Dictature de l’absurde : Les commerces devront imposer le port du masque

Les commerces devront imposer le port du masque

Les commerçants et autres propriétaires de lieux publics pourraient se voir imposer des amendes de 400 $ à 6000 $ s’ils autorisent des clients sans masque à entrer dans leurs établissements à compter de samedi prochain, a fait savoir le premier ministre, François Legault, lundi. Québec envisage toutefois de sévir aussi contre les clients récalcitrants à partir du 1er août.

« Depuis une semaine, le nombre de cas [de contamination] a un peu augmenté. On voit qu’il y a de la transmission communautaire, a dit le premier ministre. On n’est pas encore rendus à une étape où c’est inquiétant, mais il faut être vigilants. »

Dès samedi, le port du masque sera obligatoire pour les personnes de plus de 12 ans dans tous les lieux publics fermés, comme les commerces, les restaurants, les bars, les salles de spectacle et les lieux de culte. Dans les restaurants et les bars, les clients pourront retirer leur masque pour prendre leur repas ou boire un verre. De même, lorsqu’ils seront assis dans une salle de spectacle, ils pourront enlever leur couvre-visage.

Ces règles s’appliqueront dans les cégeps et les universités — à l’exception des salles de cours —, mais pas dans les écoles primaires et secondaires, a précisé François Legault.

Les personnes ayant un problème médical qui ne leur permet pas de mettre un masque pourront être exemptées. « On ne demandera pas aux gens de se promener avec un certificat médical », a dit le directeur national de santé publique, Horacio Arruda.

Les commerçants responsables

Québec dit vouloir agir de manière graduelle en misant d’abord sur la sensibilisation, mais des amendes pouvant aller jusqu’à 6000 $ pourront être imposées aux commerçants qui ne feront pas appliquer la directive.

Le gouvernement évalue aussi la possibilité de remettre aussi des amendes aux clients délinquants à partir du 1er août.

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« On ne peut pas mettre la responsabilité seulement dans les mains des propriétaires, a expliqué François Legault. Les propriétaires qui feront face à des clients délinquants pourront toutefois faire appel aux policiers, a-t-il précisé.

Cette décision concernant le masque obligatoire coïncide avec le début des vacances de la construction. François Legault nie avoir senti des pressions des municipalités qui, comme Montréal, comptaient imposer les masques sur leurs territoires respectifs.

« On a ce scénario en tête depuis longtemps », a-t-il soutenu. 

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) reproche au gouvernement d’imposer un lourd fardeau aux entrepreneurs en les tenant responsables du comportement de leurs clients et en les menaçant d’amendes importantes. « On ne peut demander à des employés, qui ont parfois 16 ans, de se substituer aux services de l’ordre », fait valoir Gopinath Jeyabalaratnam, analyste principal des politiques à la FCEI.

Le masque dans le métro

Le masque est désormais obligatoire dans les transports en commun depuis lundi. Les usagers semblent avoir entendu le message, car, à Montréal, la plupart d’entre eux en portaient dans le métro et dans les autobus lundi, comme a pu le constater Le Devoir.

« C’est important », croit Johane Michaud, croisée au métro Berri-UQAM. Elle et son conjoint ont toutefois constaté que, dans l’autobus qu’ils ont pris à partir de Sainte-Thérèse, la discipline des usagers laissait à désirer.

« La moitié des personnes dans l’autobus ne portaient pas de masque. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas ce qu’est le virus. »

Plusieurs passagers circulaient tout de même à visage découvert. « Je ne trouve pas que c’est nécessaire. Ça ne changera rien que j’en porte un ou non », a soutenu Dasheline. Plus loin, Derek n’avait pas de masque non plus. Il en a sorti un immédiatement quand Le Devoir a abordé la question avec lui. « Je suis en faveur du masque. J’en ai un et je vais le mettre, mais c’est difficile de boire un café avec un masque », a-t-il fait valoir en montrant la tasse qu’il avait à la main.

Les bars sous surveillance

Malgré la détection de cas de contamination dans cinq bars de Montréal, Québec estime que la situation est maîtrisée.

Au cours de la dernière fin de semaine, quelque 600 inspections ont été réalisées dans ce type d’établissement et les règles étaient généralement respectées, a soutenu le premier ministre, qui n’écarte pas la possibilité d’ordonner leur fermeture si la situation se détériore.

François Legault a tenu aussi à rappeler que les rassemblements de plus dix personnes étaient toujours interdits : « Ce n’est pas le temps de faire des gros mariages. Ce n’est pas le temps de faire des gros partys avec plus que dix personnes. »

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À propos de l'auteur Le Devoir

Le Devoir a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas cent ans plus tard.De journal de combat à sa création, Le Devoir a évolué vers la formule du journal d’information dans la tradition nord-américaine. Il s’engage à défendre les idées et les causes qui assureront l’avancement politique, économique, culturel et social de la société québécoise.www.ledevoir.com

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