Par Gérard Bad.
Cet article est paru dans Echanges n° 142 (automne-hiver 2012-2013). 8 années se sont écoulées et il n’ a pas pris une ride.
Le coût du travail et l’ intox compétitive
Après le bain de jouvence électoral, le monde du travail se retrouve livré à lui même. Les licenciements et fermetures d’ entreprises se succèdent, dévoilant qu’il ne s’ agit pas d’ une question de pouvoir politique gauche ou droite. Il n’ y a pas de « sécurisation des emplois » pas plus que de « sécurité sociale professionnelle » le précariat montant indique qu’il va falloir compter sur nos propres forces pour affronter la crise.
Le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a beau dire « Nous n’avons pas été mis au pouvoir pour faire des cocottes en papier » , il va vite se trouver confronté à la meute patronale qui exige une baisse radicale du coût du travail : ils veulent un choc de compétitivité. La baisse du coût du travail semble bien être une bombe à fragmentation, On parle de procéder à une ponction de 40 milliards d’ euros, par le truchement de la CSG, puis on fait remonter à la surface la TVA sociale , les taxes écolos pour finir par dire qu’il faudrait faire un patchwork de l’ ensemble.
D’ autres veulent revenir sur les 35 h , et faire chuter les salaires en signant des accords de compétitivité dérogeant aux conventions collectives, et pourquoi pas au code du travail que Ségolène Royal veut simplifier.
Avant d’ aller au vif du sujet, à savoir le coût du travail, il nous faut faire un rapide historique sur l’ évolution du capitalisme.
Les différentes phases de révolution technique et scientifique
Dés que le capital passe de la domination formelle à la réelle, c’ est à dire de la manufacture à la grande industrie il n’ aura de cesse de bouleverser les rapports de production. « Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. » (Le manifeste communiste)
Ce qui caractérise le capitalisme, c’ est sa capacité à révolutionner en permanence les forces productives, selon telle ou telle découverte qui peut avoir une utilisation plus ou moins généralisée dans le monde. Quand une découverte ou un ensemble de nouvelles technologies se diffusent amplement de part le monde elles participent ainsi à un saut qualitatif de tout l’ appareil productif on parle alors de « révolution ».
Ces sauts qualitatifs se font dans le sillage de la grande révolution industrielle, qui commença en Grande Bretagne vers la fin du XVIIIème siècle avec la machine à vapeur. Ensuite, au début du XXème siècle ce fut une révolution dans la révolution, le moteur électrique, supplanta le moteur à vapeur ; on parla alors de deuxième révolution industrielle. Dans le même sillage le fordisme prit le relai sous le nom de troisième révolution industrielle. Depuis les années 1980 la quatrième est enclenchée avec la révolution informatique , des télé communications, des nano-technologies …. La division internationale du travail fait elle aussi un saut qualitatif sous le vocable de «mondialisation». Comme nous le verrons plus loin , pas un secteur, pas un salarié, pas un membre des dites classes moyennes (1) n’ est à l’ abris du bouleversement des forces productives actuelles. Ce mouvement frappe de tous les côtés à la fois, laissant derrière lui: désolation, précarité , chômage, suicides (2) et insurrections spontanées….
La productivité est de plus en plus le fait de complexes automatisés, la gestion des processus se fait en temps réel (traçabilité). Le système du flux tendu s’est étendu dans tous les secteurs au point d’ être déjà obsolète …La modularisation ou système du Lego, voir Annexe 1, se présente comme un redoutable ennemi de l’ emploi .
Mais comme le capital ne peut se reproduire qu’ en exploitant du travail humain, dont il doit de par ses contradictions se débarrasser en permanence tant et si bien que le capital se trouve confronté à être son propre ennemi. Le passage de la productivité du travail vivant au travail mort a pour corollaire la montée en puissance de la précarisation dans les pays les plus industrialisés et indique ouvertement cette fois que l’ homme n’ est plus rien il n’ est que la carcasse du temps.
