Après l’échec d’un coup d’Etat au Venezuela, les Américains ont décidé de s’en prendre sérieusement à Caracas pour détruire ce qu’il reste de sa base économique. De toute évidence, le président américain Donald Trump a envoyé une flotte militaire en mer des Caraïbes non pas pour combattre le trafic de stupéfiants, mais pour capturer les pétroliers qui exportent le pétrole vénézuélien en contrebande.
Récemment, le ministère des Affaires étrangères du Venezuela a diffusé un communiqué stipulant que les Etats-Unis ont ouvert la chasse à ses pétroliers.
Les affaires du Venezuela, qui disposent des plus importantes réserves pétrolières du monde, vont mal. Le pays, dont 90% des exportations sont des hydrocarbures, a été touché par les sanctions américaines qui lui ont fermé le marché américain. Ensuite il a été frappé par la guerre pétrolière entre l’Arabie Saoudite et la Russie, ainsi que la chute de la demande mondiale à cause de la pandémie et de la quarantaine générale. Les réservoirs sont remplis à ras bord. Caracas est contraint de vendre son pétrole à moins de 5 dollars le baril pour s’en débarrasser à ceux qui sont prêts à l’acheter malgré le risque de sanctions secondaires des Etats-Unis.
En appelant les choses par leur nom, c’est une véritable catastrophe économique. Les exportations « au noir » permettent encore de maintenir à flot l’économie du pays du président Nicolas Maduro. Parmi les acheteurs du pétrole vénézuélien les Etats-Unis parlent de la Chine, de l’Inde et même de la Russie. Toutefois, la compagnie Rosneft a préféré quitter le Venezuela en transférant ses actifs dans ce pays à une compagnie appartenant au gouvernement russe.
A cette contrebande participent ce qu’on appelle des pétroliers sombres (dark tankers). Il s’agit de navires appartenant à de petites compagnies naviguant sous un autre pavillon, par exemple libérien, avec le système d’identification automatique (SIA) déconnecté. En approchant des Caraïbes un tel pétrolier débranche son SIA et disparaît en se perdant « dans la foule ». Une fois que le pétrolier a fait le plein, il repart en mer et seulement ensuite rebranche le SIA.
Une question logique se pose: ces mesures sont-elles capables de tromper les Etats-Unis? Les capacités technologiques permettent aux Etats-Unis et à leurs alliés de surveiller même ces pétroliers sombres, comme ils l’ont montré en pourchassant les navires qui exportaient en contrebande le pétrole irakien au début du siècle. De toute évidence, Washington a décidé à présent de ne plus fermer les yeux sur ce business au noir en bloquant la dernière échappatoire de Caracas.
Dans un premier temps les Etats-Unis dresseront la liste noire de navires qui ne respectent pas les sanctions américaines. L’étape suivante consistera à capturer démonstrativement un pétrolier pour en faire un exemple: un navire de guerre exigera au capitaine d’un pétrolier de s’arrêter, à bord duquel débarqueront des forces spéciales. Washington a déjà envoyé au large du Venezuela sa flotte, manifestement pour organiser précisément un tel blocus maritime.
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