Ma confession

Ma confession

S’il n’était pas dans les parages, je redeviendrais la perdue que j’étais. Absorbée par la vague catho du vedettariat (eh oui, ça existe !), j’oublie parfois que, sans lui, je serais seule sur l’ile de ma suffisance.

Lecteur, auditeur ou téléspectateur habitué à m’entendre dire « Jésus » à tout bout d’champ, cette fois-ci je te le dis, ce n’est pas ça. Je désire te jaser de celui qui vient juste après. Ma meilleure moitié. L’épique époux. Bref, le mari.

Ce n’est pas sans raison que Dieu s’est dépêché de me le trouver. Il m’a laissé languir un peu, mais pas trop. Juste assez pour que je goute encore plus au vide existentiel du no man’s land — celui-là même qui rongeait, dès le commencement, l’Adam tout esseulé.

Un vide existentiel de femme, c’est creux. Ça n’a pas de fond. J’ai dû me l’avouer il y a une quinzaine d’années.

Un vide existentiel de femme, c’est creux. Ça n’a pas de fond. J’ai dû me l’avouer il y a une quinzaine d’années et je dois l’avouer chaque matin que le Bon Dieu amène : j’ai besoin de mon mari.

Dès l’aube, ensemble, à moitié endormis, agenouillés devant notre crucifix et notre Bible, je vois bien que je ne suis rien d’autre qu’une pauvre pècheresse. « Survint une femme de la ville qui était pècheresse… » (Lc 7,37) Me v’là !

Ah ! je vous entends dire que c’est le Christ qui sauve — pas le mari ! Et vous avez raison ! Mais le Christ, il n’est pas là en chair et en os à mes côtés. Le mari, oui. Comme le Christ, il me voit sous toutes mes coutures. Les belles, puis les pas belles pantoute.

La véritable intimité

Ce n’est rien d’autre que le sacrement de mariage live ! C’est le Christ, vivant dans ma meilleure moitié, qui « passe au crible tous les mouvements et les pensées de mon cœur » (Hé 4,12-13) en me disant tout son amour. Je n’échappe pas à sa vue. Je suis nue à ses yeux.

Vedette ? Et alors ? En prière, en communion, « être en vérité », renoncer à mon péché et le remettre à Dieu, certes, mais à lui aussi, l’époux, juste à côté.

C’est là, toute nue — bien que je puisse l’avoir été toute la nuit avec lui dans mon lit ; bien que je me sois laissée aimer et que je puisse avoir aimé dans ce don des corps qui fait que, oui, c’est bien vrai, nous ne formons qu’une seule chair –, reste que c’est quand même là, à genoux, côte à côte, péché sur table, devant notre Dieu et dans son amour infini, ce cœur à cœur à trois, que je suis nue véritablement.

L’Esprit scrute. L’amour de l’époux tout autant. Oui, je le veux.

Le Christ nous soude après qu’on se soit sondé. Il n’y a qu’à dire oui. Il n’y a qu’à s’avouer sa propre vérité : il n’est pas bon que je garde mon péché pour moi seule. Jésus, comme mon mari, n’attend qu’une chose, c’est que j’accepte de le lui donner pour qu’il soit sanctifié. Comme en confession, comme en réconciliation. Comme il est bon que je ne sois plus seule !


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À propos de l'auteur Le Verbe

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