Recherche menée par Robert Gil
En 2016, nous fêtions les 80 ans du front populaire et de ses conquêtes sociales qui constituent le socle commun de notre société. Il est important de prendre conscience que ces avancées historiques ( tout comme celles issues du programme du Conseil National de la Résistance au sortir de la seconde guerre mondiale relatives à la nationalisation des grands moyens de production, des grandes banques et des assurances, à la sécurité sociale et la retraite ou encore à la liberté de la presse… ) ne sont pas dues à la complaisance du patronat et du gouvernement pour les salariés. Elles sont le fruit de grèves et d’occupations de sites par des femmes et des hommes qui croyaient, qu’unis et solidaires, ils pourraient inverser le rapport de force et gagner de nouveaux droits pour une société meilleure.
Ce mouvement populaire est né en 1934 en réaction à la montée du fascisme en France et en Europe et à l’aggravation de l’exploitation des salariés, provoquée par la crise et le développement de l’économie de guerre des années 30.
Il y a « un avant », «un pendant» et « un après » 1936. Avant, c’est le patronat de droit divin avec les attaques anti-ouvrières, la répression du militantisme ouvrier, la remise en cause des droits sociaux.
1936, c’est la révolte des travailleurs face aux sacrifices, à la misère, aux licenciements, à l’aggravation des conditions d’exploitation. C’est une vague de grèves qui s’étend sur tout le pays qui donne de l’espoir au monde ouvrier. Ce sont les occupations d’usines et le début de négociations patronales sur les revendications des salariés.
Après, c’est le développement des conquêtes sociales avec le sentiment que «tout est possible». Parmi les mesures adoptées, on retient l’augmentation des salaires. Elle varie de 15% pour les salaires les plus bas à 7% pour les plus élevés, sous la condition de reprendre le travail.
Les faiseurs de guerre pensent ainsi avoir mis un terme à la grève et voir à nouveau leurs usines tourner à plein régime pour fabriquer leurs engins de mort et s’enrichir. Mais cela ne suffit pas. Les ouvriers tardent à reprendre le travail. A l’inverse, le mouvement s’amplifie. Pour inciter à la reprise du travail, le gouvernement adopte alors les fameuses «lois sociales» dont les principales sont :
- Les 40 heures de travail hebdomadaire (contre 48 auparavant) sans perte de salaire.
- Les 15 jours de congés payés pour tous les travailleurs (imaginez un peu, 15 jours payés sans travailler !).
- La mise en place des délégués du personnel et des conventions collectives de branches.
Face à ce qui apparaît comme une avancée sociale considérable, la lutte s’effrite, puis s’arrête. La logique de guerre peut reprendre, avec la suite qu’on lui connaît.
Il n’échappe à personne que depuis des années, les gouvernements successifs, soumis au diktat du patronat, s’emploient à détruire de manière systématique les conquêtes sociales et les avancées collectives. L’immobilisme des salariés leur facilite la tâche. En effet, dans le système capitaliste, les droits sociaux ne sont jamais vraiment acquis et d’ailleurs ils n’ont cessé d’être remis en cause dès leur apparition.
Nos luttes ont construits nos droits, nos résignations les détruiront! Il faut reprendre les fondamentaux de la lutte sociale, de la lutte des classes. Il faut s’informer, se former, ne plus écouter la télé, la radio ou les journaux, tous ces médias appartiennent à 5 ou 6 milliardaires qui forgent l’opinion et protègent les intérêts de la classe capitaliste. Et que ce soit dans l’Europe ou hors de l’Europe nous devrons toujours nous battre pour défendre nos droits et en acquérir de nouveau, car que ce soit à l’intérieur de nos frontières historiques ou nos frontières élargies, le capital, lui, n’en respectent aucune.
JMD
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec