par South Front.
Les États-Unis ont enfin trouvé qui blâmer pour la responsabilité de l’escalade actuelle du conflit en Libye.
Le 26 mai, le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) a affirmé que la Russie avait déployé des avions de guerre en Libye pour soutenir l’Armée Nationale Libyenne du Maréchal Khalifa Haftar. L’AFRICOM a déclaré que la Russie étend son « empreinte militaire en Afrique en utilisant des groupes de mercenaires soutenus par le gouvernement tel que Wagner ».
Selon l’Armée Américaine, « si la Russie s’empare de bases sur la côte libyenne, la prochaine étape logique sera de déployer des capacités permanentes de refus d’accès à la zone (A2AD) à longue portée ». L’AFRICOM a averti que cela « créera de très réelles inquiétudes en matière de sécurité sur le flanc sud de l’Europe ». En outre, il a déclaré, comme on pouvait s’y attendre, que ce sont les Russes qui déstabilisent la situation dans le pays ; comme s’il n’y avait pas eu d’invasion de l’OTAN en 2011 qui a détruit l’État libyen et jeté le pays dans un état de chaos permanent.
Pour que cette campagne de peur soit plus efficace, le Pentagone a publié des photos non datées et douteuses de MiG-29, Su-24, Su-34 et Su-35 russes volant dans des endroits non divulgués, ainsi qu’une image du terrain d’aviation d’Al-Jufra en Libye avec un seul MiG-29.
Début mai, des sources fidèles au Gouvernement d’Accord National soutenu par la Turquie ont rapporté que l’Armée Nationale Libyenne avait reçu 8 avions de chasse restaurés grâce à l’aide russe : six MiG-29 et deux Sukhoi 24. Ensuite, des sources pro-turques ont également partagé une image du terrain d’aviation d’Al-Jufra avec un seul avion de chasse MiG-29 pour confirmer leurs affirmations. L’endroit où se trouve le reste de la flotte aérienne censée être fournie par Moscou aux forces d’Haftar n’est pas clair. Une autre question intéressante est de savoir où se trouvent les hordes de contractants militaires privés russes que les responsables américains et turcs aiment à mentionner dans leurs rapports. Si la présence de certaines Sociétés Militaires Privées russes dans le pays est un secret de polichinelle, les preuves photographiques et vidéo sur le terrain montrent que l’ampleur de leur présence est fortement surestimée par les médias mainstream et les diplomates occidentaux. En outre, les actions de Moscou montrent qu’elle préfère éviter une implication directe dans le conflit.
Cependant, si la Turquie et les États membres de l’OTAN continuent d’envoyer leurs propres spécialistes militaires, armes et équipements militaires à des groupes militants radicaux de type Al-Qaïda opérant sous la marque du Gouvernement d’Accord National, la Russie pourrait vraiment envisager de se joindre plus directement aux efforts des EAU et de l’Égypte, qui soutiennent l’Armée Nationale Libyenne. Jusqu’à présent, Moscou s’est surtout attachée à leur apporter un soutien diplomatique à distance.
Entre-temps, le nombre de militants déployés par la Turquie du nord-ouest de la Syrie à la Libye pour combattre aux côtés du Gouvernement d’Accord National aurait atteint 8 000. Une grande partie d’entre eux soit sympathise avec l’idéologie d’Al-Qaida, soit a été directement impliquée dans la coopération avec l’ancienne branche officielle d’Al-Qaida en Syrie, Hayat Tahrir al-Sham. Au cours des dernières années, l’Armée Nationale Libyenne a brisé les reins des groupes liés à Al-Qaïda et les a éliminés de la majeure partie du pays. La branche locale de l’État Islamique a également perdu ses positions dans le nord de la Libye en raison de son incapacité à s’entendre avec les forces pro-Gouvernement d’Accord National et leurs soutiens étrangers. Mais aujourd’hui, la menace terroriste croissante redevient un facteur important du conflit.
source : https://southfront.org
traduit par Réseau International
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