Ce matin, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec–FIQ et la FIQ | Secteur privé–FIQP se sont mobilisées devant les bureaux du premier ministre à Québec pour demander au gouvernement, et particulièrement à la ministre de la Santé, Danielle McCann, de cesser l’arrêté 007 et redonner leurs droits aux professionnelles en soins. La FIQ estime que le premier ministre lui a répondu de manière cavalière et n’a aucunement répondu à sa demande, démontrant son peu d’écoute réelle à l’endroit de ses propres travailleuses.
« Le Québec est en processus de déconfinement et on reprend graduellement les activités régulières dans le réseau de la santé. Pendant ce temps, les professionnelles en soins sont toujours privées de leurs droits. Leur employeur les oblige à faire du temps complet, met fin aux congés, aux fériés, bouleverse leur horaire et leurs vacances. Ce n’est pas de cette façon qu’elles traverseront l’épreuve de la pandémie, il faut faire cesser rapidement l’arrêté et leur faire retrouver, à elles aussi, leurs conditions de travail », explique Nancy Bédard, présidente de la FIQ.
Plutôt que de discuter de la demande actuelle de la FIQ, qui relève du gros bon sens, le premier ministre a plutôt choisi de reprocher aux professionnelles en soins d’être devant son bureau. Il a également semé la confusion sur les négociations actuelles. Le responsable politique de la négociation, Roberto Bomba, considère qu’il est important de remettre les pendules à l’heure quant aux propos tenus par le gouvernement aujourd’hui :
- La FIQ souhaite négocier avec le gouvernement, mais a eu à peine 6 h de rencontre avec la partie patronale en 50 jours, depuis le 30 mars dernier.
- Des solutions ont été déposées en décembre, incluant des postes de qualité et attractifs et des ratios sécuritaires.
- Le gouvernement souhaite régler rapidement les questions salariales, maintenir le statu quo et reporter les discussions qui pourraient améliorer les problématiques du réseau de la santé dans un an et demi, ce qu’on ne peut qualifier d’une position ouverte aux solutions.
- Beaucoup de professionnelles en soins travaillent effectivement à temps partiel, mais c’est surtout parce que les conditions de travail sont déplorables et que les employeurs offrent beaucoup de ce type de postes.
- La surcharge de travail d’une infirmière, d’une infirmière auxiliaire ou d’une inhalothérapeute est liée à de multiples facteurs : trop de patient-e-s, impossibilité de donner des soins sécuritaires, heures supplémentaires obligatoires et composition de l’équipe de travail, notamment.
- Des ratios sécuritaires professionnelles en soins/patient-e-s sont une demande de longue date de la FIQ. La mise en place de tels ratios a fait ses preuves dans d’autres juridictions qui avaient un contexte similaire à celui du Québec. La FIQ propose une mise en place graduelle.
« Les professionnelles en soins ne s’arrêteront pas de parler, de revendiquer et vont prendre les moyens pour se faire respecter, pour elles et pour les patient-e-s. Elles en ont assez que leurs droits soient brimés par des arrêtés ministériels qui décrètent leurs conditions de travail. Le gouvernement se doit de les entendre et de les soutenir en cette période cruciale, et l’on ne peut pas dire que c’est ce qu’il a fait aujourd’hui », conclut Mme Bédard.
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