Selon les enquêteurs, un radar militaire mal configuré et un opérateur incompétent et à la gâchette facile sont à l’origine de la destruction de l’avion de ligne ukrainien
Source : RT, 12 juillet 2020
Traduction : lecridespeuples, 13 juillet 2020
Une chaîne d’erreurs commises par l’armée iranienne a entraîné la destruction d’un avion de passagers ukrainien en janvier, ont indiqué les enquêteurs. L’incident tragique a commencé avec une unité de défense aérienne réglant son radar avec une erreur de 107 degrés.
Le vol 752 d’Ukraine International Airlines a été abattu peu de temps après son départ de l’aéroport international Imam Khomeini de Téhéran. Un rapport intérimaire de l’Organisation de l’aviation civile iranienne a décrit la chaîne d’erreurs du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), qui a entraîné la mort de 176 personnes à bord de l’avion de ligne.
La destruction de l’avion s’est produite au cœur d’une période de fortes tensions entre les États-Unis et l’Iran à la suite de l’assassinat du Général iranien Qasem Soleimani puis des tirs de missiles balistiques en représailles contre des bases militaires américaines en Irak. L’armée iranienne a suspendu les procédures régulières de gestion du trafic aérien dans le pays, qui est généralement dirigé par des autorités civiles, et a insisté pour que seuls les avions autorisés à voler par l’armée puissent accéder à l’espace aérien iranien.
Une unité de défense aérienne déployée près de Téhéran avait été déplacée peu avant l’incident, ont indiqué les enquêteurs iraniens. Une fois à son nouvel emplacement, cependant, elle n’a pas réglé correctement sa station radar, qui avait une erreur de 107 degrés. Cela est dû à une erreur humaine, la première d’une série qui a conduit à l’issue tragique, selon le rapport.
L’unité a détecté le vol 752 après le décollage, mais en raison du mauvais alignement, l’opérateur a cru qu’il s’approchait de Téhéran depuis le sud-ouest, alors qu’en réalité l’avion se déplaçait vers le nord-ouest tangentiellement à la capitale iranienne. Pour une raison non élucidée, un rapport contenant les données erronées n’a pas été communiqué en amont de la chaîne de commandement et à un centre de coordination, déclenchant un deuxième maillon clé de la chaîne d’événements.
L’opérateur n’a ensuite pas identifié la cible comme étant un avion commercial, la confondant avec une menace. Selon les procédures pertinentes, à ce stade, il aurait dû demander un commandement de tir à ses supérieurs, mais cela n’a pas été fait (peut-être à cause d’un problème de communication) ; au lieu de cela, il a lancé deux missiles sol-air sur l’avion ukrainien, selon le rapport. Les enquêteurs ont déclaré qu’au moins l’un des projectiles, qui ont été tirés à 30 secondes d’intervalle, a touché le vol 752.
Le rapport intérimaire a souligné que si un seul des quatre maillons clés de la chaîne des événements n’avait pas eu lieu, l’avion de passagers « n’aurait pas été ciblé ». Il a ajouté que l’enquête était toujours en cours et que d’autres erreurs pourraient être identifiées avant le rapport final.
Les enquêteurs ont déclaré que leur travail n’était pas de déterminer qui était responsable, mais de prévenir de futurs accidents en exposant les défaillances du système existant. Leur analyse n’implique pas que la destruction de l’avion était en quelque sorte inévitable et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, ont-ils ajouté.
L’incident du 8 janvier est devenu un point de litige majeur entre le gouvernement iranien et les Gardiens de la révolution, qui ont initialement nié toute implication dans l’incident, et ont amené de hauts responsables civils —dont le Président Hassan Rouhani— à les soutenir. Le Général de brigade Amirali Hajizadeh, qui commande les forces aérospatiales du CGRI, a par la suite accepté l’entière responsabilité de la tragédie.
Six personnes ont été arrêtées en Iran dans le cadre de la destruction de l’avion ukrainien, ont annoncé les autorités le mois dernier.
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Traduction intégrale de la conférence de presse du Général Hajizadeh, Commandant des forces aérospatiales des Gardiens de la Révolution, le 11 janvier 2020.
