Par James Howard Kunstler – Le 15 mai 2020 – Source Clusterfuck Nation
En ce printemps de virus corona, les vendredis – jours où je publie – font des rondes, comme les sentinelles encapuchonnées de la terrorisante peste noire, alors que l’Amérique fait face à un autre week-end de vide social et de perspectives évanescentes. Bien sûr, les bars ont rouvert dans certains quartiers du pays, mais qui a l’argent à balancer pour se payer trois margaritas à dix dollars le shoot ?
De toute façon, qui s’attend à ce que les distributions du gouvernement se poursuivent éternellement ? Et si c’était le cas, comme dans la théorie actuelle du Parti Démocrate, quel genre de pays serions-nous et quel genre de personnes ?
Les vendredis sont aussi les jours où les choses chutent de façon inquiétante : indices boursiers, publication d’informations choquantes, mises en accusation.
Ce qui m’amène aux bouffonneries récentes du juge Emmet G. Sullivan. Quel genre de méfait ce gus effronté a-t-il concocté dans l’affaire du général Flynn qui n’en finit pas ? Pourquoi ? Pour la faire traîner encore des mois en refusant d’accueillir la requête du DOJ, le Ministère de la Justice, qui demandait de laisser tomber l’affaire, et en reprenant son rôle de procureur, ce qui n’est pas exactement conforme au fonctionnement de la jurisprudence américaine.
Le week-end dernier, lors d’une conférence téléphonique bien fuitée, il semble que le juge Sullivan ait reçu des ordres de l’ancien président Obama qui a suggéré de piéger le général Flynn avec une inculpation de parjure pour avoir retiré son plaidoyer de culpabilité. Et vous savez quoi ? le stratagème s’est ourdi la semaine dernière comme un macramé parfaitement tissé, avec toutes les petites touffes et nœuds bien en place – grâce aux petits doigts diligents des avocats de la guérilla juridique qui brûlent toute la semaine, jusqu’à minuit l’huile de la lampe à pétrole, pour pouvoir accrocher la chose au mur. La logique torturée du stratagème est vraiment quelque chose à admirer : en retirant le plaidoyer de culpabilité que Flynn avait fait sous serment, il serait coupable d’avoir menti au tribunal au sujet de sa culpabilité en premier lieu, et s’était donc parjuré lui-même.
Imaginez ce qu’il y a à l’intérieur du crâne des esprits légaux responsables de cela : un tas humide de pourriture où rampent les mille-pattes et les cochenilles du subterfuge.
Les gestes perfides et transparents du juge ont révélé le désespoir d’Obama, et de nombreux fonctionnaires dévoués, anciens et actuels, qui sont eux-mêmes passibles de poursuites dans la tapisserie qui s’effiloche du RussiaGate. Il y a un sentiment qui monte dans ce pays selon lequel assez c’est assez avec ces farces sournoises d’avocats tordus, et aujourd’hui, étant vendredi, ce serait un excellent moment pour la Cour d’appel des États-Unis du district de Washington DC, pour délivrer une brève ordonnance de mandamus au juge Sullivan pour qu’il évacue la merde et fasse son devoir de mettre l’affaire Flynn au placard. Une touche supplémentaire, si nécessaire, serait de virer le cul séditieux du juge Sullivan de l’affaire et de le remplacer par un juge qui comprend la loi établie et les précédents.
Le précédent a été établi pas plus tard que la semaine dernière dans une autre affaire (US c. Sineneng-Smith) lorsque la Cour suprême des États-Unis a statué à l’unanimité, dans une opinion écrite par nul autre que la vénérable RBG, Ruth Bader Ginsburg, elle-même, que «… les tribunaux sont essentiellement les instruments passifs du gouvernement… ils ‘ne peuvent, ou ne devraient pas pouvoir, s’escrimer chaque jour à rechercher des fautes à redresser’ …». Les règles fédérales de procédure pénale (article 48a) ne donnent pas à un tribunal de district le pouvoir de refuser la requête d’un procureur demandant d’abandonner les poursuites, même si le juge du tribunal n’est pas d’accord. C’est un sacré coup, net et tranchant.
Bien entendu, le procureur général Barr aurait dû déposer un tel recours auprès de la juridiction supérieure. Étant donné la tranquillité mortelle de son bureau toute la semaine, depuis que le juge Sullivan a révélé son stratagème, il me semble plausible que Barr ait fait exactement quelque chose comme ça. Ce serait bien dans sa manière de le faire, sans tambour ni trompette. Ce n’est pas son truc, mais envoyer un message clair pour défendre l’état de droit est son truc et le message est maintenant que la loi ne doit pas être utilisée comme une arme contre le fonctionnement de la justice elle-même.
J’espère que j’ai raison de m’attendre à ce que Barr ait agi rapidement et silencieusement contre cette bande bien rodée de gredins professionnels. La situation appelle une réponse rapide et énergique. Un appel pour une ordonnance de mandamus est, par définition, une mesure d’urgence – pour les actions qui nécessitent une correction immédiate. Les avocats qui infestent le marais de DC ont besoin d’un bon coup sec sur leurs dentitions éclatantes, pour les renvoyer dans la bouillasse de leur guérilla juridique. Pas mal d’entre eux ont besoin d’être embrochés et écorchés, leurs peaux clouées au mur à titre d’exemple pour ceux qui restent.
Ce vendredi serait un moment vraiment mûr pour que certains actes d’accusation réels soient prononcés contre des criminels du RussiaGate et de ses méfaits associés. Il y en a tellement que je suppose qu’ils devront être sortis en grappes et en lots, à intervalles réguliers au fur et à mesure que le printemps se dirigera vers l’été, quand tout l’argent gratuit aura été distribué et que le peuple américain commencera à bouillonner et à hurler, et aura besoin d’un rappel exemplaire que la loi est toujours présente dans nos vies.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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