Le scandale des policiers ripoux du 93 éclate au moment de la fronde policière

Le scandale des policiers ripoux du 93 éclate au moment de la fronde policière

Ce coup de filet parmi les ripoux de la CSI 93 (compagnie de sécurisation et d’intervention départementale de Seine-Saint-Denis) ne doit pas être analysé comme un chèque en blanc aux racailles de la part de la justice et de l’IGPN (la police des polices), mais, dans un contexte de fronde de la base, comme un avertissement lancé à toute la base.

Non pas que la base soit ripou, mais beaucoup de flics aménagent leur quotidien avec des petits à-côtés. Un coup de main par ci, une réparation par là, une bouffe par ici, une bouteille par là, une peu de cannabis saisi pour décompresser, ce sont les privilèges pas vraiment extraordinaires de la profession, qui a assez d’emmerdements par ailleurs. Churchill, ce vieux salopard, disait que les rouages de la démocratie avaient besoin d’huile, comprendre d’un peu de corruption. C’est naturel, et il ne faut pas en chier une pendule. Beaucoup de personnes, les dealers au premier chef (!), savent que certains flics touchent des enveloppes, l’idée étant de ne pas trop toucher au trafic, s’il n’est pas trop voyant, mais de laisser un quartier tranquille en termes d’insécurité, d’agressions.

Car le trafic de drogue, dans une cité, c’est l’assurance d’avoir moins de violences visibles. Les dealers n’aiment pas la mauvaise pub qui attire les médias et les flics. Cependant, le trafic de came génère sa propre insécurité : non seulement pour les habitants, qui doivent avaler ça chaque jour dans leur cage d’escalier ou devant leur barre, mais aussi pour les dealers eux-mêmes, qui se font des guerres de points de vente. Hier c’était au poing, aujourd’hui c’est à la kalach. Bref, vous n’avez pas appris grand-chose, mais l’IGPN a voulu apparemment faire un exemple. Pour tous les autres…

Les flics qui ont dégusté sont donc ceux de la CSI 93, un service créé en 2008 pour épauler la police locale, quelque peu débordée. Ce qui est dommage, c’est la façon dont les ripoux sont tombés, une façon qui va encourager la racaille, qui elle ne risque pas beaucoup avec la justice dite française, en réalité franc-maçonne jusqu’à l’os, qui considère plus les truands que les Français honnêtes. Tout ça par antinationalisme, mais nos lecteurs ne découvriront pas la Lune. Le site du journal 20 Minutes décrit le piège :

« Ces policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention départementale de Seine-Saint-Denis (CSI 93) l’ignoraient. Mais le propriétaire de l’épicerie de Saint-Ouen devant laquelle ils ont effectué un contrôle d’identité qui leur vaut aujourd’hui des problèmes avec la justice, le 30 mai 2019, avait fait installer deux caméras de surveillance au-dessus de la porte d’entrée. Et leur intervention a été intégralement filmée. Sur les images, révélées ce vendredi par France Inter, on aperçoit distinctement l’un des agents lancer un pochon de cannabis sur le sol pour justifier l’interpellation d’un homme de 37 ans qui sortait de chez le coiffeur. L’un de ses collègues tire ensuite les jambes de la victime pour le faire tomber violemment. »

Et là, c’est la foudre qui est tombée sur la tête des quatre Dalton :

« Une plainte avait déposé plainte et une enquête ouverte par le parquet de Bobigny. Lundi, six policiers ont été interpellés par les enquêteurs de l’IGPN, la police des polices, qui les avaient dans leur viseur depuis plusieurs mois. À l’issue de leur garde à vue, jeudi, quatre d’entre eux ont été mis en examen pour “faux et usage de faux en écriture publique”, “atteinte arbitraire à la liberté individuelle”. Trois des agents impliqués l’ont aussi été pour “violences volontaires en réunion”. Parmi ces trois policiers, un a été mis en examen pour “transport et détention” de cannabis, un autre pour “vol par personne dépositaire de l’autorité publique”. Il est en effet suspecté d’avoir subtilisé le téléphone de la victime pour l’empêcher de filmer la scène. Tous ont été placés sous contrôle judiciaire. »

Tout ça pour un petit pochon de shit… Quand on sait ce que nos politiques se foutent dans les poches et le pif, c’est à désespérer de la justice, qui enlève le cheveu de l’assiette de merde. Et c’est notre préfet préféré, le pauvre Lallement avec sa casquette de la Wehrmacht piquée à un macrocéphale, qui a personnellement dissout le service comprenant 140 fonctionnaires, donnant encore plus de libertés aux racailles et autres escrocs. Dans ces temps de Black Lives Matter, ça peut être perçu comme une injonction venue de très haut, voire du Très-Haut en personne.

Voici, révélée par France Inter, la vidéo de l’interpellation qui mettra fin aux exactions des ripoux, et la pleurniche des trafiquants qui va émouvoir la justice franc-maçonne (on ne parle évidemment pas du type qui a été piégé et tabassé) :

« « Un policier a discrètement jeté un sac de drogue derrière moi » : nous publions le récit accablant de la première personne qui a porté plainte dans l’affaire des six policiers de Seine-Saint-Denis placés en garde-à-vue. Selon ses dires, il a été passé à tabac par les policiers au cours de ce qu’il affirme être une fausse opération anti-drogue. Son récit est corroboré par nos informations. Depuis lundi, six policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention départementale de Seine-Saint-Denis (CSI 93) sont interrogés par l’IGPN, l’Inspection générale de la police nationale.

Ces six hommes sont soupçonnés d’avoir racketté des délinquants et notamment des trafiquants de drogue, contre qui ils auraient monté de fausses procédures. Ils sont aussi soupçonnés de leur avoir extorqué d’importantes sommes d’argent. Ce sont des soupçons au sein de leur hiérarchie qui ont déclenché ces investigations. Les policiers incriminés ont été placés sur écoute pendant de longs mois, sur leur lieu de travail, dans leur véhicule et dans leurs vestiaires. Leurs comptes bancaires ont fait apparaître des rentrées d’argent suspectes. » (France Inter)

Pas de quoi fouetter une racaille, mais ça suffira à la hiérarchie pour envoyer un message très clair et très politique à la base : vous vous calmez sur le politique, et nous on se calmera sur vos petits arrangements (qui n’ont jamais vraiment ému la hiérarchie, qui sait ce qu’est la réalité des quartiers). On rappelle, à toutes fins utiles, que la violence est (parfois) nécessaire pour interpeller des trafiquants, qui savent très bien que la justice est (souvent) de leur côté.

C’est bien la justice franc-maçonne, allons au fond des choses, qui paralyse la police française et qui produit, de fait, cette insécurité quotidienne qui arrange le pouvoir. Un pouvoir qui a besoin d’une peur horizontale et non d’une colère verticale. Et pour boucler la boucle, si la justice est intégralement franc-maçonne, la haute police l’est aussi, et toutes deux se retrouvent dans ce syndicat occulte qui fait tant de mal à la République et aux Français. Il reste au flic d’en bas son petit syndicat, qui ne pèse pas grand-chose face à ces deux forces.

Moralité  : le policier de base est prix entre deux feux, non, trois : sa hiérarchie, la justice et la racaille. On peut cogner sur le Gilet jaune qui menace le pouvoir, pas sur la racaille d’en bas, objectivement protégée par la racaille d’en haut.

Bonus : le débat de BFM TV sur cette affaire

Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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