par Marc Gabriel Draghi.
Comme je l’ai indiqué dans de précédents articles et interventions, cette crise sanitaire du Coronavirus (vraie ou fausse pandémie) va servir à nos élites euro-mondialistes, pour nous imposer définitivement les chaines de l’usure.
Le plan Macron-Merkel d’aide qui a été dévoilé le 18 mai 2020 en est, contrairement à ce qu’on pourrait croire, une formidable illustration.
Encore une fois, comme ce fut le cas avec la Grèce en 2015, cette opération de survie n’est ni plus ni moins qu’un moyen habile pour nous imposer l’austérité finale, qui doit désormais toucher avec encore plus de force l’ensemble des PIGGS (l’Europe du Sud).
Il est vrai depuis l’échec des Coronabonds et le refus des bons élèves de l’Europe (Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Suède, etc.) d’opérer à une mutualisation des dettes, les spécialistes doutaient de la capacité de l’Union européenne à sortir de cette énième crise touchant l’Eurozone.
Certains experts, en toute logique, nous ont expliqué que nous étions face à un horizon indépassable et que l’Union européenne, à travers la monnaie unique, allait se fracasser sur ce tas contradictions politiques révélées à l’occasion du Covid-19.
Malheureusement, aujourd’hui, on ne peut que constater que l’appareil européen, pourtant fragile, est en réalité un carcan bien difficile à faire sauter pour les vieilles nations européennes.
L’oligarchie financière transnationale le sait, la survie (en tout cas à moyen terme) de ce projet continental est fondamentale pour la réalisation de leur projet global. George Soros n’a d’ailleurs pas hésité à révéler son inquiétude sur la question de la survie de l’UE.
Ainsi, le champion de l’euro-mondialisme Macron et la patronne de l’UE Merkel se sont rencontrés afin de solutionner les grandes questions soulevées par cette crise du COVID-19. Et de cette fructueuse rencontre du couple franco-allemand en est sorti un nouveau plan de sortie de crise.
Un fonds pour entretenir l’illusion de la cohésion
En effet, les deux « locomotives » de l’Europe sont parvenues à un accord sur la création d’un fonds de 500 milliards d’euros, financé par un emprunt commun.
Celui-ci devra être alimenté par des fonds provenant des marchés des capitaux. La Commission européenne prendrait en charge cette dette sous la forme d’obligations conjointes à longue échéance, les pays de l’UE en assumeraient la responsabilité, et l’argent de ce fonds ne devrait pas être remboursé.
Ainsi, ce procédé (contrairement à ce qu’on entend et lit dans les médias) n’est pas véritablement une mutualisation des dettes, comme l’auraient été les Coronabonds. Mais plus un transfert d’argent entre les différents pays membres. Il vise surtout à préserver le statu quo et à maintenir l’Euro. Certes, cet habile stratagème a des aspects qui peuvent ressembler à un principe de mutualisation de dettes, mais en réalité il en est assez éloigné.
Il s’agit d’un subterfuge de la part de nos politiques, qui nous le présente, à la fois comme une mutualisation des dettes et à la fois comme un plan historique de sortie de crise pour l’Union européenne.
Car si ce plan était véritablement une validation du principe de mutualisation des dettes, les Coronabonds auraient tout simplement été adoptés à postériori.
Sur le fond, il n’y a pas de quoi s’extasier. Il suffit, comme souvent, de se pencher sur les chiffres et de les mettre en perspective pour s’en apercevoir ; certes un plan de 500 milliards d’euros pour le grand public, peut paraître titanesque.
Mais n’oublions pas qu’il y a presque 2 mois, la Réserve fédérale américaine pour sauver l’économie US, avait de son côté, frappé un grand coup en annonçant 2 300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour soutenir l’économie américaine. Ces derniers étaient destinés tout particulièrement aux entreprises et aux collectivités locales qui souffrent de la pandémie du Coronavirus.
Bien sûr, nos experts en communication politique veulent donner l’impression d’un « effort colossal », comme l’a expliqué elle-même Angela Merkel.
Mais vous vous en doutez, on est en réalité très loin d’un plan de sauvetage historique, quand on sait qu’un territoire comme l’UE possède un PIB de 15 000 milliards d’euros.
