Le député de Beloeil-Chambly et chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, accompagné de Alain Therrien, député de La Prairie et leader parlementaire ainsi que Louise Chabot, députée de Thérèse-De-Blainville et porte-parole en matière d’emploi, développement de la main-d’œuvre et travail, a présenté aux médias les attentes du parti en vue de la prolongation des règles de suspension des travaux réguliers du parlement fédéral devant être adoptée le 25 mai.
D’entrée de jeu, Yves-François Blanchet souligne « qu’avant même que des négociations aient lieu entre le Bloc Québécois et le gouvernement libéral, le parti exigera que deux engagements formels du gouvernement Trudeau soient respectés, soit l’aide non remboursable couvrant une partie des frais fixes des PME et des mesures incitatives à l’emploi associées aux déclinaisons de la PCU et de la PCU pour étudiants. Sans des précisions sur le moment et la nature des mesures promises, sans le respect de sa propre parole, Justin Trudeau ne pourra pas compter sur nous ».
En effet, le 29 avril, le gouvernement s’est formellement engagé, par la voix de la vice-première ministre, Chrystia Freeland, à assortir les programmes de PCU de mesures incitatives à l’emploi lors d’un échange dont les mots mêmes avaient été convenus entre les partis.
De plus, le 15 avril, le gouvernement a lui-même voté en faveur de la mise en place de mesures non remboursables de soutien aux frais fixes des petites entreprises. Or depuis, comme le dénoncent les milieux économiques, le ministre des Finances n’a offert qu’un programme trop restrictif quant aux loyers des PME. « On ne remplace pas un revenu perdu pour de bon par une dette comme le propose le gouvernement, et l’on ne crée pas un programme qui se limite au loyer alors que la réalité des petites entreprises les disqualifie la plupart du temps », répète Yves-François Blanchet.
Le Bloc Québécois soumet aussi plusieurs considérations qui devront être l’objet de négociations avant que son appui ne soit accordé au gouvernement :
- Le Bloc Québécois, le NPD et le Parti vert respectent le nombre de députés qui peuvent siéger simultanément en Chambre. Le Parti libéral et surtout les députés d’Andrew Scheer dépassent presque toujours le nombre que l’entente prescrit, au mépris des règles sanitaire et de leur parole. Le Bloc Québécois demande que cette entente soit respectée ;
- Il est clairement établi que les journées où la Chambre n’a pas siégé doivent être reprises et que les journées où elle a siégé en vertu des règles extraordinaires ne sont pas comptées à cet effet. Le Bloc Québécois veut savoir avant le 25 mai prochain ce que sont les intentions du gouvernement à ce sujet ;
- Le gouvernement prétend ne pas pouvoir offrir de portrait de l’état des finances publiques aux Québécois et aux Canadiens. « C’est soit faux, soit irresponsable. Il fallait soutenir les gens et les entreprises en urgence, mais il faut dresser le portrait financier qui en résulte parce qu’il faut maintenant planifier les mesures de reprise économique », dénonce le chef bloquiste. Le Bloc Québécois demande que soit déposée une mise à jour économique en juin et d’en connaître dès maintenant la date ;
- Enfin, le Bloc Québécois a obtenu une hausse malheureusement temporaire de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti (SRG). Cette annonce demeure confuse et nous demandons des réponses à 4 questions légitimes que se posent les aînés :
- Est-ce que la période couverte de trois mois par ces premiers chèques aux aînés commence à la mi-mars comme les autres programmes ?
- Qu’advient-il ensuite ? Est-ce que la mesure continue tant que les aînés seront assujettis aux impacts dus à la crise de la COVID-19 ?
- Est-ce que le gouvernement peut confirmer sans aucun doute que la bonification de la pension de la Sécurité de la vieillesse peut avoir pour effet de réduire le Supplément de revenu garanti en 2021 pour les aînés les plus vulnérables ?
- Quand les chèques seront-ils envoyés ? Le gouvernement a évoqué jusqu’à 8 semaines de délais. C’est inacceptable. Le Bloc Québécois recommande que les sommes soient ajoutées aux chèques périodiques de pension et SRG.
« Les règles parlementaires extraordinaires sont une décision temporaire des élus pour faciliter la gestion de la crise. Le gouvernement a développé une tendance à ne pas respecter ses propres engagements et refuse de rendre publics des chiffres cruciaux pour l’avenir à court terme du Québec et du Canada. En agissant ainsi, il met en doute la pertinence de donner suite aux horaires particuliers, quoiqu’il faille bien sûr maintenir un nombre réduit de députés simultanément en Chambre », insiste M. Blanchet.
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