« En Histoire, le politiquement correct se traduit par trois symptômes principaux. En premier lieu l’anachronisme, le passé étant jugé, selon des critères politiques, moraux, mentaux et culturels d’aujourd’hui. En deuxième lieu le manichéisme, l’Histoire, étant conçue comme la lutte du bien et du mal, mais un bien et un mal définis selon les normes actuellement dominantes. En troisième lieu l’esprit réducteur, la complexité du passé étant gommée au profit d’un ou deux facteurs explicatifs qui, en occupant tout le champ de la connaissance, faussent l’interprétation de la réalité » (Jean Sévilla, Historiquement incorrect).
De CNN à France Télévisions en passant par la BBC, les médias de l’Occident tout entier diffusent des images de rassemblements de milliers de personnes à Washington, Londres, Berlin, Rome, Paris… Sur les écrans, « Black Lives Matter » est écrit, scandé, partout.
Les références à l’esclavagisme, à la colonisation, à la ségrégation, au suprémacisme sont mises en parallèle avec des violences policières avérées ou non. Un mouvement global au sein des sociétés occidentales, qui ne trouve pas sa place en Chine, en Russie, très peu en Afrique ou dans le monde arabe. Les constitutions et les lois occidentales stipulent pourtant l’égalité des citoyens, l’interdiction des discriminations. Jamais, pourrions-nous dire, le peuple noir n’a connu, dans son histoire, de telles conditions de vie depuis des siècles, jusqu’en Afrique, où les guerres intertribales et l’essor de l’islam s’associaient au commerce triangulaire européen dans la traite négrière.
Durant les manifestations, on voit des hommes et des femmes, à genoux, faisant repentance de leurs « privilèges blancs » tout en implorant le pardon. À leurs côtés, indigénistes et racialistes affirment, quant à eux, haut et fort, sans complexe, leur appartenance raciale tout en revendiquant des droits accrus ; l’égalité ne saurait désormais suffire. Cette pression communautaire appuyée par les réseaux militantistes de gauche va, à l’évidence, influer sur les autorités politiques, médiatiques et judiciaires. De nombreux hommes politiques de premier plan ont déjà ployé le genou physiquement ou dans des déclarations publiques aux USA, au Canada, en Australie, en Angleterre…
La France ne fait, évidemment, pas exception. Face à la montée des violences et des crimes dans la société, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner n’a rien trouvé de mieux que de sermonner ses troupes sur le racisme. Mieux encore : il envisage lui-même de mettre un genou à terre (au micro de Jean-Jacques Bourdin, mardi matin), rejoignant ainsi La République en marche qui s’associe à l’hommage international à George Floyd en suspendant toute activité durant 8 minutes et 46 secondes, ce même jour, à 18 heures.
Le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a, pour sa part, invité les représentants du collectif Adama Traoré pour se rencontrer et discuter. Une proposition que ces derniers ont déclinée. Un nouveau camouflet, une humiliation, mais le message que voulait donner le président de la République Emmanuel Macron est sans doute passé : l’État se soumet, il se couche et tolère des manifestations interdites, les débordements, avec des forces de l’ordre en retrait, sans tirs de LBD. On veut apaiser les tensions, alors, surtout pas de vagues.
Face à la doxa, à l’activisme et aux manipulations médiatiques, l’Occident se fissure toujours plus dans le délitement de son identité, de son histoire, désormais réduites à un processus de déconstruction et de reconstruction par les minorités et l’intelligentsia mondialiste. La civilisation occidentale se résumerait à un passé d’oppression et de violence, ses descendants devraient rendre des comptes. Il va de soi que ces offensives n’auront aucune limite, que tous les prétextes seront saisis pour attaquer les structures des nations ainsi que leurs symboles. Les forces de l’ordre, les drapeaux, les statues, bientôt la littérature et les livres. Un gigantesque autodafé où les défenseurs de ces références seront intellectuellement mis au bûcher, jugés hérétiques dans le nouveau totalitarisme progressiste du « vivre ensemble ».
Dans cette guerre idéologique et démographique, où la propagande fonctionne tambour battant, les peuples des plaines du Midwest, des campagnes du Yorkshire ou des reliefs de la diagonale du vide hexagonale assistent, silencieux et réduits au silence, à l’évanouissement de leur civilisation.
L’Occident a un genou à terre, reste l’autre, encore à moitié levé.
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