Par conséquence tout ce qui a trait avec l’ exploitation de la force de travail doit être liquidé au yeux du capital porteur d’ intérêt comme incongru inutile , d’ ou la démolition des services publics, des conventions collectives, des syndicats, du code du travail, la précarisation des contrats de travail…
» On désintègre des institutions, on dégrade des acquis sociaux, mais, chaque fois, pour les préserver, pour leur donner une dernière chance : » C’est pour mieux te sauver, mon enfant ! « »(p. 186 de L’horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard) » Voici donc l’économie privée lâchée comme jamais en toute liberté – cette liberté qu’elle a tant revendiquée et qui se traduit en déréglementations légalisées, en anarchie officielle. Liberté assortie de tous les droits, de toutes les permissivités. Débridée, elle sature de ses logiques d’une civilisation qui s’achève et dont elle activele naufrage. » (p. 42 de L’horreur économique par Viviane Forrester – 1996 – Fayard)
Le coût du travail en France serait un frein à l’exportation
C’est l’ argument choc, mais cette tautologie visant à dire que les salaires déterminent les prix des marchandises, fut détruite de fond en comble par Ricardo dans ses principes de l’ économie politique publié en 1817. Dans « salaire prix et profit » K. Marx passe au crible tout cet argumentaire qui d’ ailleurs rejoint la théorie de la sous consommation qui tout bonnement dit qu’il suffit d’ augmenter les salaires pour que le travailleur consomme et ainsi on relance le système. On a beau dire et on a beau faire, le sophisme de la relation salaire/prix des marchandises refait surface à chaque grande crise.
Un exemple simple et superficiel va démontrer que « c’est en moyenne le travail bien payé qui produit les marchandises bon marché et le travail mal payé qui produit des marchandises chères » nous dit K. Marx dans « salaire prix et profit » . Sans aller chercher les exemples anglais de l’ époque de Marx, il est parfaitement connu que l’ Allemagne avait en 2008 un coût du travail supérieur de 29% à celui de la France ce qui ne l’ empêcha pas d’ être la championne à l’ export de l’ UE. Depuis , l’ Allemagne c’est elle aussi attaquée au coût du travail et actuellement elle fait jeu égal avec la France. Suzanne Berger quant à elle donne l’ exemple du fabricant de lunette italien « luxottica » ou elle compare les frais de production de trois usines employant les mêmes équipements dans différents pays. Elle remarque que le coût de deux verres dans une usine chinoise est de 2,63 dollars, en Irlande de l’ ordre de 2,49 dollars alors qu’ en Italie avec un salariat plus couteux, le coût des verre n’ est que de 1,20 dollars.
Par quoi le prix d’une marchandise est il déterminé
Le prix d’une marchandise est déterminé par la quantité de travail incorporée ou cristallisée qu’elle contient, dans un laps de temps donné et un état social donné. Autrement dit , moins il y a de quantité de travail dans une marchandise, par suite d’une augmentation des cadences de travail, ou du temps de travail, ou du progrès technique, plus le prix d’une marchandise tendra à la baisse. Dans le langage courant on dit que le produit se démocratise.
Il en résulte que plus la force productive du travail est efficace, plus on produit de marchandise dans un temps de travail déterminé et inversement moins la force productive est grande, et moins on produit dans le même temps. La productivité du travail est au centre de la concurrence entre les capitalistes, elle peut être le fait de nombreux facteurs. Par exemple au cours de la seconde guerre mondiale, l’ armée de l’ air des USA constata que la quantité de travail nécessaire à la construction d’un avion diminuait quand le nombre construit augmentait. Ainsi au cours d’une année le temps de travail nécessaire à la production d’une unité baissait de 20%.
La course à la productivité et ses résultats.
Dès que le capitalisme émerge, d’ abord avec la manufacture, c’est la force de travail qui est au centre du système productif. Mais dès que la grande industrie fait son entrée , avec le salariat et la division du travail, l’ homme entre en concurrence avec la machine. Un processus mortel va alors s’ engager contre les classes laborieuses, et le prolétaire ne va plus devoir lutter contre la concurrence des femmes et des enfants, mais contre un nouveau et redoutable ennemi pour sa survie « le machinisme ». L’ ère de la domination réelle du capital va commencer, grâce au « progrès technique », celui-ci va tout capitaliser, tout mettre sous la coupe d’ un contrôle de plus en plus serré du travail . L’ homme comme disait Marx n’ est plus rien il n’ est plus que la carcasse du temps, plus le progrès technique monte en charge plus le chômage monte. Plus le chômage monte et plus il est possible de baisser les salaires, d’ allonger la journée de travail.
« Un pays est d’autant plus riche que sa population productive est plus réduite par rapport au produit total ; tout comme pour le capitaliste individuel, moins il a besoin de travailleurs pour produire le même surplus, tant mieux pour lui. Le pays est d’autant plus riche que la population productive est réduite par rapport à l’improductive, à production égale. Car le chiffre relativement faible de la population productive ne serait alors qu’une façon d’exprimer le degré relatif de la productivité du travail. » (Marx, Théories sur la plus-value, Editions Sociales, Tome I, p. 254)
« La surpopulation relative est d’autant plus frappante dans un pays que le mode de production capitaliste y est développé. » ( K.Marx ,T. 3,. p. 251)
Actuellement les intérimaires font office « d’armée industrielle de réserve »3 le reste c’ est à dire le précariat est voué à la survie, la dépravation, le vol , les stupéfiants et au final la mort. Dans tous les grands pays riches4 ( ex -industrialisés) les stigmates d’une société en décomposition s’étalent aux yeux de tous.