Source : https://ifpnews.com/irgc-releases-details-of-accidental-downing-of-ukrainian-plane
Traduction : lecridespeuples.fr
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Transcription :
Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
J’ai entendu parler de l’accident tragique et déchirant de l’avion de ligne de la compagnie aérienne ukrainienne alors que je me trouvais dans l’ouest du pays, surveillant nos attaques de missiles contre les bases américaines (en Irak). Lorsque j’ai été assuré qu’une telle chose s’était effectivement produite, j’ai vraiment souhaité être mort et ne pas avoir vu cela se produire. Nous avons sacrifié nos vies pour le peuple pendant toute notre existence, et aujourd’hui, nous mettons notre réputation entre les mains de Dieu Tout-Puissant en apparaissant devant les caméras pour nous expliquer dans des circonstances aussi difficiles. Avant tout, je dois dire que les instances supérieures et le pouvoir judiciaire enquêteront et investigueront sur l’incident, et les informations (en notre possession) seront complétées. Je dois dire dès maintenant que nous acceptons l’entière responsabilité de notre action et obéirons à toute décision que nos fonctionnaires prendront (à notre encontre).
C’est ce que je voulais d’abord vous dire. Mais en ce qui concerne les détails de l’incident, je dois dire ceci : eh bien, vous savez que les conditions dans la région sont restées tendues et que le risque de conflit était très élevé pendant plus d’une semaine. C’était vraiment sans précédent par rapport à tout ce que nous avons pu voir durant les années précédentes, même depuis la Révolution de 1979. Le risque de conflit était très élevé ; les forces armées américaines et iraniennes étaient toutes deux en état d’alerte maximale. Les Américains avaient également menacé de frapper 52 sites en Iran.
Par conséquent, toutes les unités offensives et défensives étaient en état d’alerte maximale. Les systèmes de [défense antiaérienne] déployés à Téhéran ainsi que la défense antiaérienne de Téhéran étaient dans la même situation. Ce que nous savons d’après nos enquêtes et ce que nos amis nous ont expliqué, c’est que cette nuit-là, à partir du [mardi] soir, le niveau de préparation était celui de conditions de guerre ; le niveau d’alerte le plus élevé a été communiqué à tous les systèmes par la défense antiaérienne intégrée. Dans ces circonstances, un certain nombre de systèmes de défense antiaérienne a été ajouté au réseau de défense antiaérienne de Téhéran. Le premier système, qui est à l’origine de l’incident, a été déployé à Bidganeh, dans l’ouest de Téhéran.
À plusieurs reprises, le niveau d’alerte 3, qui est le niveau le plus élevé, a été communiqué avec insistance à l’ensemble du réseau. Tous les systèmes de défense antiaérienne étaient donc au niveau d’alerte le plus élevé. À plusieurs reprises, ces systèmes, dont celui impliqué dans l’incident, ont été informés par le réseau intégré que des missiles de croisière avaient été tirés sur le pays. A plusieurs reprises, ils ont reçu des informations affirmant que « les missiles de croisière arrivent, préparez-vous ».
Vous voyez donc que les systèmes étaient au niveau d’alerte le plus élevé, où vous n’avez plus qu’à appuyer sur un bouton. On leur avait dit que des missiles de croisière arrivaient, et l’unité de défense antiaérienne s’est engagée dans cet incident et a tiré un missile. Nous avons organisé un entretien avec cet opérateur, qui sera publié prochainement dans le cadre du plan visant à faire publiquement toute la lumière sur cet incident. Il déclare dans cette interview que « nous avons demandé à plusieurs reprises que l’espace aérien du pays soit débarrassé des vols [civils]. » Au niveau d’alerte 3, cela est normal ; de telles demandes sont faites ; eh bien, nos chers frères n’ont pas donné suite à cette requête du fait de certaines considérations. Les avions volaient donc malgré la situation de guerre.
Dans les moments où l’incident s’est produit, cette unité de défense antiaérienne se rend compte qu’il y a une cible, qu’elle a identifiée comme un missile de croisière, à une distance de 19 kilomètres. Je vous l’explique maintenant sur cette carte. Voici l’endroit où l’unité de défense antiaérienne était déployée… Voici la ville de Téhéran… Voici l’unité de défense antiaérienne déployée ici à 00h00 (mercredi), et elle était prête. Et voici l’aéroport Imam Khomeini. Cet avion décolle d’ici et prend cette direction. Cela signifie que c’est le point d’impact. Compte tenu des informations transmises à cet opérateur, à savoir qu’il s’agit d’une situation de guerre et qu’un missile de croisière a été tiré, ce malheureux l’identifie comme un missile de croisière.