Ce « fonds » sera en réalité (encore faut-il qu’il soit voté) un simple complément (0,5 % du PIB de l’UE) au budget 2021-27 de l’UE, pour les sept prochaines années.
Ce n’est donc pas ce programme qui va apporter un véritable soutien à l’économie au niveau de l’Union européenne. Il s’agit simplement d’un vaste plan de communication pour calmer les peuples et donner l’illusion de l’action.
D’ailleurs, parallèlement à la mise en œuvre de ce plan, il est très probable que l’on assiste à des coupes ailleurs dans les budgets européens.
Et l’on peut légitimement se demander si ces 500 milliards seront finalement ajoutés aux fonds initiaux. En effet, les instances de l’Union européenne (comme elles en ont l’habitude) peuvent parfaitement par des effets de substitution et d’habillage, faire croire à un déblocage d’une aide, alors qu’en réalité, mathématiquement il n’en est rien. Et d’ailleurs si c’est le cas, il y a fort à parier que nous ne nous en rendrons compte un peu tard (après 2027) ?
Il est même très probable que le budget baisse quand on sait qu’en février les États membres ne s’étaient pas mis d’accord sur le budget de l’UE, et que de nombreux pays réclamaient une baisse.
Ce ne serait pas la première fois que les dirigeants de l’UE réaliseraient un nouveau tour de passe-passe, en faisant croire aux Européens, que l’Union met tout en œuvre pour les sauver.
Les « frugal four » en fausse opposition
D’ailleurs quatre pays : l’Autriche, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède n’ont eu de cesse de s’opposer à toutes tentatives d’augmentation du budget européen. Tout d’abord avec le projet du vote du budget de l’UE, en février, qu’ils ont jugé trop généreux, puis ensuite avec les Coronabonds en mars dernier.
Ces pseudos opposants, désignés comme les « frugal four », car pays aux finances publiques excédentaires, se posent désormais en garant de l’ancienne rigueur budgétaire imposée par Bruxelles avant cette crise. Ils ont remplacé l’Allemagne et Bruxelles sur le devant de la scène, et n’hésitent pas à incriminer les comportements des pays endettés du sud de l’Europe, pourtant sévèrement touchés par la crise sanitaire (Espagne, Italie, etc).
Ainsi, après l’annonce franco-allemande du 18 mai, ils ont fait savoir ostensiblement qu’ils s’opposaient au principe du plan de relance de 500 milliards d’euros de transferts budgétaires aux pays les plus touchés par la crise du coronavirus, proposé par le tandem Merkel-Macron.
Ils ont même mis sur la table une solution alternative de fonds de relance de l’UE le samedi 23 mai. Ils ont évidemment précisé qu’ils étaient d’accord pour « aider les autres », mais que ce soutien devait se faire avec des prêts et non des dons… Le Premier ministre néerlandais et le chancelier autrichien se sont notamment positionnés avec ces mêmes arguments pour
Nous prêtons, ils paieront
Nous pouvons résumer leur positionnement par ce simple adage : l’argent devra être remboursé.
Là aussi, il semble que ça soit un plan de communication politique qui vise à manipuler l’opinion sur ces questions de plan de sauvetage, donc de nouvelles dettes et leurs futures conséquences. En vérité, les éléments constitutifs du nouveau projet sont presque les mêmes que le plan Merkel-Macron.
Les « quatre frugaux » souhaitent aussi la création d’un fonds commun, dont l’argent serait destiné aux secteurs économiques qui sont particulièrement affectés par la crise du coronavirus. Les investissements viendraient soutenir la recherche, l’innovation et la santé, ainsi que la transformation verte et l’agenda numérique.
Néanmoins, on l’a dit, à l’inverse du plan franco-allemand, il est stipulé explicitement que l’argent doit être remboursable. Selon le principe « des prêts pour des prêts », les fonds provenant des marchés des capitaux doivent être redistribués sous forme de prêts, qui doivent être bon marché, mais pas gratuits… Ces pays désignés comme les « quatre frugaux » ne veulent pas entendre parler d’une mutualisation de la dette. En vérité, comme on l’a dit, sur ces deux projets, il n’y aura pas de véritable mutualisation des dettes.
