Nous ? AXA ? La FNAIM ? Qui doit raquer ? — Georges SPÖRRI

Nous ? AXA ? La FNAIM ? Qui doit raquer ? — Georges SPÖRRI

Projet de loi du gouvernement : «prolonger la CRDS jusqu’en 2033» alors qu’elle devait prendre fin en 2024. On voit le plan, il consiste à perpétuer cette vieille contribution au remboursement de la dette sociale pour continuer à faire vivre un principe du «monde d’avant» = tout le monde doit «raquer», surtout les «pas riches», les «pas riches du tout», les «absolument pas riches» et les «carrément pauvres». Face à cette provocation cynique, grincheux, Marine, Dupont Gnangnan et simplet ont sorti de leurs bonnets d’ânes un truc super original : «rétablir l’ISF».

Un fait divers judiciaire a un peu dérangé la routine des annonces morbides et des ennuyeuses logorrhées des docteurs invités des plateaux TV. Un simple patron de restaurant a demandé à son assurance de verser rapidement les 15 % de chiffre d’affaire assurés, histoire de payer son loyer et une partie des factures en cours. AXA a refusé 5 fois de «raquer» avec 5 arguments successifs. Leur «assuré» a réfuté les 4 premiers refus, puis il a décidé de soumettre la rhétorique forcément fallacieuse des juristes d’AXA au tribunal administratif qui a accepté d’entrer en matière. Il a gagné car la morgue des refus successifs laissait présager une longue série d’arguments à réfuter. Axa a réagi à cette information en annonçant qu’ils essayeront de faire annuler cette décision (menace terrifiante) et qu’il ne faut pas que tous leurs clients se croient autorisés à se comporter comme le vainqueur du jour…

Des chefs étoilés gesticulent justement pour que les assurances soient obligées d’assumer leur fonction de protection de leurs clients. C’est compliqué car la fermeture des commerces est une décision politique, pas une catastrophe naturelle, ce qui «autorise» les assureurs à exiger que l’état soit responsable de ses décisions. Négation pure et simple de la catastrophe naturelle à l’origine de la perte de gains !

D’autres commerçants pensent que les propriétaires doivent être mis à contribution, prendre en compte cette catastrophe et ne pas être cause de faillites multiples. Là encore, ils se heurtent à la rhétorique pharisienne des juristes de la FNAIM qui vont jusqu’à essayer de faire pleurer dans les chaumières avec des histoires de tout petits minuscules propriétaires qui compensent leurs retraites microscopiques en louant un seul bien. Ces ex commerçants qui louent leur ex boutiques pour améliorer leurs retraites existent et ne roulent pas forcément sur l’or. On peut donc reconnaître l’existence de ce problème qui, cependant, ne sera pas résolu par la faillite de leurs locataires.

Nous constatons que AXA et la FNAIM exigent un État-Providence à leur service exclusif. Habituellement ces acteurs économiques de première importance sont plutôt partisans de moins d’état, moins d’impôts, moins de prestations sociales. Ils fustigent, via leurs porte-paroles politiques, nos «mentalité d’assistés» et les sécurités sociales qui, parait il, coûtent trop cher. Mais alors, pourquoi se comportent-ils comme des morveux égoïstes qui exigent une surprotection aux frais des contribuables.

Face au cynisme répugnant de ces fractions du grand capital qui, au bout du compte, vivent en parasites sur le dos des activités réelles, Que proposent les faux opposants ? Un retour à l’ISF ! Cela ne sera absolument pas suffisant. Alors nous devons exiger un impôt confiscatoire sur les grandes fortunes immobilières et proposer de faire «raquer» AXA et les autres assurances sans oublier de refuser la perpétuation de la CRDS.

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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