dans le cœur qui va prendre du temps à se refermer, si jamais il se referme.

Un tel drame ravage, démolit les colonnes d’amour construites heure après heure, dans le cours du temps. Ce n’est pas une simple faillite d’entreprise où on peut rebâtir d’une autre manière. Ici, c’est l’atteinte à l’essentiel de la vie d’une femme. Comme beaucoup de Québécois, j’ai de la peine pour elle. Je souhaite simplement que de son expérience naîtra une lumière qui aidera d’autres personnes et aura un rayonnement universel. On ne peut que souhaiter que les bénédictions tombent sur elle. Plus tard. Mais pour le moment, Amélie Lemieux aura besoin d’aide et d’accompagnement.

Les parents d’enfants assassinés sont couverts par la loi de l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC) mais ils doivent eux-mêmes en faire la demande. Certes, il serait bien que l’organisme aille à la rencontre de ces victimes plutôt que de leur imposer des tracasseries administratives pendant qu’elles vivent un traumatisme aberrant.

Avant 2016, l’IVAC ne reconnaissait pas comme une victime le parent d’un enfant assassiné. C’est grâce à Nadine Brillant, une femme qui a vécu le même sort que Amélie Lemieux en 2012 (son ex-conjoint s’est tué avec ses deux enfants dans une explosion dans son garage) qui s’est battue pendant quatre années pour se faire reconnaître comme victime et recevoir une indemnisation. On salue son courage et sa ténacité.

Les policiers à la recherche de Martin Carpentier

La Presse canadienne

Depuis dimanche, les policiers concentrent leurs activités de recherches dans le secteur de la macabre découverte, dans le boisé entre les rangs Bois-Joly et Saint-Lazare. Une autopsie sur les corps des enfants retrouvés a été faite, gardée secrète pour l’instant afin de ne pas nuire à l’enquête. Les policiers utilisent plusieurs moyens, soit des patrouilleurs en VTT, des gens à pied, un maître-chien, des hélicoptères qui décollent et atterrissent sur les terrains de soccer du parc Terry-Fox, un drone (détecteur de chaleur par infrarouges).

Les policiers surveillent aussi activement un secteur très dense de Saint-Agapit – Saint-Apollinaire où, selon des informations obtenues, l’homme recherché s’y trouve toujours. Si les policiers n’ont pas aperçu Martin Carpentier, des gens rapportent l’avoir vu. Les policiers croient que le fugitif est peut-être mort.

La SQ a réquisitionné le centre multifonctionnel de Saint-Apollinaire pour en faire un poste de commandement.

On peut se demander pourquoi 

Maintenant, il est légitime de se demander Qu’est-ce qui pousse un homme, un père, a kidnappé ses enfants, et finalement, à les tuer ? Probablement que les évènements ne se sont pas déroulés comme il le voulait. L’accident sur l’autoroute 20 a interrompu sa fuite, un accident grave puisque l’auto a fait plusieurs tonneaux et s’est retrouvée dans la voie opposée. Quand les patrouilleurs sont arrivés sur place, il n’y avait personne à l’intérieur. On ne sait pas encore ce qui s’est passé. Après, le lendemain, on a retrouvé les fillettes dans le boisé – pas en même temps – mais l’une après l’autre à quelques centaines de mètres de distance.

Donc, la grande question, j’y reviens. Qu’est-ce qui pousse un père à détruire ce qu’il aime le plus au monde ? Ce sont les carences en-dedans de la personne sans doute. Un mal-être, une souffrance terrible. Des frustrations de ne pas être assez. Pas assez aimé ou incapable d’aimer. Pas réalisé. Le rejet. Il finit par en vouloir aux autres qui semblent heureux.

Comme un oiseau blessé, on a les ailes cassées. Incapable de s’envoler.

Alors, on brise les ailes de ses enfants qui sont en train de s’envoler.

Je termine sur de belles paroles. Amélie Lemieux dans son témoignage a dit que ses enfants étaient maintenant ses étoiles. Elle les aimera toujours à l’infini.

Mieux vaut le chemin de l’amour que celui de la haine.

La Presse canadienne

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