S’agissant des pays d’Europe du Sud, le piège s’est néanmoins déjà refermé. Le Premier ministre italien Conte a déclaré qu’il s’agissait du « premier pas important dans la direction souhaitée par l’Italie ». De même pour Lisbonne et Madrid : « Nous saluons la proposition de la France et de l’Allemagne de créer un Fonds européen de relance par le biais de subventions. C’est un premier pas dans la bonne direction », a affirmé le Premier ministre espagnol.
Macron : une énième trahison
Il est également à souligner que bien que la France propose conjointement ce plan avec l’Allemagne, le président Macron joue clairement contre son camp (en théorie la France).
Car oui, malgré la volonté Macronienne, ce plan d’aide ne va pas du tout servir les intérêts français, qui comme les Italiens, ont « structurellement », un pays appartenant à l’Europe du Sud.
Et à la fin de cet épisode, c’est encore ces mêmes pays du Sud qui finiront par rembourser le plus, ce qui a été dépensé pour ce qui va être présenté comme un « sauvetage ». Et évidemment, comme souvent pour la France, il y aura des contributeurs nets, qui paieront plus qu’ils ne toucheront. Et si c’est éventuellement le cas pour Berlin, cela le sera de manière certaine pour nous Français.
Il est donc ridicule de se féliciter de ce plan comme le fait notre ministre de l’économie Bruno le Maire. Ce plan ne permettra aucun investissement dans les secteurs industriels et de santé. Bien au contraire, en restant dans l’Euro et en acceptant ces plans de sauvetage (avec l’austérité derrière) le tissu économique de notre pays va continuer à se désintégrer. Le pire c’est que ce fonds coûtera au final plus aux Français qu’il ne nous rapportera. Si nous en garantissons 100 milliards, nous en toucherons dans le meilleur des cas 80.
Comme très souvent notre président Macron va en réalité, servir des intérêts étrangers à ceux de la France, mais il en a pris l’habitude. Il va faire un chèque à l’UE, après avoir déjà dit être prêt à augmenter la contribution française.
De l’autre côté, les voix néerlandaise, autrichienne, etc. ne sont en réalité que la façade de ce que pense véritablement l’Allemagne, elles servent à présenter la solution Merkel-Macron comme un bon compromis entre les deux visons (Coronabonds vs. Frugal Four).
L’euro et le choix de la déraison
À coup sûr, les milliards déversés à un moment serviront de prétexte à une austérité violente, imposée quelques mois plus tard.
Le projet franco-allemand n’a d’ailleurs pas oublié de préciser que ces subventions seront conditionnées à l’application « des politiques économiques saines et un programme de réformes ambitieux »…
Et pour ce qui est de l’Allemagne, elle est encore une fois gagnante, car ce projet lave son image, écornée par l’affaire des Coronabonds. Pour ce qui est de notre narcissique Macron, qui croit devenir un co-leader, il s’enfonce en réalité, dans la collaboration et dans la trahison envers son peuple.
Comme Daladier en septembre 1938 avec les accords de Munich, Macron cède sur tout face à la chancelière. Comme nous l’avons indiqué, la France sera perdante financièrement et en particulier sur la Politique Agricole Commune (le projet de budget 2021-27 de l’UE de la commission prévoyait déjà une baisse du budget de la PAC de 14 % en février).
Mais bien sûr, Macron et ses ministres viendront dire aux Français : « qu’il faut aider les agriculteurs » et qu’il faut désormais « faire des efforts ». Berlin comme souvent sera le gagnant des négociations, au détriment de Paris… La France en gardant l’Euro glisse et glissera lentement vers sa désintégration totale.
Bien sûr, les spécialistes vont bien présenter la chose. Ils diront que Berlin a fait preuve de bonne volonté. Or il n’en est rien. Et si l’Allemagne de Merkel a accepté toutes les pratiques monétaires hétérodoxes mises en œuvre par Mario Draghi, c’est parce que la survie de l’Euro est devenue son intérêt fondamental. Il y a évidemment des mécontentements en Allemagne (volonté et besoins des créanciers/épargnants), mais Angela Merkel sait très bien que la préservation du statu quo (le marché unique tel qu’il fonctionne avec l’existence de l’euro) profite à son pays vieillissant et souhaite le préserver à tout prix.
