par Chaabane Bensaci.
La crise économique entre les États-Unis et la Chine ne fait que commencer.
Pas à pas, la Chine avance vers la mise en confinement du dollar au profit, peut-être, de sa propre monnaie et ce n’est là qu’une question de temps.
Voilà deux ans, maintenant, que la guerre économique entre la Chine et les États-Unis bat son plein, depuis que le président américain Donald Trump, à peine arrivé à la Maison- Blanche, a enclenché un véritable bras de fer avec le rival asiatique. Cette crise larvée a de larges répercussions sur les échanges mondiaux, aucun apaisement n’ayant lieu avec l’apparition du nouveau coronavirus qui a tué 307 000 personnes et infecté plus de 4,5 millions. Durant 2019, les joutes ont culminé à coups de hausse des taxes douanières mais les deux superpuissances s’affrontaient sur bien d’autres domaines, comme les questions cyber ou l’espace. Longtemps, l’oncle Sam a régné sur le numérique mais il constate que ce n’est plus le cas, désormais, tant les alternatives chinoises ont conquis du terrain. C’est pourquoi Huawei est devenu une cible prioritaire de l’administration américaine et ses dirigeants poursuivis pour des motifs spécieux.
Au fur et à mesure que le conflit économique, né en mars 2018, a pris de l’ampleur, les États-Unis ont imposé de nouvelles taxes douanières atteignant quelque 250 milliards de dollars de biens chinois importés. Ce à quoi la Chine a répliqué, en surtaxant plus de 5000 produits américains. Premier argument brandi par le président américain Donald Trump, un déficit consécutif à un déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays. Pour lui, c’est la concurrence déloyale qui est à la base du dérèglement des échanges ainsi, ajoute-t-il, que la propension supposée de Pékin au « vol de propriétés intellectuelles américaines par les entreprises chinoises ». Dès lors, Washington commence à frapper avec la mise en place de taxes de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur l’aluminium. La réplique est instantanée, côté chinois. Le duel sur le terrain des droits de douane n’impacte pas que les économies des deux rivaux. L’effet est brutal à l’échelle mondiale car il s’agit d’une guerre entre les deux acteurs majeurs du commerce international. La Chine affiche un PIB de 14217 milliards de dollars en 2019, avec un taux de croissance annuel moyen de 8%, de quoi faire pâlir de jalousie bien d’autres superpuissances occidentales. Face à elle, l’oncle Sam qui craint de perdre sa suprématie sur l’économie mondiale avoue 21 345 milliards de dollars mais avec une dette pharamineuse. Depuis qu’elle a adhéré à l’OMC, en 2001, la Chine a supprimé de nombreuses barrières douanières. Elle a, petit à petit, élargi son champ d’influence et d’échanges à travers le monde, gagnant des marchés en Asie mais aussi en Afrique et au Moyen-Orient.
L’affrontement entre les deux géants n’est pas près de cesser, Washington jouant son va-tout pour maintenir son leadership. Au contraire, observe-t-on, il ne fait que commencer. Mais il inquiète d’autant d’autres économies majeures. La pandémie du nouveau coronavirus a mis en évidence la dépendance de nombreux pays qui se sont rués en Chine pour acquérir des équipements médicaux, à n’importe quel prix. Car l’empire du milieu est devenu, en quelques années, la principale usine du monde. Inexorablement, l’on s’achemine, donc, vers l’autre grande ambition chinoise qui consistera à mettre fin à la suprématie du dieu dollar. Déjà, en 2011, Pékin avait réussi à conclure, avec Tokyo, une série d’accords privilégiant l’usage de leurs monnaies respectives, le yuan et le yen, aussi bien pour les transactions que pour les investissements. L’exemple sera, sans le moindre doute, imité. Pas à pas, la Chine avance vers la mise en confinement du dollar au profit, peut-être, de sa propre monnaie, et ce n’est là qu’une question de temps.
source : http://lexpressiondz.com
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