Eh bien, dans une telle situation, il était obligé de contacter, d’obtenir l’approbation (de ses supérieurs). C’est là que cet opérateur a fait l’erreur ; mais à ce moment, son système de communication était apparemment perturbé, que ce soit à cause des systèmes de brouillage (ennemis) ou du trafic élevé. Pour cette raison, il n’a pas pu contacter [ses commandants]. Il avait 10 secondes pour prendre la décision ; il pouvait décider de frapper ou non [la cible]. Dans de telles circonstances, il décide de prendre cette mauvaise décision ; il a fait feu, le missile a été tiré et l’avion a été touché à cet endroit. Puis il est revenu par cette piste, et voici le point où il a touché le sol. Je dois expliquer quelques points ici.
Avant l’annonce des Forces armées, l’Organisation de l’aviation du pays a fermement défendu [sa position] et a insisté sur le fait qu’aucun missile n’avait touché l’avion, et que la question faisait l’objet d’une enquête. Je dois d’abord dire qu’ils agissaient sur la base de ce qu’ils savaient ; ils n’étaient pas au courant de cet incident. Je dois préciser que lorsque j’ai été informé de l’incident mercredi matin, je l’ai immédiatement signalé aux responsables du pays. Ils m’ont dit [à leur tour] que « nous avons touché une cible ».
Mais cette symétrie m’a rendu suspicieux. J’étais à l’ouest du pays ; je me suis immédiatement dirigé vers Téhéran. À mi-chemin, j’ai appelé des responsables et leur ai dit : « Cela s’est produit ; je pense que nous avons très probablement frappé notre propre avion ». À mon arrivée à Téhéran, j’ai constaté que l’état-major des forces armées avait formé une commission d’enquête et avait totalement mis en quarantaine l’équipe et toutes les personnes impliquées dans l’affaire. Nous n’avions donc pas le droit de dire quoi que ce soit à qui que ce soit. Nous avions annoncé la nouvelle [aux responsables], mais une enquête devait être menée. Il a fallu quelques jours pour rendre la nouvelle publique, mais ce n’était pas parce que quelqu’un voulait cacher la vérité ; c’est plutôt la procédure normale : l’état-major général doit investiguer le problème.
Eh bien, ils l’ont fait. C’est vendredi matin que presque toutes les informations ont fini d’être recueillies, et ce qui s’était réellement passé était clair. Eh bien, certaines personnes ont fait des erreurs ; des choses se sont passées ; et après cela, l’état-major a fait connaître le problème. Regardez, je me répète ; j’ai informé les responsables dans la première heure où j’ai reçu la nouvelle ; à partir de ce moment-là, il était entre les mains de l’état-major général, qui, selon lui, devait investiguer et évaluer le problème. Ils l’ont vraiment fait rapidement et ont mené l’enquête en 48 heures.
Nos chers frères de l’Organisation de l’aviation ont catégoriquement rejeté la possibilité qu’un missile ait frappé l’avion ; ils ont agi en fonction de ce qu’ils savaient. Je dois dire qu’ils n’étaient pas coupables et n’ont rien à voir avec cela. Tout le blâme est sur nous ; ils sont innocents. L’avion était également sur sa trajectoire, il n’a pas fait d’erreur. Il a fait ce qu’il fallait, tout comme l’Organisation de l’aviation. Tout le monde a fait ce qu’il fallait. Une seule de nos forces a fait une erreur. Puisqu’elle est sous notre commandement, nous en sommes responsables. Nous devons rendre des comptes.
Après les enquêtes, nos amis [à l’état-major général] ont fait connaître le problème ; mais l’Organisation de l’aviation, sur la base de sa propre expérience (après tout, ils ne sont pas militaires) a fait valoir que si un missile frappe un avion, il doit exploser dans les airs. Eh bien, ils ont dit que l’avion n’avait pas été détruit ; il a fait demi-tour et a voulu atterrir. Vous voyez, puisque l’avion a été touché à basse altitude par un missile à courte portée avec une petite ogive et une fusée de proximité, il a explosé à proximité [de l’avion] ; l’avion a donc pu voler pendant un certain temps ; il n’a pas explosé dans les airs. Après avoir touché le sol, il s’est désintégré.
Donc personne au sein de l’Organisation de l’aviation n’était au courant, et je me dois de défendre mes chers frères dans cette institution. C’est ce qui s’est réellement passé ; donc ni les Forces armées, ni les Gardiens de la Révolution (ni l’Organisation de l’aviation) n’ont voulu cacher la vérité. Mais il y avait une procédure à suivre, qui est maintenant terminée.
Nous sommes profondément navrés pour cet incident. Nous partageons le deuil des familles de nos martyrs et nous compatissons avec eux. Nous avons perdu nos êtres chers et nous en sommes désolés. Ils sont en fin de compte le prix du méfait, des tensions et des mesures des États-Unis dans la région.
Cette nuit-là, nous étions totalement préparés à une guerre totale. J’étais dans l’ouest du pays et je m’attendais à une guerre à tout moment. Parce qu’il y avait de nombreux avions survolant la région ; des avions de guerre, certains bombardiers qu’ils avaient amenés dans la région. Nous faisions face à la possibilité de missiles de croisière lancés contre nous et de voir ces avions de guerre pénétrer notre espace aérien (pour nous frapper). Nous nous étions préparés à une guerre totale. Eh bien, malheureusement, une grande catastrophe s’est produite en raison d’une décision précipitée prise par un individu.
[Répondant à une question sur l’autorité qui a refusé d’accorder une autorisation d’interdiction de vols civils.]
Écoutez, je ne veux jeter le blâme sur personne (en m’exprimant aujourd’hui). Nous donnons simplement les détails [d’un incident]. Les autorités compétentes doivent enquêter ; elles enquêteront et clarifieront ces questions. Je pense que dans des conditions de guerre, les autorités compétentes auraient dû le faire [établir une zone d’exclusion aérienne] mais cela ne s’est pas produit.
Maintenant, le problème n’était pas entre les mains de l’Organisation de l’aviation. On ne leur a pas demandé de [restreindre les vols]. La faute en revient aux Forces armées. Donc quelle que soit l’erreur ou la faute commise, tout problème (ou manquement) doit être imputé aux Forces armées. Il n’y a eu aucune faute de la part du secteur public et de la compagnie des aéroports. Ils n’ont rien fait de mal. D’autres étaient responsables à cet égard. Ils devaient contrôler et commander la situation, tout comme cette nuit-là, je commandais et contrôlais nos attaques de missiles dans l’ouest du pays ; de même, dans ce secteur, d’autres frères étaient aux commandes, et ils ont dû prendre les décisions.
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Déclaration de Hossein Salami, Commandant du CGRI, face au parlement, le 12 janvier.
Source : http://english.almanar.com.lb/913893
Traduction : lecridespeuples.fr
« Je préfèrerais avoir été à l’intérieur de cet avion, m’être écrasé et avoir brûlé avec nos chers compatriotes plutôt que d’avoir assisté à cet incident tragique. » C’est par ces mots que le Commandant en chef du Corps des Gardiens de la Révolution islamique iranien a exprimé sa profonde tristesse suite à la récente destruction d’un avion civil ukrainien au-dessus de Téhéran.
Le Général de division Hossein Salami a fait ces remarques lors d’une allocution durant une session du Parlement iranien dimanche, où il a déclaré qu’il n’avait jamais ressenti une plus grande honte de sa vie.
« Je jure sur la vie de mes enfants que nous [à l’IRGC] n’avons d’autre souhait que d’être mis en pièces pour la sécurité, le bien-être et la paix de notre peuple », a-t-il déclaré.
Le Boeing 737-800, qui devait faire une escale à Kiev avant de se rendre à Toronto, sa destination finale, a été abattu par erreur le 8 janvier, quelques heures après que l’Iran a tiré des missiles sur deux bases militaires américaines en Irak voisin. Les 176 personnes à bord ont été tuées et 147 d’entre elles étaient des Iraniens (dont une partie avait la double nationalité canadienne).
« Après l’assassinat et le martyre de notre bien-aimé commandant [le lieutenant. Gen. Qassem Soleimani] et de ses camarades [par les forces américaines en Irak], nous nous sommes retrouvés dans l’atmosphère psychologique d’une guerre inconnue avec les États-Unis », a déclaré le Général de division Salami.
