Le Dr. Yonathan Freund est médecin urgentiste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et professeur à l’université de la Sorbonne. Interviewé le 27 Mai sur Europe 1 il estime notamment que la possibilité d’une « nouvelle vague » est très lointaine. Extraits et vidéo.
« Sur le terrain, on se rend compte depuis des semaines et des semaines qu’il n’y a quasiment plus aucun cas d’infection aigüe, d’infection récente au coronavirus. »
« Dans certains endroits, le confinement n’était pas absolu, et on aurait eu des signaux avant-coureurs s’il y avait une reprise de l’épidémie. Pour l’instant il n’y en a aucun. »
Les clusters d’infection qui subsistent sont « normaux » :
« De toute façon ces clusters ne sont pas du tout inquiétants. C’est évident que le virus existe encore, et il y a des cas épars comme ça, il va y avoir un cluster de 40 personnes dans un abattoir. Mais on est à des kilomètres d’une reprise épidémique, on est à des kilomètres d’une nouvelle vague parce qu’il y a des clusters par-ci par-là. »
Sur le déconfinement, le Pr. Freund est optimiste :
« Je pense qu’il faut relâcher au maximum, enfin de plus en plus, les mesures restrictives actuelles […]. Je pense qu’il faut être assez confiant et assez optimiste, et permettre aux gens de retrouver le plus vite possible une activité normale. »
Quant au retour du virus à l’automne prochain :
« [Le virus] pourrait muter, mais dans un sens comme dans l’autre. La plupart des coronavirus sont tout à fait bénins, comme vous le savez. Donc là, il y a eu une espèce d’hérésie, il est devenu méchant, mais qu’est-ce qui nous dit que s’il remute la saison prochaine, il ne va pas remuter comme un gentil coronavirus classique. »
La question de l’immunité est également abordée :
« Au début de l’épidémie, on est un service très exposé, on est aux urgences […] il y a eu un collègue, médecin ou interne, malade tous les 3 jours, avec un test positif […] Au bout de 2 semaines, une fois que 10 à 15% de mes collègues ont été contaminés, on a assisté à zero nouvelle contamination. »
« On se rend compte quand même que ce virus ne cible pas tout le monde. Que ce virus ne peut pas, à priori, infecter 100% des personnes qu’il va rencontrer. Et sur des experiences plus ou moins personnelles et rapportées, on se rend compte qu’il y a une catégorie, un pourcentage de la population, qui n’est pas touché. Peut-être parce qu’il est déjà immunisé. »
« Ce qui avait été dit initialement, c’est qu’il fallait […] 60% d’immunisés pour que le virus ne circule plus, or on était inquiet parce qu’on ne voyait que 10% de sérologie positive. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’il y a probablement des personnes qui sont immunisées sans sérologie positive. Prenez par exemple les enfants. Les enfants, pour une raison qu’on ignore un petit peu, sont quasiment tous protégés contre ce virus, pourtant si vous leur faites une sérologie, ils seront négatifs. Donc il y a probablement une autre immunité
qui fait que le virus ne ciblera pas tout le monde. »
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