SOTT FOCUS: Manifestations pour George Floyd – 20 questions qui demandent réponse

SOTT FOCUS: Manifestations pour George Floyd - 20 questions qui demandent réponse

Alors que la situation dégénère dans tout le pays, nous devons prendre quelques instants pour réfléchir à cette question : comment en sommes-nous arrivés là ?

george floyd

Depuis maintenant plusieurs décennies, la politique raciale en Amérique est une véritable cocotte-minute prête à exploser à tout moment. Cette situation est d’autant plus exacerbée que la pauvreté générée par les mesures de confinement (totalement inutiles) commence à frapper la population de plein fouet.

La chaleur, la montée du chômage, la flambée des prix et la fermeture des petites entreprises sont autant de facteurs qui font que les gens sont de plus en plus tendus… et en colère.

Une situation explosive, qui n’attendait qu’une étincelle – la mort de George Floyd – pour mettre le feu aux poudres.

Aujourd’hui, les manifestants envahissent les villes de toute l’Amérique. Fenêtres brisées, magasins pillés et bâtiments publics incendiés. Les civils sont attaqués au gaz lacrymogène et au taser, et les balles en caoutchouc pleuvent.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Tout a commencé lorsqu’une vidéo montrant un policier (identifié par la suite comme étant Derek Chauvin) plaquant son genou contre la nuque d’un homme noir (identifié par la suite comme étant George Floyd) est devenue virale.

Et c’est la première chose sur laquelle nous devons nous interroger. Mais bien sûr, la plupart d’entre nous se garderont de le faire.

« Devenir viral » est une expression qui s’est tranquillement frayé un chemin jusque dans notre lexique collectif au cours de la dernière décennie. Tout le monde considère la « viralité » comme une sorte de processus naturel qui ne subit aucune impulsion ni entremise extérieures. Ce n’est pas le cas, comme vous en conviendrez après un moment de réflexion. Les choses ne « deviennent » pas « virales » juste comme ça, comme par enchantement : on fait en sorte qu’elles deviennent virales.

Pour qu’une vidéo « devienne virale », elle doit être préparée/retouchée, téléchargée puis partagée par les bonnes personnes, au bon moment, et de la bonne manière. Il faut rédiger un texte, présenter le contexte. Créer un récit.

Pourquoi la vidéo de la fin tragique de George Floyd est-elle devenue virale ?

La brutalité policière est une triste réalité dans cette Amérique surmilitarisée. Elle est quotidienne, et vise les pauvres et les laissés-pour-compte, qu’ils soient noirs ou blancs. Certains actes de violence sont même filmés sur des portables (il suffit de taper « compilation de violences policières » sur YouTube pour obtenir la liste). Mais presque personne ne voit ces vidéos ni ne s’en soucie, ou si peu.

Pourquoi cette mort est-elle différente ? Pourquoi cette vidéo a-t-elle subitement été remarquée, contrairement aux dizaines d’autres vidéos de policiers commettant des actes de brutalité et de violence ?

Pourquoi, quelques jours à peine après l’incident, NIKE a-t-il sorti une toute nouvelle publicité soutenant les manifestations ?

Pourquoi une révolution sociale prétendument populaire bénéficie-t-elle d’un sponsoring, comme s’il s’agissait d’une équipe sportive ?

Et pourquoi la déification de la violence est-elle devenue un thème central ?

Il est important de faire remarquer que ces manifestations ne sont pas toutes violentes :

… mais on ne le croirait pas, au vu de la couverture médiatique mainstream. La presse libérale de gauche s’est en fait concentrée de manière presque fétichiste sur la violence. Mais pas pour la condamner.

Bien au contraire.

Depuis des années, la presse « libérale » joue les vierges effarouchées au moindre soupçon d’agressivité (souvent associée à une « masculinité toxique »). Même s’il ne s’agit que d’agression virtuelle, ou de mots un peu durs.

Twitter et Facebook ont fermé des comptes suite à la publication de propos « haineux ». Des personnes sont « traumatisées » par le « cyber harcèlement ». Le « langage agressif » et les « tactiques d’intimidation » des partisans de la « gauche dure » de Corbyn ont fait l’objet de plaintes constantes dans les pages du Guardian.

Jusqu’à hier : par un tour de passe-passe dont seul un organe de propagande a le secret (et au diable la cohérence et la crédibilité), le Guardian a soudainement décidé de publier un article intitulé : « Si la violence n’est pas la solution pour mettre fin au racisme en Amérique, alors qu’est-ce qui l’est ? »

Pourquoi disent-ils cela ?

Pourquoi RT a-t-il publié un article d’opinion similaire qui reprenait exactement les mêmes arguments, sur le même ton ?

Dans l’émission In The Now, présentée par la journaliste Rania Khalek, un invité a déclaré :

« Quand des trucs crament, ça attire plus l’attention. »

Pourquoi tente-t-on de nous vendre ce nouveau mème qui dit que la violence est désormais non seulement acceptable mais inévitable, voire une bonne chose ?

Et rappelons (bien qu’apparemment, nous ne soyons pas censés le faire) que depuis plusieurs mois, on nous dit que seuls les « covidiots » ont le culot de sortir sans permission. Que seuls les égoïstes irrécupérables sortent sans masque. Que des vies sont en jeu. Le mois dernier, Khalek elle-même a qualifié les manifestants anti-confinement de membres d’une « secte mortifère », pour avoir simplement agi de la même manière que les émeutiers aujourd’hui (les actes de violence en moins).

Alors, pour Khalek, qu’est-ce qui a changé au juste ?

D’ailleurs, posons la même question à propos de la police britannique qui – subitement et inexplicablement – ne semble absolument pas dérangée de voir tout un tas de gens s’agglutiner sur Trafalgar Square.

Pourquoi les rassemblements de masse aux États-Unis, à Berlin et à Londres ne sont-ils plus assimilés à des « crimes » ?

Il incombe aux médias alternatifs d’appuyer sur le bouton « pause », de prendre une profonde inspiration et de ne pas se laisser emporter par le torrent émotionnel.

Nous devons poser les questions que personne ne pose.

Comment au juste la vidéo des derniers instants de George Floyd est-elle devenue virale ?

Pourquoi des gens rapportent-ils avoir vu des palettes de briques entassées aux coins des rues ? :

Pourquoi rapportent-ils que les « organisateurs » des émeutes « encouragent les jeunes à attaquer les flics » ? :

En outre, la police ne semble pas se soucier de sa propre image.

La police anti-émeute de Minneapolis a arrêté un reporter noir de CNN en direct, sans même prendre la peine de demander à son équipe d’arrêter de filmer.

D’autres policiers à travers le pays foncent avec leurs voitures sur des manifestants et balancent du spray au poivre sur des gamines. Pourquoi ?

Pourquoi la police fait-elle actuellement tout son possible pour donner une image d »elle-même aussi négative que possible et pour encourager encore plus cette promotion d’une violence à plusieurs niveaux ? Parce qu’elle est entièrement corrompue et d’une méchanceté quasi caricaturale ? Eh bien, peut-être. Ou bien est-ce parce que dans cette histoire, on lui a donné le rôle du méchant ?

Enfin, que veulent les émeutiers ? Bien sûr, les gens eux-mêmes, ceux qui descendent dans les rues, sont en colère à cause de beaucoup de choses, et à juste titre. Mais que veulent-ils, les nouveaux partisans de cette violence – les gens qui nous disent que parfois, c’est la seule solution, le seul moyen ?

Le seul moyen d’arriver à quoi ?

Quel est l’objectif qui, une fois atteint, indiquera que tout le monde peut rentrer chez lui ?

Y a-t-il même un objectif ?

Ou bien l’intérêt de la violence, pour ceux qui la préconisent – du haut de leur tour d’ivoire ou bien à l’abri dans leurs bureaux et leurs propriétés hyper-sécurisées – tient-elle au fait qu’elle n’a pas de but précis et que donc – tout comme la crise du Covid-19 dont elle a apparemment pris la place – on peut appuyer sur le bouton on/off à volonté ?

La violence, les pillages et les émeutes ne résoudront aucun des problèmes politiques en Amérique, mais en causeront davantage. Alors pourquoi les encourager ?

À l’heure où nous publions cet article, des couvre-feu sont instaurés dans tout le pays, les unités de la garde nationale sont en alerte et les médias continuent de diffuser des articles alarmistes qui alimentent le conflit.

À qui va profiter ce chaos ?

Traduction : SOTT.net
Article initalement publié en anglais le 31/05/20 par Off Guardian.

Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)

À propos de l'auteur Signes des Temps (SOTT)

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