On s’ennuie tellement du voyaging et de ses revenus pour capitalistes en chaleur que – la larme à l’oeil – on voudrait ressouder la période de l’avant Covid avec un petit air de « respect de la pollution ». Bref, un produit propre. Les salauds ne font pas toujours des produits propres. Les salauds font de l’argent pour les salauds. Encore un avenir tout beau, scintillant, avec promesse de voyages silencieux et, snif !, proprets à saveur environnementaliste.
Il y aura des taudis en Amérique du Sud, en Inde, en Afrique, peu importe. Un avion soi-disant propre construit avec des matériaux les moins chers possibles, ce qui signifie toujours une négritude lointaine et des Noirs de toutes les couleurs, pourvu qu’ils soient pauvres.
C’est la rengaine jaunâtre du monde des technocrates, industriels globalistes, visionnaires machiavéliques, supposément créatifs et tassés vers la foi d’une civilisation bâtie sur la réussite technologique. Les mégalomanes sont prêts à racler le fond de la terre pour dénicher les précieux métaux et faire fondre l’humanité entière dans des débris dispersés ou enterrés … dans des endroits pauvre.
Pour ceux qui fieraient à la pensée de visiter de beaux pays chauds, il n’aura nul besoin de prendre l’avion : il suffira d’attendre les canicules après la fonte des réserves de glace, le démantèlement de la structure terrestre qui servait à réguler le climat, tout sera à l’envers. Tout l’est déjà. Il suffit de planter des politiciens farfelus et d’une intelligence autoproclamée pour achever l’horrible désordre qui découd la fine laine de l’humanité.
Les envahisseurs
Au milieu du siècle précédent, on a craint d’être attaqués par des E.T., des créatures laides, odieuses, méchantes, ignorantes de la beauté, mais surtout de la surprenante émotion humaine. Que non ! Autre scénario. La Terre est victime d’un envahisseur : un groupe de scientifiques malhabiles qui détruisent la planète.
La morte viene dallo spazio ( Le danger vient de l’espace)
Un cinéma fossile de 1958.
C’est bientôt l’heure zéro au Cap Shark. L’Union Soviétique et les États-Unis ont allié leurs connaissances scientifiques pour mettre au point un programme spatial : un homme va, pour la première fois, être propulsé vers la Lune… C’est le début de l’ère interplanétaire. Mais lors de la phase de transfert de la Terre vers la Lune la mission échoue, la fusée devient incontrôlable et la cabine est éjectée et revient sur Terre : le scientifique qui était à bord est sauf.
La fusée poursuit seule son voyage et son moteur nucléaire explose près de la ceinture d’astéroïdes. Un gros astéroïde détourné de sa trajectoire par l’explosion se dirige droit vers la Terre. Toutes les nations joignent leurs forces et envoient dans l’espace un barrage de missiles nucléaires. WiKipedia
Les anciens scénarios étaient radicaux et expéditifs. Bang ! Mais nous voilà aujourd’hui ( 2020) dans un autre scénario qui laisse à tous les humains le temps de faire son testament pour « donner ses dettes ». La Covid-19 a mis sur la paille un nombre alarmant de ces représentants de » l’industrie touristique » : hôtel, restaurants, cafés, spectacles, et les petits aspirants au vedettarisme (sic), en plus des stand-up comiques, une industrie à brasser les rates. Tous à quêter le gouvernement pour perte. En jérémiades, oubliant que le gouvernement c’est aussi Gisèle la caissière du supermarché.
Le déraciné de la Nature qui vit dans ses boîtelettes (sic) de 3 mètres carrés est devenu une machine à rêver dans un monde de cauchemars. On pense trimer dur pour sauver ce monde alors que l’on ne sauve que les riches et les mégalomanes qui s’autoproclament visionnaires. Les fomenteurs d’illusions sont légion.
L’oiseau moqueur, c’est cet écervelé agité qui ne voit pas plus loin que son nombre. Car, il est connu comme nous sommes devenus des chiffrés. On ne déchiffre plus, on chiffre. Ils plantent tous des fleurs dans le désert. Et toute cette technocratie digne des prévisions des années 30 – de l’autre siècle – est devenue les sorcier d’une tribu gadgetisée à souhait.
L’avoir est une drogue si puissante qu’elle est en train de massacrer l’être dans sa spiritualité profonde d’un monde toujours mal connu qui est celui de la présence de l’humain en ce bas-monde.
Faites comme le professeur de la Casa de Papel Trouvez l’envahisseur dans la chanson issue de la guerre 39-45 de la résistance.
Mi sono alzato
O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao, ciao
Questa mattina mi sono alzato
E ho trovato l’invasor
O partigiano, portami via
O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao, ciao
O partigiano, portami via
Ché mi sento di morir
“ Bella Ciao ”, ce pourrait être, dans une version plus élargie, la belle planète sur laquelle nous vivons.
Gaëtan Pelletier, juin 2020
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir