Le président américain a annoncé qu’il allait reporter à une date non précisée le sommet du G7 prévu en juin aux États-Unis. Il s’est proposé surtout d’inviter d’autres pays à la réunion : la Russie, l’Inde, l’Australie et la Corée du Sud.
Le G7, club occidentalo-centré et inadapté aux rapports de force mondiaux actuels ? C’est ce que l’on pourrait déduire des propos du président américain, qui a prôné un élargissement du fameux sommet international en incluant d’autres pays.
À ce jour, ce club est formé du Royaume-Uni, du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon et des États-Unis.
Inclure la Russie, la Corée du Sud, l’Australie et l’Inde
« Je n’ai pas le sentiment que le G7 représente correctement ce qui se passe dans le monde. C’est un groupe de pays très dépassé », a déclaré Donald Trump à des journalistes dans l’avion Air Force One, alors qu’il annonçait un report à une date non précisée du sommet du G7 prévu en juin aux États-Unis. Le chef d’État a confié qu’il aimerait inviter la Russie, la Corée du Sud, l’Australie et l’Inde à se joindre à un sommet élargi à l’automne. Cette initiative pourrait être interprétée comme un signe de la volonté de Washington de contrer l’émergence de la puissance chinoise.
Un tel sommet élargi pourrait se tenir en septembre, avant ou après l’Assemblée générale des Nations unies, a ajouté Donald Trump, déclarant qu’il pourrait aussi « peut-être le faire après l’élection » présidentielle de novembre où il entend briguer un second mandat.
Qualifiant cette rencontre de « G-10 » ou « G-11 », le président républicain a indiqué avoir abordé « sommairement » le sujet avec les dirigeants des quatre pays qu’il souhaite voir se joindre à ce sommet.
Washington vexé par ses partenaires du G7 ?
Les dirigeants du G7 – présidé cette année par les États-Unis – devaient se réunir par vidéoconférence fin juin en raison de l’épidémie de coronavirus. Donald Trump a cependant indiqué la semaine dernière qu’il pourrait finalement organiser ce grand rassemblement « principalement à la Maison-Blanche », mais aussi potentiellement en partie dans la résidence présidentielle de Camp David, à la périphérie de Washington. Les premières réactions des dirigeants du G7 à cette proposition de Donald Trump avaient été prudentes.
Mais la chancelière allemande, Angela Merkel, a été la première dirigeante du groupe à décliner formellement cette invitation à venir assister en personne à un sommet aux Etats-Unis en juin. « À ce jour, compte tenu de la situation générale de la pandémie, elle ne peut accepter une participation en personne, un voyage à Washington », avait expliqué le 30 mai à l’AFP un porte-parole du gouvernement allemand. Dans la soirée, l’Élysée avait fait savoir que le président français, Emmanuel Macron, était « disponible » pour se rendre à un sommet du G7, mais qu’il souhaitait dans ce cas « la présence de tous ». Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait souligné la semaine dernière l’importance d’étudier « les recommandations des experts ».
Donald Trump souhaite faire d’un sommet du G7 réunissant les dirigeants en chair et en os le symbole de la normalisation qu’il appelle de ses vœux, selon l’AFP, par opposition à un blocage de l’activité aux États-Unis dû à la pandémie de Covid-19, qui pourrait lui coûter cher sur le plan électoral.
Les pays du G7 tiennent des réunions annuelles pour aborder nombre de sujets internationaux. La Russie a été exclue de ce qui était alors le G8 en 2014, après le rattachement de la Crimée à l’issue d’un référendum, que ne reconnaissent pas les désormais membres du G7. Depuis son élection, le président américain, Donald Trump, s’est dit à plusieurs reprises favorable à une réintégration de la Russie dans le club.
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