Les derniers moments déchirants de George Floyd ont été révélés dans de nouvelles transcriptions via la demande de l’avocat d’un des policiers, qui était une nouvelle recrue, de relaxer son client de l’accusation d’homicide involontaire.
Voir ci-dessous la vidéo d’un des assassins interpelé par une cliente dans un supermarché.
Source : RT, 9 juillet 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Les transcriptions des vidéos des caméras piétons des agents de police révèlent que l’officier qui a appuyé son genou contre la nuque de George Floyd a rejeté les demandes d’aide de l’homme qu’il interpelait. Un des policiers inculpés dans l’incident a demandé au tribunal d’être relaxé.
Les images, prises à partir de caméras portées par les agents Thomas Lane et J. Alexander Kueng, montreraient que Floyd les a suppliés de lui laisser la vie sauve dans les minutes qui ont précédé sa perte de conscience.
« Tu vas me tuer, mec », a déclaré le résident de Minneapolis, selon une transcription de la vidéo de la caméra de Lane.
« Alors arrête de parler, arrête de crier. Ça consomme vraiment beaucoup d’oxygène de parler », a répondu Derek Chauvin, l’officier qui a suscité l’indignation dans le monde entier après qu’une vidéo a montré qu’il pressait son genou contre la nuque de Floyd pendant plus de 8 minutes.
Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7u67rt
Les quatre officiers ont été licenciés dans la semaine qui a suivi la mort de Floyd le 25 mai, qui a déclenché des mois de protestations contre les violences policières et le racisme à travers les États-Unis, accompagnées d’émeutes et de violence dans de nombreuses villes —dont Minneapolis. Des manifestations similaires se sont rapidement propagées aux États-Unis et dans les villes du monde entier.
Les quatre policiers impliqués dans ce cas de violences policières tristement célèbre ont été licenciés après que des images de l’incident ont fait surface [on peut être sûr que sans ces images, les assassins n’auraient rien eu à craindre de leur hiérarchie]. Chauvin fait face à des accusations de meurtre au deuxième degré, de meurtre au troisième degré et d’homicide involontaire, tandis que ses collègues Lane, Kueng et Tou Thao sont accusés d’avoir aidé et favorisé le meurtre au deuxième degré et d’homicide involontaire. Pendant l’arrestation bâclée, Lane tenait les jambes de l’homme menotté, tandis que Kueng se tenait en arrière et Thao se tenait devant le suspect prostré, gardant à distance les spectateurs qui filmaient la scène et exhortaient les policiers à laisser Floyd respirer et à vérifier son pouls.
Les transcriptions récemment publiées font partie d’un dossier juridique déposé par l’avocat de Lane, Earl Gray, qui a demandé au tribunal de district du comté de Hennepin de classer l’affaire contre son client. La requête soutient que Lane n’a pas intentionnellement aidé Chauvin et que ce qu’il pouvait voir de l’incident ne lui a pas permis d’évaluer avec précision la situation [à moins qu’il souffre de troubles de la vue et de l’audition, on voit mal comment cette défense peut tenir la route].
Lane, qui effectuait sa quatrième journée complète en tant qu’officier à plein temps, aurait demandé à plusieurs reprises à Chauvin si Floyd ne devait pas être allongé sur le côté. Chauvin, un vétéran ayant 19 ans d’expérience dans la police de Minneapolis, a déclaré que ce n’était pas nécessaire.
Selon Gray, Floyd aurait agi de manière erratique après avoir été initialement arrêté et placé dans une voiture de police, ce qui aurait incité les policiers à le maîtriser pour sa propre sécurité [on se demande s’il faut rire ou pleurer].
Les transcriptions révèlent que lorsque les policiers ont forcé Floyd à monter dans le véhicule, l’homme noir de 46 ans aurait déclaré : « Je ne peux pas respirer » et « Je veux m’allonger par terre ».
Floyd aurait alors commencé à frapper son visage sur la vitre de la voiture, ce qui a fait couler du sang de sa bouche [on croirait plutôt que le sang a largement coulé de son nez et de sa bouche parce que son visage était violemment écrasé au sol, comme on le voit bien sur la vidéo]. Le résident de Minneapolis a ensuite été retiré de la voiture de l’escouade et placé au sol. Il aurait été interrogé pour savoir s’il avait consommé de la drogue, après que les policiers aient observé de la bave autour de sa bouche.
Voir la transcription complète du dialogue entre George Floyd, les policiers et les passants
Une autopsie a montré que le cœur de Floyd s’est arrêté tandis que Chauvin le maintenait au sol ; celle-ci a répertorié un problème cardiaque, l’intoxication au fentanyl et l’utilisation récente de méthamphétamine comme « d’autres conditions importantes » qui pourraient avoir contribué à sa mort.
