Divide et impera. Diviser pour régner, un l’un des axes directeurs de la stratégie de contrôle des populations menée par la plupart des élites ou des oligarchies tout en affichant la promotion de la diversité et du vivre-ensemble. C’est un outil politique par excellence dont le concept se heurte aux ambitions d’un empire universel dans son acception de toujours depuis la plus haute antiquité.
L’esclavage n’a jamais disparu. Une nouvelle forme d’asservissement à chaque renouvelé et adaptée aux besoins d’un système économique profondément inégalitaire et prédateur. L’esclavage post-moderne est probablement plus cruel dans son fond que celui, fort codifié et différent qui était en vigueur durant l’Antiquité et le haut Moyen-âge.
Dès qu’un événement ou un traumatisme risquent d’éveiller des populations-objet de leur torpeur, le pouvoir réel (qui se distingue dans le fond et dans la forme du pouvoir apparent) utilise des expédients éprouvés exploitant de vieilles lignes de fracture sociétale ou un clivage persistent basé sur la puissance de l’ignorance. Dans un monde néo-liberal et « ouvert », les vieux démons de la division ethnique ou pire, raciale, n’avaient plus de raison d’exister et pourtant la ré-écriture de plus en plus subjective et faussée de l’histoire rend une partie de la population en perte de repères plus réceptive à une certaine sublimation de l’Ego collectif d’un groupe basé sur des critères aussi puérils que l’apparence ou le phénotype polymorphe éphémère d’une humanité en pleine altérité. Cette approche est d’autant plus dangereuse qu’elle se crée une idéologie à laquelle des individus adhérent et y croient dur comme fer au point de passer à l’acte irréfléchi et irreversible.
Le racisme est une forme atavique de l’ignorance et une frivolité d’un esprit simple. Il existe là où l’ignorance et le déni du réel sont érigés en critères de vie dans une société dystopique et névrosée croyant vivre en utopie ou du moins dans une sorte de monde parfait ou chaque membre est moralement convaincu de la supériorité de son groupe. C’est un retour à peine déguisé au tribalisme primitif sous l’apparence sophistiquée d’un système économique mécanique ou automatisé.
Le racisme, l’ostracisme, l’exclusion, la marginalisation, l’injustice, l’aliénation, la domination de l’homme par l’homme, la destruction de la vie humaine (celle-ci est loin de se limiter à l’homicide) sont des maux réels sur lesquels tout système de domination repose. Le déni d’humanité infligé à un humain ou un groupe d’humain est le stade ultime de l’aliénation induite par un système matérialiste et déshumanisé. C’est à partir du clivage que se nourrit le système de prédation et il n’a de cesse d’en créer de nouveau même au sein de la famille restreinte ou individuel. Plus de divisions signifie plus de pouvoir sur une masse d’humains zombifiés et désarticulés objets de manipulations orientées selon un degré croissant de complexité comme on l’a vu récemment avec la crise du COVID-19 et maintenant les tensions liées aux thématiques ethniques et/ou confessionnelles dans un monde où le concept fallacieux du choc des civilisations, crée de toutes pièces pour des besoins immédiats en matière de stratégie d’hégémonie, ne pouvait que lamentablement échouer.
Il est temps d’arrêter de se mentir et de créer des mythes. La mystification ne fait qu’aggraver le problème de fond. Le racisme est un syndrome pathologique psychiatrique et ne devrait pas avoir droit de cité. Mais il existe et il est de plus en plus répandu en raison de l’effondrement des valeurs et de la promotion du crétinisme et de la xénophobie. Certains pays y sont plus réceptifs que d’autres. Paradoxalement, le racisme est plus présent dans les pays du monde dit libre que dans les systèmes fermés qualifiés de dictatoriaux. C’est un instrument de contrôle et de manoeuvre. Il n’y a aucune différence biologique entre les humains. Il y a la névrose du Gestalt. De la perception de la perception. De l’apparat.
Le piège de la division à l’infini est une nasse de laquelle il est très difficile d’échapper. C’est un nihilisme collectif. D’où la nécessité d’éviter tout jugement hâtif ou une foi aveugle dans des stéréotypes simplifiant une réalité bien plus complexe que tout ce que notre esprit peut concevoir.
L’humain est fragile. Nous sommes tous esclaves d’un système prédateur, aveugle, impitoyable et inhumain qui nous fait dresser les uns contre les autres comme le faisaient les rabatteurs des gladiateurs dans les sous-sols de l’arène du Colisée pour entretenir l’amusement et la frénésie dans les tribunes bondées d’une foule en transe sanguinaire.
Paix à tous les humains de bonne volonté.
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