Il y a encore quelques années, juste avant la crise financière, les économistes revenaient sans cesse sur « la destruction créatrice de Schumpeter » sans doute voulaient ils se persuader que le système allait toujours (grâce au progrès technologique aux innovations) surmonter les conséquences du dégât productiviste sur les emplois. Tout était la pour les « rassurer »,Depuis plus de deux cents ans, la production par salarié a augmenté de 1300% et dans le même temps la population active ayant un emploi a doublé. Le progrès technique s’il laissait provisoirement sur le carreau des millions de chômeurs finissait toujours par créer de nouveau métiers et les affaires reprenaient leur cours.
Seulement ses nouveaux métiers étaient ils des créateurs de valeur au sens du capital , c’ est à dire des créateurs de plus-value ? Tout le monde sait que dans les pays de l’ OCDE les emplois agricoles et industriels continuent leur déclin ; mais le secteur tertiaire ne produit pas de plus-value il la fait seulement circuler, il n’ est pas créateur de valeur directe. Certains prendront comme exemple l’ éducation qui livre du salariat formé dans le secteur de valorisation du capital, d’ autre le bienfait des hôpitaux qui soignent et remettent le prolo au boulot et on pourrait ainsi allonger la liste sans fin jusqu’ aux CRS qui font reprendre le travail. Chacun voulant se présenter comme utile et indispensable à la société, pour sauver son emploi.
L’énigme du ralentissement de la productivité
Les économistes vont commencer à considérer qu’il y a une loi, la loi des trois secteurs de Colin Grant Clark, qui explique le glissement des emplois d’un secteur à l’ autre générés par le progrès technologique. Le secteur primaire ( le monde agricole) connaissant d’importants gains de productivité déversera son trop plein de bras dans le secteur secondaire ( L’industrie) qui aura tendance à toujours se trouver en sous utilisation des équipements, déversera le trop plein sur les sociétés d’interim et le tertiaire en général.
Mais arrivé à ce stade, nos économistes vont buter sur une énigme, celle du ralentissement de la productivité, c’ est à dire pour traduire cela en langage marxiste une impossibilité de compenser la baisse du taux de profit par sa masse. Dans pareille situation ils leur faillaient faire jouer les contre tendances à cette baisse, mais rien n’ y fit.
Les représentants du capital financier, vont s’ attaquer et s’attaquent toujours avec rage , aux salaires différés, procèdent à la liquidation des systèmes de retraites par répartition, à la santé, au droit du travail, pratiquent la déflation salariale plutôt que l’ inflation ( bête noire du capital financier). Ils vont tout privatiser, appliquer sur toute la planète les trois D (Désintermédiation, Décloisonnement, Déréglementation), réduire les effectifs (5) ,industrialiser le tertiaire ( la poste, les banques, les assurances , les hôpitaux…), tout en allongement au delà de 60 ans l’âge pour prendre sa retraite, à 70 ans , s’ attaquer au soin public … Le management moderne se chargeant de faire rentabiliser les équipements ordinateurs… Dont Robert Solow dira « Vous pouvez voir l’ère informatique partout, sauf dans les statistiques de la productivité ».
Mais à l’ arrivée, ils ne trouvèrent comme solution que celle que dénonce madame Forester licencier et toujours licencier, alléger le navire pendant la tempête en attendant des jours meilleurs. En 1996, Viviane Forrester, avait révélé le sentiment profond de ceux qui pensent que l’ argent peut rapporter de l’ argent sans travail salarié, qu’ elle va qualifier de totalitarisme financier.
« Oui,mais de nos jours, à tort ou à raison, l’ emploi représente un facteur négatif, hors de prix, inutilisable, nuisible au profit ! Néfaste. » (Viviane Forrester, L’Horreur économique, Paris 1996,p.102) (6)
A ce sujet Marx faisait la remarque suivante : « L’idéal suprême de la production capitaliste est – en même temps qu’elle augmente de manière relative le produit net – de diminuer autant que possible le nombre de ceux qui vivent du salaire et d’augmenter le plus possible le nombre de ceux qui vivent du produit net. » (Marx, Chapitre inédit du Capital, 10/18, p. 245)
Les nouvelles technologies seront elles créatrices de nouveaux emplois ?
