Visite du chef d’état-major de l’armée algérienne à Moscou pour aplanir les divergences de vues sur la Libye

Visite du chef d’état-major de l’armée algérienne à Moscou pour aplanir les divergences de vues sur la Libye

Le Général-major Saïd Chengriha (centre), chef d’état-major de l’Armée Nationale Populaire, dénomination officielle des forces armées algériennes, à Moscou. Juin 2020.

Contrairement à l’accoutumée, la visite du chef d’état-major par intérim de l’armée algerienne, le général-major Saïd Chengriha, à Moscou pour assister au 75ème anniversaire de la victoire de l’ex-Union Soviétique sur l’Allemagne hitlérienne, ne sera pas focalisé sur d’éventuelles acquisitions de nouveaux systèmes d’armes mais sur les divergences de vues de plus en plus notables entre Alger et Moscou sur la Libye.

La décision de Moscou de favoriser en priorité l’Égypte et de soutenir les forces du Maréchal Khalifa Haftar en Cyrénaïque trouvent un écho très mitigé à Alger même si officiellement l’Algérie affirme vouloir demeurer à équidistance à l’égard de tous les belligérants locaux en Libye et œuvrer pour une solution pacifique et inclusive entre toutes les forces libyennes sans aucune ingérence étrangère.

Le rapprochement de la Russie avec l’Égypte, pays qui se considère en rivalité stratégique avec l’Algérie en Afrique, est assez mal perçu par les Algériens qui voient les tentatives d’intervention militaire du Caire en Cyrénaïque comme une tentative d’intrusion dans l’espace maghrébin. C’est la même perception vis-à-vis de la Turquie qui est toujours considérée comme le fer de lance de l’OTAN ou Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et dont les forces interviennent en Tripolitaine en soutien aux forces du gouvernement de Fayaz Al-Serradj. Dans le premier cas il s’agit d’un autre Avatar de cette propension égyptienne à vouloir jouer un jeu dans un pays où il lui était impossible de placer la moindre pièce d’artillerie du temps de Gaddafi; de l’autre, c’est les forces terrestres de l’Otan, les redoutables forces turcs qui leur font face. Un dilemme insoluble contre lequel l’Algérie n’a d’autres options que de s’armer davantage d’autant plus qu’à l’Ouest de son territoire, une base d’écoute israélienne implantée au Maroc oriental est en train d’être transformée en une base militaire stratégique pour accueillir des forces de l’Otan à moins de 37 kilomètres de la frontière algérienne.

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