Le porte-parole du Bloc Québécois en matière de Solidarité sociale, Denis Trudel, réclame le transfert immédiat et sans condition de 1,4 milliard de dollar dû au Québec en matière d’habitation. Comme le rappel ce matin dans une lettre adressée notamment au Premier ministre du Canada rédigée par l’Institut du développement urbain (IDU), l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), l’Association de la construction du Québec (ACQ) et la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ), seul le Québec n’a toujours pas conclut l’entente sur la Stratégie nationale sur le logement avec Ottawa.
Les négociations sur l’entente sont au point mort
La Stratégie nationale sur le logement (SNL) a été signée en 2017 avec l’ensemble des provinces, sauf le Québec. Il s’agissait d’une entente de plus de 55 milliards de dollars, dont environ 1,4 milliard était destiné au Québec dans le cadre particulier de l’investissement fédéral dans les programmes de logement provinciaux et territoriaux. Or, faute d’entente sur les modalités et les critères à respecter, Québec attend encore les fonds. « Cet argent aurait pu faire une grande différence s’il avait été débloqué il y a 3 ans ! Le problème c’est que le gouvernement fédéral veut imposer ses conditions avec une vision mur-à-mur qui ne correspond pas aux besoins du Québec. La SNL est une stratégie développée autour du concept de logement abordable au détriment du concept de logement social et communautaire, modèle prôné par Québec », soutient Denis Trudel.
La lettre ouverte explique que les partenaires de l’habitation, rassemblés sous le leadership du gouvernement du Québec, avaient établi l’an dernier comme priorité la conclusion rapide, dans le respect des compétences du Québec, d’une entente de nature asymétrique Canada-Québec en matière d’habitation.
En comité parlementaire, M. Hussein, ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, a affirmé qu’on était proche d’une entente, et que les négociations devraient reprendre sous peu. « Rien n’est plus faux : ce dossier serait au point mort depuis les élections d’octobre dernier », indique M. Trudel. À ce titre, il s’engage à faire pression auprès du ministre en vue d’accélérer le processus de négociations avec Québec.
Les conséquences du désengagement
« Déjà, avant la pandémie, le Québec vivait l’une des pires crises du logement en 15 ans. Le 1er juillet approche à grands pas, ce n’est pas parce que personne n’en parle que ce n’est plus là ! C’est une crise qui en nourrit une autre », affirme le député du Bloc Québécois.
Cette aide, le gouvernement du Québec en a bien besoin. Pour l’instant, c’est lui qui doit absorber les déficits d’exploitation des parcs d’habitation de HLM, sans les transferts nécessaires. Il pourrait, également, relancer la construction de nouvelles unités de logement social et améliorer les programmes qu’il a déjà développés comme la PSL.
Seulement au Québec, avant la COVID-19, 300 000 ménages locataires vivaient dans un logement inadéquat et 80 000 devaient consacrer plus de 80 % de leur revenu pour se loger. Denis Trudel estime « qu’on peut certainement conclure que leur situation ne s’est pas améliorée. D’autant plus que l’on a appris récemment que 150 000 ménages québécois n’ont pas été en mesure de payer leur loyer en avril. À l’heure où tous les gouvernements du monde nous demandent de rester chez nous, il est de notre devoir de fournir un toit adéquat à tous ».
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