Toute crise importante déploie son cortège de chômeurs. La question qui se pose et que souligne Suzanne Berger est de savoir si les nouvelles technologies vont être créatrices de nouveaux emplois.
« Un troisième point d’interrogation me semble tout à fait justifié : c’est la question de savoir si le progrès technologique actuel se traduira par la création de nouveaux emplois ou non. Par le passé, on criait souvent au loup en voyant venir des technologies nouvelles, craignant la montée du chômage. Chaque fois, ces inquiétudes se sont dissipées devant l’apparition d’activités et d’emplois nouveaux, jusqu’alors inimaginables. Mais on peut effectivement se demander si, cette fois-ci, les nouvelles technologies ne seront pas moins créatrices d’emplois – et si ce phénomène, combiné avec les nouvelles possibilités de délocaliser, va se traduire par la montée durable du chômage et par la déqualification du travail. »( Made all over : les délocalisations en question. Entretien avec Suzanne Berger)
La question devrait être plus précise, est ce que les « nouveaux emplois seront créateur de plus-value », car pour le capital , pour qu’il perdure l’ emploi doit être créateur de valeur. Tous les autres emplois sont pour lui des « mangeurs de plus-value » et donc des emplois contre-productif comme les représentants du capital se plaisent à le dire. La presse économique s’accorde à dire qu’ au cours de la décennie 1991-2001, la productivité horaire du travail a progressé de 4% par an dans le secteur industriel, alors qu’elle n’ évoluait que de 1,5% à 2,5% dans les autres secteurs. Il en résulte que la baisse de l’ emploi industriel est, sur le fond, engendrée par la modernisation de l’ industrie.
Illustration
L’usine britannique de Nissan à Sunderland, ouvert en 1986, est aujourd’hui l’une des plus productives d’Europe. En 1999, elle produisait 271.157 voitures avec 4.594 salariés. En 2011, elle produisait 480.485 véhicules, soit plus que n’importe quelle autre usine automobile en Grande-Bretagne, avec seulement 5.462 personnes.
«Les usines délocalisaient vers des pays à bas salaire pour réduire le coût de la main d’œuvre. Mais ces derniers sont de moins en moins importants : sur un iPad de première génération vendu à 499$ (377€), la main d’œuvre ne représentait que 33$ (25€) et l’assemblage final en Chine ne comptait que pour 8$ (6€). ( The Economist 21 avril 2012. Traduit de l’anglais par Steven S.)
Le chômage chronique comme indice du développement des forces productives
L’idéal suprême du capital financier est atteint, il est parvenu à l’ élimination massive de ceux qui produisent de la plus-value dans les pays de l’ OCDE. Il à créer un monde à son image, le monde de ceux qui ne vivent que de revenus et qui, de ce fait, soutiennent ce capital. Seulement les capitalistes ne vont pas prendre de gants vis à vis des classes moyennes, ils devront, la aussi, les mettre sous le fouet de la productivité et de l’ obligation de résultat.
Le monde du travail s’ est déplacé en Asie pacifique, des usines gigantesques se sont montées en Chine faisant de ce pays l’ atelier du monde, un accumulateur de plus-value sans pareil dans l’histoire du capitalisme. Cependant, la Chine est depuis quelques années en situation de surproduction7 et il est a prévoir que le ralentissement de l’ économie américaine, la quasi récession de l’ Union Européenne et la mauvaise performance du Japon ( deuxième importateur mondial de produits chinois) va provoquer une déflagration. Il ne sera plus possible pour l’ économie chinoise de fonctionner avec un marché intérieur absorbant seulement 20% de sa production pour 80% qui est déversée sur le marché mondial.
Gérard Bad ( au moment ou je termine ces lignes, Renault veut négocier un accord de compétitivité avec les syndicat et l’ approbation de Montebourg)
Annexe 1 LA MODULARISATION
La modularisation, est un système qui peut être comparé au contenaire dans sa logique interne, il s’ agit de rendre adaptable ( modulaire) des pièces n’ ayant dans l’ ancien système celui des année 1980, qu’une destination précise et ne pouvant pas s’utiliser ailleurs. Le système Lego, fait référence au jeu Lego, car comme ce jeu les pièces sont modulables. L’ approche modulaire, n’est certes pas très nouvelle, mais elle passe de l’ expérimental à une application plus systématique. Elle permet aux entreprises d’être plus réactive dans leur stratégie de réorganisation et de délocalisation de certains sous produits, mais surtout d’ économiser sur les coûts de mains d’ œuvre et d’ équipements. Cette combinaison de pièces à usage multiple peut sembler abstraite, deux exemples,je pense, suffiront à rendre plus réel cette modularité.
En illustration prenons l’ exemple de Apple et le déploiement de son iPod en seulement une année. Il est parvenu a ce résultat grâce à la fragmentation du système de production modulaire, qui a un effet multiplicateur permettant de produire différents produits devant satisfaire un panel de clients à des prix très concurrentiels. Aussi Apple s’est il approvisionné auprès d’un fournisseur à moitié prix par rapport au marché.
Volkswagen aussi, vient de perfectionner son système avec depuis le début 2012 l’ annonce de sa nouvelle stratégie Modularer Querbaukasten ou MQB qui se veut modulaire et pense pouvoir être en mesure de produire tous ses modèles sur la même ligne de production.
Encart
Les coûts salariaux totaux (charges comprises) dans l’industrie des différents pays en développement qui produisent et exportent de manière croissante des biens manufacturés, mais aussi des services, varient de 2% ou 3% (Vietnam, Madagascar) à 40% de ceux des pays riches d’Europe. La Chine se situe entre 3% et 16% selon les estimations, l’Inde autour de 5%. Avec l’effondrement du socialisme, il existe désormais aux portes de l’Union Européenne des réservoirs de travail qualifié dont les coûts n’atteignent que 5% (Roumanie) à 20% (Pologne, Hongrie) de ceux de l’Allemagne. Par contre, les plus anciens des « nouveaux pays industrialisés » (NPI), tels Taiwan, Singapour ou la Corée, ont désormais pratiquement rattrapé les coûts du Portugal ou de la Grèce.
Exemple de coûts chez Renault
1 Douai Sunderland où si l’on prend au sens large les couts salariaux inclus dans la VT valeur de transformation on note que pour le Scénic la VT représente 9.5 % du prix de revient véhicule sortie usine pour 5 % pour Nissan Qashqai.
2 Flins Palencia sur 2 véhicule différents la VT est de 17% pour Clio 3 un modèle basique low coast et 4% pour la Mégane
On peut dire que pour Renault 4 à 5 % pour la VT semble etre le noyau dur à ne pas dépasser
Pour donner une idée pour le prochain convenio renault Espagne 2014-2016 l’économie recherché par véhicule produit est de 400€ à comparer avec la VT Palencia de 384 € pour l’exemple cité de la Mégane
NOTES
1. « Ce qu’il [Ricardo – NDR] oublie de souligner c’est l’accroissement constant des classes moyennes qui se trouvent au milieu, entre les ouvriers d’un côté, le capitaliste et le landlord de l’autre, qui se nourrissent pour l’essentiel directement et dans une proportion de plus en plus grande de revenu, qui pèsent comme un fardeau sur la base ouvrière et qui accroissent la sécurité et la puissance sociales des dix mille familles les plus riches. » (Marx, Théories sur la plus-value, t.2, p.684, Éditions sociales)
2. Entre 2008 et 2012, la crise a coûté 750 morts par suicide supplémentaires en France. Un fléau et un tabou dans le pays qui connaît un taux de suicides les plus élevés de l’Union européenne.
3. Aux Etats-Unis, l’ usine Nissan dans le Mississippi, vient de faire passer ses effectifs en CDI de 3400 salariés à 2600. Les départs sont remplacés par « l’ armée industrielle de réserve » que sont les intérimaires. Ils représentent 60% des effectifs de l’ usine.
4. Riche est ici utilisé dans le sens qui suit « Un pays est d’autant plus riche que sa population productive est plus réduite par rapport au produit total ; tout comme pour le capitaliste individuel, moins il a besoin de travailleurs pour produire le même surplus, tant mieux pour lui. Le pays est d’autant plus riche que la population productive est réduite par rapport à l’improductive, à production égale. Car le chiffre relativement faible de la population productive ne serait alors qu’une façon d’exprimer le degré relatif de la productivité du travail. » (Marx, Théories sur la plus-value, Editions Sociales, Tome I, p. 254)
5. Y compris ceux des armées de terre au profit d’une modernisation technologique des armées.
6 . 350 000 exemplaires vendus en 2000, traduction en 24 langues
7. Voir à ce sujet les travaux de Mylène Gaulard « baisse du taux de profit et croissance chinoise »Enseignant-chercheur en économie internationale à l’ISTOM, école d’ingénieurs en agro-développement International, Cergy-Pontoise
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec