Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé le 17 mai la mise en place, à partir du 1er juillet, d’une stratégie visant à appliquer le plan de paix israélo-américain, qui prévoit notamment d’annexer des pans de la Cisjordanie.
« Il est temps » d’annexer des pans de la Cisjordanie occupée, a déclaré le 17 mai le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou devant le Parlement réuni pour un vote de confiance sur le gouvernement d’union avec son ex-rival Benny Gantz.
« Voici la vérité : ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme », a déclaré Benjamin Netanyahou, utilisant ainsi ses éléments de langage habituels pour évoquer l’annexion des colonies juives en Cisjordanie.
Selon Netanyahou, l’annexion « rapprochera » Israël de la « paix »
L’accord de partage du pouvoir entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz prévoit l’annonce, à partir du 1er juillet, d’une stratégie visant à appliquer le projet américain de résolution du conflit israélo-palestinien. Rejeté par les Palestiniens, ce plan prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’Etat hébreu.
« La vérité, et tout le monde le sait, c’est que les centaines de milliers de résidents de Judée-Samarie [terme utilisé par les autorités israéliennes pour parler de la Cisjordanie] resteront toujours chez eux, quel que soit l’accord de paix trouvé in fine », a affirmé le Premier ministre devant les parlementaires. Et d’ajouter : « L’annexion « ne nous éloignera pas de la paix, elle nous en rapprochera. »
De son côté, Benny Gantz s’est exprimé pour sa part sur la pandémie de Covid-19 et sur la nécessité pour les Israéliens d’être unis, mais n’a rien dit sur l’annexion de territoires cisjordaniens.
Dans la foulée de la prise de parole des deux chefs de l’exécutif israélien, la Knesset a approuvé le gouvernement d’union mené par Benjamin Netanyahou et Benny Gantz, mettant ainsi fin à la plus longue crise politique de l’histoire moderne de l’Etat hébreu. Suite à un report en date du 14 mai, les parlementaires ont été conviés le 17 mai pour un vote de confiance : 73 députés sur 120 ont voté en faveur du gouvernement d’union, soit 12 de plus que le seuil de la majorité.
Par ailleurs, le projet d’annexion avait été évoqué le 13 mai par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, en visite-éclair à Jérusalem où il avait rencontré Benjamin Netanyahu et Benny Gantz.
Les Palestiniens et la Jordanie voisine avaient de leur côté déjà mis en garde contre les conséquences d’un tel projet. La plupart des pays de l’Union européenne veulent aussi convaincre Israël d’y renoncer pour éviter de devoir sanctionner ce pays.
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