L’arrêt de la cour de Kalsruhe pour faire diversion
Certains ont pourtant cru déceler l’existence d’une affirmation de la souveraineté nationale avec l’arrêt du tribunal constitutionnel de Karlsruhe. Plusieurs « experts » nous ont affirmé qu’il s’agissait d’une petite révolution en Allemagne…
Mais dans les faits, c’est encore une fois une illusion. D’ailleurs dans une moindre mesure, cette même Cour constitutionnelle de Kalsruhe nous avait déjà joué son petit numéro à l’occasion de la crise grecque et la mise en place du Mécanisme Européen de Stabilité (MES).
N’importe quel individu avec un peu de mémoire et s’intéressant au droit traitant les politiques de rachat des dettes souveraines effectuées par la BCE, aurait compris que cette décision sur le Pandemic Emergency Purchase Programme du premier semestre de 2020, se situe dans la suite logique de la jurisprudence élaborée ces derniers mois par la cour constitutionnelle allemande. Il suffit seulement de se souvenir l’arrêt du 21 juin 2016, OMT II, 2 BvR 2728/13, n° 41, suite aux politiques de la BCE, adoptées à l’occasion de la mise en esclavage d’Athènes.
En réalité il ne s’agit pas d’une révolte nationale, l’arrêt de la Cour de Kalsruhe invite simplement les politiques à se saisir du problème. Les juges allemands pointent évidemment les nombreuses contradictions présentes dans le droit européen, mais ils n’ont à aucun moment réaffirmé la souveraineté allemande face à l’UE. Ils ont seulement invité l’Union européenne à muter politiquement, pour dépasser ces contradictions…
Comme je l’ai indiqué, il est même très probable que l’establishment eurolâtre dans un jeu de rôle parfaitement orchestré, nous présente Merkel comme la gentille, femme de compromis, face aux intransigeants et méchants petits états du « frugal four » et la cour allemande de Karlsruhe.
Il y a peu de temps, la chancelière était pourtant à la tête du groupe qui souhaitait que les pays du Sud de l’Europe se débrouillent seuls. Quelle volte-face ! En réalité, le mépris germanique et plus généralement nordique avait notamment suscité chez les Italiens un sentiment de détestation et de vive hostilité envers l’Union européenne.
En quelques jours/semaines, l’image a donc été changée favorablement pour l’Allemagne de Merkel, l’incontestable leader de l’Europe.
Un rôle plus favorable, qui va permettre à nos dirigeants euro-mondialistes de nous imposer définitivement nos chaines. La seule question qui reste à trancher entre eux est de savoir quel matériau sera utilisé. En vérité, ils discutent seulement du prix de nos futurs liens.
Une nouvelle politique de germanisation
Ce plan va possiblement déboucher (et encore ce n’est pas certain) sur un budget européen en hausse, alors qu’il était orienté à la baisse avant la crise du Coronavirus, mais il est clair que le coût additionnel sera faible.
Néanmoins par ce plan le tandem Merkel-Macron va apaiser la tension sur les marchés, notamment dans l’esprit de George Soros. D’ailleurs ce fonds de 500 milliards, évitera à la BCE d’intervenir trop souvent, et cette situation va être, à terme, favorable à l’Allemagne.
Évidemment le plan n’est qu’une proposition de Berlin et Paris qui doit encore être adopté à l’unanimité des 27. Il est possible que le plan soit rejeté, mais la tendance d’une Allemagne « leader de compromis » va, on va le constater, se poursuivre, et une solution allemande sera au final validée.
Si cet accord (qui est un stratagème pour calmer la colère latine) est conclu. Nous la France, (et l’Italie notamment), nous allons perdre ce qu’il nous reste, en contrepartie d’une faible union de transferts.
L’Allemagne et ses alliés d’Europe du Nord vont devenir tout puissants. Et à terme, par l’intermédiaire de Madame Lagarde, ils nous imposeront de redoutables politiques d’austérité, et décideront de la politique monétaire et du rôle de la BCE.
La France sera même très bientôt totalement dissoute, dans le futur, si l’UE n’éclate pas, nous partagerons notre siège au Conseil de Sécurité des Nations Unies avec l’Union européenne (l’Allemagne), et nous ferons de même avec notre force nucléaire (partagée avec l’Allemagne).
En cette période de pandémie, il y a de manière certaine une question de survie qui est posée : celle de notre vieille Nation.
Le temps pour nous, est vraiment arrivé de sortir de l’Euro/Union européenne…
source : https://www.geopolitique-profonde.com
Source: Lire l'article complet de Réseau International