Nul besoin d’être drogué pour mourir étouffé par la police, comme le démontre l’exemple de Cédric Chouviat ; mais découvrir un casier judiciaire, de la consommation de drogue et/ou des antécédents médicaux ne saurait en aucun cas exonérer la police de responsabilité dans un décès, même si ce raisonnement infâme est largement répandu.
La requête en irrecevabilité fait valoir que lorsqu’elle est replacée dans son contexte, la décision de maintenir Floyd au sol était justifiée [sans blague]. Gray insiste également sur le fait que les nouvelles images exonèrent son client, mais le tribunal n’a pas rendu les enregistrements accessibles au public [on devrait donc le croire sur parole ?].
« Je pense que le public devrait les voir », a-t-il déclaré. « Cela montre toute la scène. S’ils regardent le tout, les gens… ne pourraient pas en choisir des parties. » [Même avec une imagination débordante, RIEN ne peut justifier le maintien au sol par 2 ou 3 policiers (dont un écrase lui écrase la nuque de son genou) pendant une dizaine de minutes d’un homme menotté qui crie à maintes reprises qu’il ne peut plus respirer et qu’il va mourir, sans provoquer la moindre réaction des 4 policiers qui l’interpellent.]
Après que ces éléments de preuve prétendument disculpatoires aient été évoqués dans la presse, le juge qui supervise le procès des quatre policiers a émis une obligation de silence à l’encontre des accusés et de leurs avocats.
Citant le risque de « corrompre (l’objectivité d’) un éventuel jury » et de « porter atteinte au droit de toutes les parties à un procès équitable », le juge du district du comté de Hennepin, Peter Cahill, a imposé jeudi un ordre de silence sur « toutes les parties, avocats, leurs employés, agents ou entrepreneurs indépendants travaillant en leur nom » quant au procès des quatre policiers de Minneapolis accusés du meurtre de Floyd. L’agent de sécurité noir de 46 ans est décédé le jour du Souvenir (célébrant les soldats morts pour les Etats-Unis) après qu’un l’officier de police municipal, Derek Chauvin, s’est agenouillé sur sa nuque pendant huit minutes atroces alors qu’il implorait grâce.
L’ordre de silence inhabituel empêche toute personne impliquée dans l’affaire de partager « des opinions, des stratégies, des plans ou des preuves potentielles » avec les médias ou le public. Il a été émis moins de 48 heures après qu’Earl Gray, l’avocat de l’ancien officier de police Thomas Lane, a déposé une requête pour la relaxe de son client, affirmant que la nouvelle recrue avait à plusieurs reprises exhorté Chauvin à rouler Floyd sur le côté, avait une vue restreinte de ce que son supérieur était en train de faire, et plus tard, aurait même effectué des gestes de secourisme dans le but de ranimer le gardien de sécurité inconscient [et même déjà mort].
Earl Gray et les autres avocats de la défense des policiers ont pour leur part accusé le maire de Minneapolis Jacob Frey et le chef de la police Medaria Arradondo ainsi que le gouverneur du Minnesota Tim Walz et le procureur général Keith Ellison d’avoir eux-mêmes porté préjudice aux membres potentiels du jury, soulignant qu’ils ont qualifié à plusieurs reprises la mort de Floyd de « meurtre » [comme si on pouvait éviter de dire de quoi une personne est accusée].
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Justice immanente : la fin de l’anonymat et la vindicte populaire, seuls ‘recours’ contre les violences policières
Le 21 juin 2020, jour de sa libération sous caution (pour un bail de 750 000 dollars), l’ex-policier J. Alexander Keung, un des assassins de George Floyd, a été interpellé par une cliente dans un supermarché où il réalisait des achats « de première nécessité » (du lait et des Oreo ; il a filé dare-dare dès qu’il a été identifié, donc on ne saura jamais si c’est tout ce qu’il voulait acheter…). L’image même du policier : jouant les matamores —étymologiquement, ce nom signifie « tueur d’arabo-musulmans », mais ce n’était « glorieux » que sur le champ de bataille et à armes égales…— quand il est en meute et armé de sa matraque, de son arme de service et de son impunité (ou retranché derrière son écran sur les réseaux sociaux), mais fuyant comme un rat quand il se retrouve tout seul.
Aux Etats-Unis, l’identité des policiers impliqués dans de telles affaires est toujours connue du public. En France, c’est très rare, et lorsqu’elle l’est malgré les cagoules de bandits portés de plus en plus systématiquement par la police pour échapper aux caméras, les RIO absents ou dissimulés et les tentatives de rendre illégales les prises de vues des forces de l’ordre, les flics se croient tellement tout-puissants qu’ils intentent des procès ridicules contre ceux qui les identifient, comme Assa Traoré —car les assassins sont exigeants et voudraient, en plus de l’impunité, jouir de la tranquillité. Heureusement, les trois gendarmes ayant causé la mort d’Adama Traoré, Romain Fontaine, Matthias Uhrin et Arnaud Gonzales, ont été déboutés et condamnés aux dépens.
Vidéo : https://www.dailymotion.com/video/x7ux4la
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