Interviewé par UnHerdTV, Sunetra Gupta, professeur britannique d’épidémiologie à l’université d’Oxford, notamment spécialisée dans l’étude des agents infectieux responsables du VIH ou de la grippe, a estimé « probable que le pathogène était déjà considérablement répandu au sein de la population au moment où le confinement a été mis en place », et que le confinement était quelque chose de « très dangereux, du point de vue de la vulnérabilité de la population toute entière ». Extraits et vidéo.
« Dans presque tous les contextes, on a vu l’épidémie croître, puis diminuer et mourir. Presque comme une horloge. Différents pays ont eu des politiques de confinement différentes, et pourtant nous observons partout un comportement similaire […]. Pour moi, cela suggère que la force principale à l’oeuvre, c’est le développement d’une immunité. Je pense que c’est une explication plus simple, plutôt que d’essayer de dire que le confinement, à différent degrés,
jusqu’à l’absence de confinement, a eu le même effet partout. »
« A moins d’avoir un très bon cadre statistique en place […] il est assez difficile de déterminer de façon définitive […] le niveau total d’exposition de la population [au virus]… »
« …mon point de vue personnel, tant que la question n’est pas tranchée : je dirais qu’il est probable que le pathogène soit arrivé plus tôt que nous ne le pensons, et qu’il était déjà considérablement répandu au sein de la population au moment où le confinement a été mis en place. »
« Le nombre de cas, on ne peut absolument pas s’y fier, car c’est complétèment dépendant du nombre de tests qui sont effectués. Je ne comprend pas pourquoi il y a pu avoir un tel engouement sur les cas. Je ne pense pas que les données sur le nombre de cas devraient être présentées, elle ne devraient même pas faire partie de cette discussion. »
« Il est possible que l’on s’en serait mieux sorti si l’on n’avait rien fait du tout, ou si l’on avait fait quelque chose de différent, c’est-à-dire de protéger les gens fragiles, d’avoir pensé à protéger les gens fragiles il y a 30 ou 40 ans, quand on a commencé à réduire le nombre de lits d’hôpitaux. Donc l’origine de tout ça remonte à très très loin. Si nous avions un systême de santé publique suffisament financé, avec suffisament de capacité pour ce genre d’évènement, je pense qu’on s’en serait beaucoup mieux sorti… »
« Qui est à risque ? Nous avons plus d’informations à ce sujet maintenant, comparé à ce que nous savions en Mars, et il est de plus en plus clair que la majorité des décès a lieu chez les personnes agées, et ceux qui ont des comorbidités et autres maladies sous-jacentes. […] Cela donne des indications sur comment protéger les personnes vulnérables, et comment sortir du confinement tout en protégant ceux qui sont vulnérables au Covid, mais aussi en protégeant ceux qui sont vulnérables au confinement. »
« L’autre chose à dire, c’est que de rester dans un état de confinement est quelque chose qui je pense est très dangereux, du point de vue de la vulnérabilité de la population toute entière, vis-à-vis de nouveaux pathogènes. En fait, nous avons déjà vécu dans un état proche du confinement, il y a environ un siècle de ça. Et c’est ce qui, je pense, a créé les conditions favorables pour que la grippe espagnole se répande et fasse 50 millions de victimes. »
« Je pense qu’il est très dangereux de parler du confinement, sans reconnaître le coût énorme que le confinement a sur d’autres segments de la population. […] La vérité, c’est que le confinement est un luxe, c’est un luxe que les classes moyennes peuvent se permettre, que les pays avec de hauts revenus peuvent se permettre, au détriment des plus pauvres, et des pays les moins développés… »
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