Le Commandant en chef de l’IRGC a souligné : « Il y avait une très forte pression du public pour des représailles et nous, comme vous et encore plus que vous, avons été influencés par cet incident. »
Salami a ajouté que la réaction de représailles de l’Iran à l’assassinat ciblé du lieutenant-général Qassem Soleimani devait être « proportionnée » au crime américain, précisant : « Cette fois, nous n’avons pas fixé nos objectifs en fonction des pertes humaines, [parce que] notre objectif n’était pas de tuer les soldats ennemis et cela n’avait pas d’importance pour nous. »
Vendredi dernier, des frappes aériennes américaines ont assassiné le lieutenant-général Qassem Suleimani, commandant de la Force Quds de l’IRGC, et Abu Mahdi al-Muhandis, commandant en second des unités de mobilisation populaire (Hashd al-Cha’bi) irakiennes, entre autres, après avoir pris pour cible leurs véhicules à Bagdad. Les assassinats ont eu lieu sous la direction du Président américain Donald Trump, le ministère américain de la Défense ayant revendiqué la responsabilité de la frappe. Les deux commandants tués étaient en première ligne dans la lutte contre Daech.
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Voir enfin la conclusion du Saker sur cet incident :
Cet accident ne dit ABSOLUMENT RIEN sur « le régime » ou sur « les mollahs » ou toute autre chose. Il y a eu pas mal d’avions de ligne civils abattus par erreur et même délibérément, et il y en aura d’autres. Blâmer « le régime » pour cet échec monumental est tout simplement illogique à l’extrême. Ce genre de logique erronée fait que certains blâment toujours « le régime » lorsque des accidents se produisent dans un pays que l’on n’approuve pas, mais blâment seulement le « destin » ou la « volonté de Dieu » ou même la « loi de Murphy » lorsque des accidents (même ÉNORMES) arriver dans les pays politiquement corrects. Ce n’est pas seulement désespérément partisan, c’est également infantile.
Cependant, il est également probable qu’il y a eu PLUSIEURS personnes dans la défense anti-aérienne iranienne qui ont fait preuve d’insouciance criminelle et que ceux-ci doivent être punis, et pas seulement des boucs émissaires comme le pauvre commandant de batterie (qui a pris la bonne décision en fonction des éléments en sa possession au moment d’agir), mais plus haut, au niveau de la responsabilité politique et managériale : colonels et généraux. Pas « le régime » mais des colonels et généraux SPÉCIFIQUES, oui.
Quant aux actions du « régime », je les trouve presque idéalement honnêtes, ouvertes, rapides et honorables. En fait, presque trop honorables. Je comprends que l’IRGC est une organisation d’élite qui exigera que certains de ses dirigeants « s’empalent sur leurs propres épées » (endossent la responsabilité et démissionnent), mais je crains en fait que les autorités iraniennes soient presque TROP disposées à accepter le blâme. Je pense toujours qu’il y a encore beaucoup trop de questions sans réponse et jusqu’à ce que nous obtenions des réponses claires et extrêmement détaillées, nous devons attendre avant de tirer des conclusions.
Comparez cela avec ce que font les États-Unis lorsqu’ils abattent des avions de ligne (soit quand ils l’admettent, comme popur l’Iran Air 665, ou quand ils le couvrent, comme pour le TWA 800 ou l’Itavia Flight 870 ou, plus important encore, tous les avions de ligne soviétiques CIVILS abattus au-dessus de l’Afghanistan par des insurgés dirigés par la CIA !).
Avant d’en finir, faisons une dernière comparaison : comparons la façon dont la SUISSE neutre, démocratique, noble et autrement « civilisée » a agi lorsque, par la faute TOTALE des contrôleurs aériens suisses, un avion de passagers russe et un avion cargo américain se sont heurtés sur le sud de l’Allemagne. Voyez par vous-mêmes et regardez l’excellent film réalisé sur le père d’une des victimes.
Si, dans ce cas, la Suisse a vraiment atteint un 0/20 honteux, alors l’Iran mérite un 20/20 solide, du moins d’après toute comparaison objective.
Voir notre dossier sur l’assassinat de Soleimani.
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Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples